16- étrange

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16. CAMERON

J'émerge doucement de mon lourd sommeil, commençant à sentir et entendre ce qui m'entoure, du plus loin au plus près. Je sens aussi ma gorge sèche me piquer et mon nez légèrement bouché ne laisse passer qu'un filet d'air.

Les bruits de moteurs qui passent dans la rue, les rayons de soleil qui tapent contre mon dos, le rendant brûlant, l'atmosphère apaisante et les oiseaux qui chantonnent dehors. Je dirais presque que l'ambiance est paradisiaque mais ce qui renfonce ce sentiment de paix est...

Sa présence.

Je la sens partout autour de moi, sur moi, contre moi, intensément, comme toujours.

Sa respiration calme et son torse qui se soulève légèrement contre le miens, ses cheveux tout autour de moi, son odeur qui, à mon avis, a imprégné mes draps. Sa chaleur corporelle qui se calque à la mienne, sa joue chaude contre mon pectoraux, ses mains serrées dans mon dos.

Elle m'enveloppe de sa présence, remplie un vide en moi sans faire le moindre petit effort, et je crois en faire de même pour sa part vu la façon dont elle semble détendue dans mes bras.

Mes muscles sont un peu crispés à cause du fait que je sois resté dans la même position assez longtemps, mais je donnerai tout pour rester comme ça.

C'est mieux que tout ce que j'ai connu, mieux que l'adrénaline, c'est pourtant deux choses différentes, l'une me détend alors que l'autre me donne des sensations extraordinaires.

Il faut le vivre, ce ressenti, pour le comprendre et pour y être accro. Son odeur sucré me chatouille les narines alors que je me suis mis à sourire bêtement, les yeux fermés, tentant d'enfouir ce moment très profondément dans mon cerveau, voulant ressentir les mêmes sensations corporelles chaque petite seconde qui passe. Mon bras posé sur son épaule l'attire naturellement vers moi, sans jamais la lâcher alors que mon autre bras enroulait fermement sa taille pour finir sur ses reins. Son corps fut pris d'un léger spasme qui me fait froncer les sourcils, et je recule la tête pour admirer ses traits fins et enfantins.

J'aime particulièrement l'arc de cupidon qui se dessine au dessus de sa lèvres, rendant son visage à la fois doux et caractériel. Je souris en repoussant quelques mèches de cheveux à l'aide de mes doigts situés près de son visage, et me demande comment étaient rythmées mes journées avant que cette brunette ne vienne tout chambouler. Jusque là j'ai dû sacrément m'ennuyer, j'ai l'impression d'être fait pour la connaître, et que mon âme devait s'allier à la sienne. Qu'importe le but et le résultat final.

— Tu comptes me regarder encore longtemps ? Susurre sa voix enrouée par le sommeil, alors qu'elle fermait toujours les yeux, souriant malicieusement.

— T'es mignonne quand tu la fermes.

Je souriais plus fort en la voyant ouvrir « discrètement » un œil pour me regarder. Se rendant compte qu'elle est cramée, elle ouvre les deux yeux en tendant ses doigts pour me mettre un petit coup sur le front.

— J'aurais dû te-

Une sonnerie de téléphone coupe son ton menaçant, alors qu'elle enlève seulement un bras de ma taille qu'elle passe sous le drap noir, elle récupère son téléphone et j'ai le temps de voir le prénom de sa tante avant qu'elle ne décroche.

— Ann ? Amorce-t-elle, méfiante.

J'entendais à travers le combiné une respiration haletante alors que la voix d'Ann surgit :

— Ah Mila, euh, attends-je suis essoufflée.

Mila me regarde avant de se retenir de rire en attendant sa tante qui tentait de reprendre son souffle.

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