Youta

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Après le départ de son cousin Ken, elle chercha une bonne cachette pour le vibromasseur. Il était hors de question qu'un autre membre de famille se paye sa tête et qu'ils croient le pire d'elle. 

Elle découvrit vite que la chambre n'avait pas d'endroits pour dissimuler des objets, sans doute c'est pour cela qu'on la lui avait attribué. Elle décida donc de le cacher  derrière la commode bleu. C'était lourd à déplacer, il y avait de la poussière qui s'accumulait depuis des années. Satisfaite, elle se laissa tomber sur la moquette de laine de mouton, et contempla le plafond.

 Tout compte fait c'était une jolie chambre meublée selon ses goûts. Il y avait même une lampe Louis XVI, des cousins partout, un chandelier blanc juste au dessus de son lit. Des cadres qui représentaient des geishas en costume d'époque avaient été accrochés aux murs au papier peint. Fait étrange, il y avait aussi une très vieille berceuse comme celles qui utilisent les petites filles pour leurs poupées. Les draps avaient été changés, ça sentait la lavande.

Lilith remarqua la petite penderie et poussée par la curiosité l'ouvrit. Quelques robes d'enfant y étaient suspendues, toutes fades et déprimantes. Il y avait même des souliers usés, des parapluies en tissus... Elle recoula. La chambre lui semblait tout d'un coup synistre et inquiétante. 

Deux coups furent frappés à la porte la firent sursauter. 

- Entrez

La bonne qu'elle avait vu plutôt apparut tenant à la main un cellulaire. Elle était petite, très mince, avait un visage empreint de douceur. Elle s'inclina poliment;

-  Bonjour, Lilith-san, je suis Sôko. Je m'occuperai de vous pendant votre séjour. M. Feng souhaite que vous gardiez ce cellulaire avec vous, 

- Ce n'est pas mon cellulaire

- C'est pour te contrôler, idiote, fit un adolescent en surgissant derrière la bonne

- Youta! S'offusqua Sôko

Le dénommé Youta pénétra dans la chambre en jetant des regards furtifs autour de lui, pas du tout gêné. C'était un individu petit et mince, il lui fit penser à un rat fouineur.

- Je ne pensais pas qu'il allait ouvrir cette chambre un jour, pensa-t-il tout haut

Lilith n avait jamais rencontré de sexe masculin qui avait la beauté d'une sirène. Il avait des cheveux blancs bien coiffés, des joues pâles, des lèvres légèrement roses, un long de dragon couvrant le long de son cou d'adolescent, on ne voyait que ça. Avec ses mains manucurées au centimètre près, Youta avait une douceur dérangeante. 

- Qui es-tu? demanda Lilith

- Youta. Roi de l'informatique, au service de la famille, fit l'adolescent en s'inclinant avec insolence

- Est ce qu'on est parents? demanda-t-elle, espérant que ces craintes soient démenties 

- oui!

- Non! répliqua la bonne en lui donnant une claque sur la tête

- Aie! Objecta-t-il

- Cela t'apprendra à faire peur à la jeune patronne, gronda la vieille femme

Youta sortit la langue.

- Quand M. Feng veut contacter les membres de la famille, il utilise les textos, expliqua la bonne, d'une voix douce, en rapportant don attention sur Lilith. Gardez le cellulaire près de vous, Lilith-san. Il vous servira aussi dès que vous souhaitez joindre le personnel. J'ai inscrit tous nos numéros.

La modernité de la maison surprit l'adolescente. Tout était programmé, il y avait même une photo de chaque employée, afin de mieux faciliter son intégration. Par contre, tout était écrit en caractères japonais, et elle n'avait pas accès ni à internet ni à des appels internationaux.

La griffe de la panthère noireWo Geschichten leben. Entdecke jetzt