Lady Tomoe Gozen

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- Bienvenue à Lady Tomoe Gozen, fit un homme en cravate papillon, qui gérait l'entrée du prestigieux cabaret. Je suis Keiko, à votre service

Petit, cheveux de sel, il semblait considérer que recevoir les invités était un travail qui devait s'acquitter avec dignité. 

Le cabaret était situé en plein centre-ville, au rez-chaussé d'un imposant édifice de 20 étages vitré aux bordures d'or. Lilith découvrit que c'était un mélange de club et restaurant haute gamme. La porte était baignée en or, surveillée par une dizaine d'hommes vêtus tout en noir, lunettes fumées, aussi immobiles et intimidants qu'un commando d'élite. Elle fut éblouie par les énormes chandeliers qui surplombaient la salle d'attente,  puis en entrant dans le bar, des tables en bois massif, des chaises de velours, des immenses tapisseries couvraient les murs, racontaient l'histoire du Japon avec une touche d'érotisme. Tout était crystal et glamour ici. Elle leva les yeux au plafond, eu le vertige en apercevant son propre reflet. Tout le plafond était couvert de miroirs.

- Dis bonjour aux caméras, souffla Youta

Lilith avait rarement vu autant de luxure. 

Le bar et le restaurant se trouvaient dans deux étages différents. Le bar, au rez-chaussé était en quartz avec des milliers des bouteilles qui pouvaient concurrencer les meilleurs selliers français. Une dizaine d'employés s'agitaient, préparant la soirée avant l'ouverture des lieux. Pourtant, il était tard, ils auraient dû ouvrir depuis des heures, remarqua Lilith. Elle conclut que les horaires ici ne suivaient pas les règles qu'ailleurs étaient une device. Tous les employés étaient soigneusement coiffés ; queue de cheval pour les filles, cheveux coupés au centimètre près pour les hommes. Chemises blanche et pantalon noir pour les deux sexes, aucun bijou, tout était d'une apparence militaire. Ils n'osèrent la regarder, toute leur attention était rivée sur Daizuke, qui donnait des instructions.

- ... à cette fête, aucun détail ne doit être négligé. Les femmes doivent être amusées, partir avec le sentiment qu'elles ont aussi aidé à la signature de cet accord

Daizuke se tourna vers les nouveaux arrivants, une lueur de surprise transpira de sa pose inflexible, il s'inclina légèrement, Ken en fit de même, avant de l'ignorer et demander à l'homme à la cravate;

- Le boss m'attend, Keiko san

- Il se prépare pour la réunion, l'informa l'autre. Je vais l'aviser que Ken san est arrivé...

Le reste de la phrase se perdit dans un murmure. Ken et lui se parlèrent à voix base, comme si la présence de Lilith et Youta les incommodait.

- Nous nous revoyons, Lilith kun fit Daizuke en voyant bien l'adolescente tenter de se faire toute petite

Elle ne pouvait feindre son bonheur de le voir. Certes, il avait intercédé pour qu'elle soit libérée mais c'étaient pour des motifs purement égoïstes.

- Bonsoir, dit Lilith au bout des lèvres

Daizuke ne s'en formalisa pas. Youta, lui, semblait plutôt intéressé par le bar... ou le joli barmaid qui s'y trouvait.

- Les invités de Ken san sont les bienvenus, fit Keiko. La table 6 est libre

- Non, intervint Ken. Elle restera au bar

Le gaillard échangea un regard appuyé avec Daizuke, puis revint à Ken.

- Bien monsieur

Quelque chose semblait le tracasser dans cette organisation de l'espace. Lilith ne comprenait pas pourquoi elle devait être reléguée au bar, là où tout le monde pouvait la voir. Elle se sentait mal à l'aise dans ses vêtements simples, alors que chaque personnage ici s'habillait fastidieusement.

La griffe de la panthère noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant