L'ombre du trône : Je veux le pouvoir, la couronne et la gloire

Serviteur du prince

  Je vais le tuer !

Cela fait une plus d'une semaine que je suis officiellement le serviteur de Mel. De MEL ! Alors pourquoi est-ce que je me retrouve à faire les cours de Damian ! Ce prince est un démon qui profite de ma gentillesse pour me faire faire les tâches les plus ingrates ! Oh si je n'avais pas besoin de lui je le jure devant les dieux je l'aurais tué !

Je soupire.

Ma mission du jour, ou plutôt de l'heure car je ne doute pas que Damian me trouve une nouvelle tâche d'ici à ce que je revienne, allez récupérer sa tenue de cérémoniaux pressing royal. C'est la première fois que je m'y rends. Je ne connais pas encore les serviteurs qui y travaillent. Ce sera au moins l'occasion de découvrir les lieux et faire une bonne impression.

Je toque trois fois, habitude de mon ancien travail, puis entre lorsque je n'obtiens aucune réponse. De l'autre côté, des dizaines de tables de travail, des bains, des fers posés sur les cheminées, le tout dans des senteurs fleuries et savonneuses.

Personne. Pas un seul travailleur. Je fronce les sourcils. A cette heure ce n'est pas normal.

Alors que j''avance dans la pièce, les murmures étouffés me parviennent. Je tourne la tête vers la porte d'où une voix rauque et méprisante s'élève. Je ne peux retenir un grognement de dégoût face à ce que je devine se trouver derrière.

Sans prendre la peine de m'annoncer j'ouvre le battant et me retrouve face aux jupes révéler d'une servante et à l'engin dégager de celui que j'imagine être le chef des lieux.

Le regard glacial qui me lance me fait presque reculer, mais je tiens bon. Je représente l'autorité du prince Damian. Et à ce titre, personne ne me fait attendre et encore moins assister à ce qui ne devrait jamais quitter une chambre !

— Je viens récupérer la tenue du prince que je sers, m'empresse d'affirmer avant qu'il n'est le temps de dire une énormité plus grosse que lui.

J'aime voir son teint devenir livide en entendant ses mots. Il s'empresse de remettre son pantalon et quitte le locale en s'excusant mille fois. Que ses agréables à mes oreilles. La fille, que j'ai déjà vue quelques fois dans les couloirs, Ulyzia si ma mémoire est bonne, s'empresse de remettre sa robe et fuir les lieux.

J'en déduis qu'elle n'était pas consentante. Je grimace à cette découverte et retient une envie de vomir. Je devrais peut-être demander à Damian de le faire renvoyer ? Pas pour agression, malheureusement personne ne trouverait ça condamnable, quel monde horrible, mais pour avoir fait attendre le prince ? Ça pourrait redorer son image de prince des ténèbres après son acte de compassion lors du défilé.

L'homme revient vers moi avec les vêtements qu'il dépose soigneusement sur une des tables. Je les scrute en détail, cherchant la moindre tâche, le plus petit files mal coupés pour justifier un esclandre, mais son travail est parfait. Je retiens un grognement de frustration.

— Vous pouvez l'emballer, je clame d'un ton le plus pédant et noble possible.

Le serviteur s'exécute, sans jamais ronchonner ou se plaindre. La crainte que représente la royauté est bien trop grande. Je ne doute pas qu'il mendie sur mon compte une fois que je serais parti, mais en face il reste poli et soumis.

Une fois plié et enveloppé, je récupère le paquet et quitte la pièce sans même un merci ! Et oui on ne remercie pas les petites gens, même si techniquement il est de plus noble naissance que moi.

En tournant dans le couloir je me retrouve face Ulyzia, le visage rougi et les mains froissant sa robe. Elle semble m'attendre. Je m'arrête et l'observe.

— Merci, finit-elle par dire après un long silence.

Je secoue la tête.

— Je n'ai rien fait de spécial.