4- nouvel ami

1.3K 65 102
                                    

4. MILA

Mon esprit s'éveille soudainement et j'ouvre les yeux brusquement en me souvenant du cours de la journée. Des murs blancs agressent ma rétine, je plisse les yeux pour mieux m'adapter à ce surplus de lumière et quand je baisse la tête je remarque que je suis allongée sur le lit de l'infirmerie.

— Ah, la belle au bois dormant s'est réveillée. Entendis-je.

Je tourne la tête vers la gauche et je vois Cameron adossé au mur. Je me lève rapidement mais c'était pas une très bonne idée vu l'état de ma tête et la taille de la migraine qui saccage mon crane.

Il rit doucement avant de se décoller du mur et de marcher vers moi. Il s'installe sur le tabouret, les jambes un peu écartées et me fixe, comme le premier jour où nos regards se sont croisés.

Il tend son bras vers la petite table qui se trouve là et me met un comprimé avec un verre d'eau sous le nez.

— Bois ça. L'infirmière est partie après t'avoir désinfecté les mains et le cou, elle a changé ton pansement. Elle a dit que tu étais sûrement surmenée et que tu n'avais pas bien mangé.

Je baisse les yeux vers mes doigts qui sont ornés de petits pansements beiges.

— Merci.

Je prends le comprimé et bois l'eau pour le faire passer. Je dépose le verre sur la table de chevet en métal et plie les jambes afin de les sortir du lit et de m'asseoir.

Il fixe mes jambes qui sont maintenant à découvert étant donné que ma robe est remontée, il accroche son regard vers mes yeux et voyant mon malaise, il me sourit gentiment et se lève.

Je suis surprise lorsqu'il me tend sa main tout en me disant :

— Voilà ce qu'on va faire. Tu vas m'accompagner au secrétariat élèves parce que j'y connais rien à ce lycée. Ensuite pour te remercier, je vais te payer un déjeuner pour que tu reprennes des forces.

Je remets de l'ordre dans mes cheveux et cherche un élastique sur mon poignet mais ne trouvant rien j'abandonne et les laisse tomber dans mon dos.

— Pourquoi je ferais ça, je te connais pas.

Sa main est toujours tendue. Il n'a pas perdu l'éclat malicieux qui illumine ses yeux, son sourire narquois s'intensifie et il me répond dans le plus grand des calmes :

— Ça tombe bien, on a un projet à faire, un travaux à finir, et un livre sur lequel on peut débattre. C'est une belle occasion pour se connaître, pas vrai ?

Je le regarde dans les yeux et je crois que pour une fois j'ai envie de me laisser tenter, et ce n'est absolument pas à cause de son visage mi-enfantin mi-garçon sérieux.

Je soupire en essayant de cacher le sourire naissant sur mes lèvres et prend la main qu'il me tendait depuis 2 minutes.

— Et c'est bien parce que j'ai une envie de pizza.

— Évidemment, pourquoi sinon? Rétorque-t-il, ironique.

On se retrouve comme deux cons, debout, ma main dans la sienne, à se fixer comme si l'un attendait quelque chose de l'autre.

Je romps ce silence trop évoquant en me raclant la gorge.

— Mon sac. Il faut que j'aille récupérer mon sac.

Il me traîne à sa suite, et avant de sortir de l'infirmerie, il se baisse rapidement près de la porte, et je peux apercevoir nos deux sacs dans sa main libre.

Il a tout prévu ou quoi ?

— Il est 14h05 au fait. Ça a sonné il y a 5 minutes. D'ailleurs je comprends pas comment la sonnerie ne t'a pas réveillée, elle est atroce.

TRAGEDYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant