7- bizarrement naturel

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7. CAMERON

Je me gare devant l'immeuble de Mila et sors mon téléphone pour répondre aux messages que ma mère m'a envoyé ce matin. J'y réponds rapidement avant de lever la tête quand j'entends le bruit d'un portail qui se referme. Je range mon téléphone dans la poche de mon blouson bomber et regarde Mila avancer jusqu'à moi. Elle me détaille du regard et j'en fais de même lorsqu'elle s'arrête d'un coup.

Elle balaye son corps du regard, je regarde le miens et me rend compte qu'on est habillés presque pareils. J'ai un sweat violet sous mon bomber noir ainsi qu'un pantalon noir. Elle a un sweat violet, et un cargo noir.

— En plus de me suivre partout, tu me copies. La taquinais-je alors qu'elle arrive à ma hauteur.

— C'est toi qui me copie le nouveau. Mais bon, je t'en veux pas, après tout on s'inspire des meilleurs...Réplique-t-elle un sourire carnassier sur le coin des lèvres.

Je regarde derrière moi, à gauche et à droite, derrière elle, et je lui souris faussement poli.

— Oh excuse-moi, tu disais ? Je cherchais la prétendue personne fan de toi.

Elle lève les yeux au ciel et reste plantée là, à me regarder sans rien faire.

— Mets ton casque, Mila.

— Quel casque je suis sensée mettre si tu l'a sur la tête imbécile ?

J'arque légèrement les sourcils, et amorce sur un ton évident :

— Dans le...

— Ah. Fait-elle en se dirigeant vers l'arrière de la moto.

Mon casque est trop gros pour sa tête alors...Je lui ai pris un casque plus petit qui traînait dans le garage. Il devait appartenir à mon frère quand il était plus jeune.

— Tu prends un autre casque pour moi, j'en suis presque flattée. Lâche-t-elle en ricanant méchamment alors qu'elle galère à le mettre.

Je lève les yeux au ciel et l'attrape par le col pour la rapprocher de moi en essayant de ne pas m'attarder sur son visage ou sur ses cheveux légèrement ondulés. Je boucle la fermeture en deux temps trois mouvement et elle fait une moue satisfaite avant de monter derrière et de passer ses mains pour enlacer mon ventre.

Tout ça est trop bizarrement naturel.

Je démarre et je remonte la visière de mon casque pour respirer l'air frais d'un matin d'Avril. J'arrive à une intersection, et j'allais passer quand une voiture fonce comme une flèche et me coupe dans mon élan, j'ai le réflexe de freiner à temps et le corps de Mila rentre dans mon dos sous le choc, je pose un pieds à terre pour stabiliser la moto. Les klaxonnes fusent derrière moi, me signalant d'avancer maintenant que le chemin est libre. Mais je m'assure tout de même de quelque chose...

— Eh, ça va Mila ? Demandais-je en regardant ses yeux à travers le rétro.

— Parfaitement bien, et toi ? Fait sa voix faussement sereine, alors que ses mains tremblent sur mon ventre, me faisant froncer les sourcils.

— Ce fou allait nous tuer à une seconde près mais ça va.

Je sens mes mains se déplacer d'elles mêmes pour replacer correctement celles de Mila, les serrant légèrement pour lui redonner constance avant démarrer de nouveau et d'arriver cette fois devant le lycée en bonne et dû forme.

Je détache la boucle de mon casque avant de secouer mes cheveux pour leurs redonner leur forme initiale et descends de ma moto alors que Mila n'a pas l'aire de bouger. Une fois debout, je la regarde en attendant qu'elle se lève mais elle reste assise, raide, elle fixe le portail d'où tout le monde nous regarde.

TRAGEDYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant