Te revoila

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Je ne retiens pas mes larmes lorsqu'elle apparaît. Dans une robe longue décolletée qui change pas mal de sa tenue de servante. A ce que je vois, elle s'est s'imposer comme l'amante du prince. Je ne peux m'empêcher d'éprouver une certaine fierté pour mon âme sœur. J'aurais fait exactement la même chose à sa place.

Elle vérifie le couloir avant de sortir un trousseau de crochetage de sa poche et ouvrir la grille. Je la laisse venir jusqu'à moi et m'étreindre en silence, ignorant la douleur. Je resserre mes bras autour d'elle, m'enivrant de son odeur d'huile de raisin.

Pistor, vistar, basti...

Des mots inconnus que je devine sans mal être des insultes t'en les émotions dans sa voix sont palpables. Je la presse contre moi, comme pour m'assurer qu'elle est bien réelle.

— Je suis là... clame-t-elle en frottant mon dos endolori.

Nous restons un long moment ainsi. Elle est chaude dans mes bras. Je frissonne. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'avais froid. Sa main caresse ma joue barbue. Une légère grimace vient maquiller ses traits.

— Ça ne te va vraiment pas.

Un rire rauque s'échappe. Je grimace de douleur.

— Je suis sûr de bien tailler...

Elle secoue la tête avant que je n'ai le temps d'argumenter.

— Les Filkustienne préfèrent les hommes imberbes, m'informe-t-elle.

— Je me raserais dès que je serais libre.

Un rire franc et honnête se libère de sa gorge. Je souris face à de son qui m'avait tant manqué.

— Comment vont les autres ? je finis par demander.

Elle hoche la tête.

— Bien... Damian est en tête dans presque tous les sondages...

Son ton est trop clair, trop sûr. Ce serait trop beau pour que cela soit vrai.

— Si bien que ta libération n'est qu'une question de temps !

Je fronce les sourcils. Un sourire comploteur gagne ses lèvres juste avant qu'elle ne réponde à ma question silencieuse.

— Il y a eu une nouvelle tentative d'assassinat à l'encontre de Damian.

Mon cœur s'affole. En voyant mon expression horrifiée, elle me rassure :

—Tu vas bien. On a réussi à l'arrêter.

— En quoi est-ce une bonne nouvelle ?

Elle se retourne, observant le fond du couloir avec dédain avant de me répondre dans un murmure audible uniquement grâce à mes oreilles sensibles.

— Ils ont trouvé de l'argent Veldarène dans les affaires de l'agresseur.

Mes yeux s'agrandissent lorsque je comprends où elle veut en venir.

— Vous allez l'accuser d'espionnage ?

— C'est déjà fait. D'ici un ou deux jours tu seras acquitté et lui executé. Grâce à Dami je dirais qu'il te reste moins d'une semaine à supporter cet enfer.

Je sais qu'elle ne me dit pas tout, mais les larmes coulent le long de mes joues.

Ils ne m'ont pas oublié. Pendant tout ce temps, ils complotent pour m'aider. Je ne cache pas mes sanglots et me blottit dans les bras d'Eli qui m'accueille avec une douceur que je ne lui connaissais pas.

— Je suis là...

Oui... Maintenant je le sais...

Je pleure sur son épaule, marmonnant encore et encore mes excuses et libérant à nouveau mon cœur de tous ses mois de calvaire.

Elle reste à mes côtés toute la soirée. Elle ne me quitte pas et dans une semaine je retrouverais les autres et je m'excuserai à nouveau.

L'ombre du trône : Je veux le pouvoir, la couronne et la gloireWhere stories live. Discover now