TRAGEDY

bonus 1

CAMERON

Je l'ai en main.

Entre mes doigts tremblants se trouve la concrétisation du projet de rêve de Mila.

Un jour, je regardais le plafond à la recherche de souvenirs que je pourrais tourner en boucle dans ma tête, des souvenirs où on pouvait entendre de façon claire sa voix et son rire si communicatif, où on pouvait sentir la fragrance de son parfum sucré. Des souvenirs qui me rendraient nostalgique de mon amour grandissant et de mon cœur amoureux en feu.

Alors, je me suis demandé ce que Mila Lam cachait, je me suis profondément questionné sur le contenu secret de son cœur meurtri, et j'ai eu l'idée de réclamer son ordinateur portable à Ann, qui n'a pas hésité une seconde à me le donner.

Bien que j'ai eu du mal à le faire, j'ai déverrouillé son ordinateur et parcouru ses dossiers entamés.

Des poèmes passionnels, d'amour, qui parle de la mort, de la dépression...Et parmi eux, j'ai retrouvé ce fragment de ma personne préférée malgré le fait que ce soit ce bout de son cœur pourri. Ça faisait parti d'elle. Et j'aimais tout d'elle.

Ces poèmes, ces vies sous formes d'histoires méritaient d'être finalisées, mais leur auteure est partie et ne reviendra plus et seule elle savait de quoi ils devaient être constitués. Ces poèmes étaient son cœur. Son âme toute entière.

Un dossier m'a attiré, s'est illuminé dans cette pièce sombre dans laquelle je passais le plus clair de mon temps.

Et Mil Lam est assez rêveuse et intelligente pour avoir inventé la couverture de son fameux livre.

Des ailes d'ange déchu, un titre qui ne laissait aucune place au doute quant à la fin de l'ouvrage. Tragédie.

Tout comme sa mort a été ma tragédie.

Couverture, contenu de l'histoire, un résumé assez clair...

« - Mmh, mon rêve ultime ce serait de le sortir en papier. L'avoir dans mes mains serait incroyable. »

« - Tu le réaliseras j'en suis sûr. »

Je le ferai pour toi.

Je l'ai fait pour toi.

Parce que ton rêve est le mien, tu es mienne, et je suis tien.

Alors, ce projet. Ce livre si important pour elle est entre mes mains.

- Putain de merde. Lâche Rio quand je lui tends le résultat final.

Ses cheveux toujours aussi longs et bouclés qu'avant tressautent quand il s'excite sur mon canapé.

- Mec, t'es vraiment amoureux...

Il le prend en main, précautionneusement, par peur de briser cet ouvrage, il l'ouvre et tombe sur la première page, je sais qu'il s'est arrêté pour y lire son contenu.

« Peut-être dans une vague de souvenirs et de mots, tu pourras te souvenir du son de mon rire et de l'effet de ma présence... »