Chapitre 8 : Cicatrices

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N'être jamais tombée malade.

N'avoir jamais vu la guérisseuse.

N'avoir jamais été auscultée.

En conclusion, avoir une santé de fer, et se haïr pour n'avoir jamais pu feindre la maladie pour échapper aux éducatrices.

Par moment, tu désires quelque chose très fort. Et un jour, ça arrive.

Mais quand ton vœu se réalise, tu comprends que le désir n'est jamais le reflet de la réalité.

***

Je me réveillai en sursaut, et me relevai brusquement. Je ne m'étais pas rendu compte que quelqu'un était prêt de moi. Cette personne hérita donc, du plus beau coup que j'avais donné dans ma vie.

-Aie ! Non mais es-tu sérieuse ? hurla une voix que je ne connaissais que trop bien.

-Quoi ? balbutiai-je perdue.

-Tu m'as très bien entendue l'Emmerdeuse ! Tu es vraiment une folle furieuse !

-Quoi ? répétai-je bêtement, totalement dans les nuages.

-Oh ! Que tu m'agaces ! cria-t-il en tamponnant son nez qui saignait légèrement.

-Quoi ? lui répondis-je de nouveau mais, cette fois juste pour l'embêter et l'énerver encore plus.

Il me fixa. Durant de longues minutes, on reprit notre rituel de duels. Il détourna le regard excédé. Je lui adressai un grand sourire de victoire.

-Gamine, souffla-t-il.

Un léger rire me parcourut. Je frissonnais, c'était l'une des premières fois de ma vie. C'était tellement... nouveau ! Il se retourna de nouveau, me fixant de nouveau. Mais cette fois, son regard était presque... était différent. Pourquoi donc ?

-Tu vas beaucoup mieux à ce que je vois ! soupira-t-il.

-Comment ça beaucoup mieux ? Je me sentais mal ? lui demandai-intriguée.

-Tu ne te souviens pas ? me répondit-il surpris à son tour.

-Me souvenir de quoi ?

-Eh bien de tout ce qui s'est passé durant les dernières soixante-douze heures !

-Mais de quoi parles-tu enfin ? lui lançai-je impatiente.

-Je vais m'approcher de toi Anaëlle ! Je vais tout t'expliquer mais promets-moi de ne pas, une fois encore, agresser ma personne.

-Chochotte ! chuchotai-je pour moi hilare.

-Anaëlle ! Réponds à haute voix ! me dit-il en me rappelant à l'ordre.

Je lui fis un grand sourire. Pourquoi étais-je aussi détendue soudainement ? Sûrement à cause de ce qu'il m'avait injecté. D'ailleurs, je n'avais pas dit mon dernier mot concernant cela...

Je lui répondis la main sur le cœur :

-Moi, Anaëlle, en tant que gentille et douce jeune fille, que je suis, je te promets de ne pas te frapper...

- Bien... soupira-t-il.

-A moins que tu ne l'aies mérité ! criai-je.

Et j'explosai de rire. Les larmes coulèrent sur mes joues, tellement je riais. C'était la meilleure sensation du monde. Je me sentais presque... Heu... Enfin, j'étais satisfaite. Non, mais je n'allais pas bien du tout ! Je délirai ! Moi, être heureuse, alors que nos monarques sont toujours en vie ?!

La Clef de mon PasséWhere stories live. Discover now