TRAGEDY

18- aube naissante

petite définition avant de commencer :

* Inter-com : C'est un kit de communication bluetooth utilisé principalement par les motards, que ce soit pour communiquer entre eux, recevoir un appel et y répondre, avoir le GPS, écouter de la musique etc...

Bonne lecture 💋

18. CAMERON

Un mouvement brusque me réveille soudainement, le corps chaud de Mila quitte brutalement mes bras et je sens l'air froid envahir le lit, me faisant frissonner alors qu'elle accourt hors du lit comme une flèche. Je fronce les sourcils et me lève rapidement en entendant des bruits de vomissements provenir de la salle de bain. Ma tête tourne un peu quand je saute sur mes pieds mais je me hâte tout de même de rejoindre Mila qui est assise devant la cuvette des toilettes, entrain de gerber toutes ses tripes. Oh putain, ne me dites pas qu'elle a chopé mon virus.

Dans un réflexe que je n'ai jamais eu, j'attrape ses longs cheveux dans ma main et les retiens en arrière le temps qu'elle finisse de se vider, de mon autre main, j'ouvre la petite porte qui se trouve au dessus du lavabo et en sors du papier que je tiens près de sa tête. Mila laisse sa tête lourde reposer contre ma paume en s'y appuyant et je lui tends le mouchoir pour qu'elle s'essuie la bouche. Ce qu'elle fait mollement avant de le jeter dans les toilettes. Je l'aide à se relever avant de tirer la chasse d'eau et j'attache ses cheveux dans une queue de cheval approximative à l'aide du chouchou qui enroule son poignet.

— Ça va ? Lui demandais-je en la regardant actionner l'eau froide qu'elle passe sur son visage et dans sa bouche pour la rincer.

Elle hoche lentement la tête, les paupières lourdes et le teint livide.

— Tu aurais une brosse à dent s'il te plaît ?

Sa voix était faible, et je me rendais rapidement compte qu'elle était entrain d'instaurer une barrière de sécurité entre nous. J'en ai trop vu en quelques heures, j'ai vu trop de ses faiblesses et elle n'est pas quelqu'un qui s'ouvre facilement. Alors je comprends sa réaction. Je me déplace jusqu'à elle et tend le bras pour atteindre la porte du placard pour en sortir une brosse à dent neuve que je lui donne du bout des doigts.

Je bâille légèrement et sors de la salle de bain en remettant en place mes mèches rebelles avant de me diriger vers la cuisine en jetant d'abord un regard furtif vers le salon pour vérifier l'état de la maison et des animaux, et comme d'habitude je les vois entrain de roupiller sur le grand tapis.

Une fois dans la cuisine, je prends un verre d'eau dans lequel je presse un citron, à défaut de ne pas avoir d'eau citronnée industrielle je vais la faire. Je mets un peu de sucre puisque madame n'aime pas les boissons sans sucres et pour lui redonner un peu d'énergie.

Mila n'est plus dans la salle de bain, mais de là où je suis je vois son corps avachi dans le grand lit. J'avance vers elle et je n'ai pas besoin d'allumer la lumière puisque celle du couloir éclaire pas mal ma chambre. Je lui tends le verre et lui dis :

— C'est de l'eau citronnée, j'ai mis un peu de sucre vu que t'aimes pas les trucs acidulés. Bois en petites gorgées.

Une grimace de dégoût traverse son visage fatigué et elle refuse la boisson d'un geste frêle de la main.

— Mila, bois. Tu dois pas rester le ventre vide.

— Mais j'ai trop mangé aujourd'hui mon estomac rejette tout, laisse-moi tranquille. Souffle-t-elle d'un ton las, en tournant la tête de l'autre côté.

J'inspire calmement en posant le verre sur la table et je vérifie l'heure sur mon téléphone quand je me rends compte que je ne suis plus fatigué et que je ne vais sûrement pas me rendormir, je me dirige vers mon armoire pour récupérer un jogging et un caleçon propre dans l'optique de prendre une douche. Je vais beaucoup mieux qu'hier mais j'ai l'impression que la fièvre me colle à la peau, et je suis sûr qu'en prenant une bonne douche tiède ça ira encore mieux.