Révélation

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— Et c'est comme ça que s'est terminée la soirée.

Assis sur le lit encore défait de la princesse Galine, j'observe Eli qui ramasse le linge sale abandonné çà et là par ses collègues un peu plus tôt. La princesse est sortie avec le prince et ce dernier m'a expressément demandé de ne pas les accompagner. Je suis sûr qu'il le fait exprès pour me torturer. Qu'ai-je fait aux divinités pour mériter pareil châtiment ?

Eli pose un regard légèrement agacé sur moi. Un regard veut dire « viens m'aider au mieux à te plaindre ». Je pousse un long soupir et ramasse les bas jetés sur la commode. Eli me tend une corbeille dans laquelle je dépose sans délicatesse le sous-vêtement.

— Aller, arrête de faire cette tête ou tu vas me déprimer moi aussi.

Je grogne et détourne la tête l'air boudeur, ce qui l'a fait encore plus rire.

Je soupire et l'aider à faire le lit. Moi qui espérais un peu de réconfort je me suis trompé d'oreille. Malheureusement tant que Mel est dans les comas mon choix de soutien émotionnel est limité.

La porte s'ouvre sur Zéfia, une corbeille de linge propre entre les bras. Je salue la nouvelle arrivante et donne un coup de main à ranger les vêtements dans la grande armoire. Zéfia n'est même plus étonné de me voir dans les jupons d'Eli. T'en mieux j'en avais assez de ses regards surpris et de ses murmures indiscrets.

Une fois terminé, la servante va fermer les fenêtres. En revenant Zéfia se prend les pieds dans le tapis et s'étale de tout son long sur le tapis tresse. Une petite boîte ronde tombe de sa poche et roule jusqu'à mes pieds.

— Zéfia... gronde Eli en voyant la boîte. Tu as recommencé ?

La concernée tortille ses mains, froissant son tablier blanc, un air penaud sur le visage.

— Je... c'était plus fort que moi...

Eli pousse un long soupir de résignation.

— Combien de fois je t'ai dit de ne pas chaparder ? Si tu te fais prendre tu perdras ta main, c'est ce que tu veux ?

La servante rentre sa tête dans ses frèles épaules. Je ne peux que compatir, Eli est terrifiant quand elle s'y met.

Je détourne mon attention des remontrances et me plonge dans l'analyse de l'objet volé. Elle est assez simple, une boîte en fer ronde sans marque particulière. L'ouverture fait avec un mécanisme de rotation. Délicatement je saisis le couvercle et le fais tourner. À l'intérieur une d'encre noir brillante dont émane une horrible odeur de poisson.

Se bouchant le nez, Eli tourne la tête en fronçant les sourcils.

— Zéfia... où as-tu trouver ça ?

Hésitante, la voleuse répond dans un murmure presque inaudible.

— C'était dans les affaires de Ulyzia.

Le visage de ma fiancée se ferme, ses lèvres n'étant plus qu'une mince ligne.

— Termine la chambre et surtout que je ne t'y reprenne pas ! finit-elle par dire en quittant la pièce, m'entrainant à sa suite.

Une fois seul loin de toute oreille indiscrète je m'empresse de l'interroger.

— Tu vas m'expliquer ce qui se passe ?

Elle vérifie à son tour qu'il n'y est personne avant de me prendre la boîte des mains et me la montrer comme s'il s'agissait c'était la réponse à ma question.

— Tu te souviens de notre espionne ?

— Oui ?

— On avait émis l'hypothèse qu'elle était rousse, car Veldarènes.

L'ombre du trône : Je veux le pouvoir, la couronne et la gloireWhere stories live. Discover now