Chapitre 13 : Turbulences

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Tes yeux sont un océan de lumière dans la noirceur du soir.

Tu es ma lumière.

Je ne veux pas que tu t'éloignes.

Rapproche-toi un peu plus.

Ne me lâche plus jamais.

Tu me prends dans tes bras.

Je m'y perds.

Par pitié, ne me lâche pas.

***

-Suis-moi ! m'ordonna-t-il.

Je tiquai face à cet ordre, mais n'ayant pas beaucoup d'alternatives, je le suivis. Nous sortîmes en silence de la salle. Il me plaqua dans un recoin alors qu'un groupe armé passait en courant un peu plus loin.

-Ils te cherchent ! Nous n'avons pas beaucoup de temps !

Ma respiration se bloqua : ces gens-là n'avaient pas l'air très... très bien disposés à mon endroit. Il attrapa ma main et me tira derrière lui alors qu'il commençait une course sans fin. Tout mon corps me brûlait. Il m'avait détruit les côtes, les lèvres quelques heures, minutes, instants auparavant et je respirais à peine. Je me demandais même comment je tenais encore debout.

Je tirai son bras et le forçai à s'arrêter.

-Je-je ne peux... plus res-respirer, articulai-je difficilement. Stop !

Sec, il me répondit :

-On a plus le temps ! Ce n'est plus très loin ! Tiens bon !

Il ne me laissa pas l'occasion de répondre et m'entraîna à sa suite. Je crus que j'allais mourir étouffée et que mon corps allait me lâcher. Nous nous arrêtâmes alors devant l'affiche que j'avais attentivement étudiée, il y a quelques... jours, heures ? Il poussa la porte et la claqua derrière nous. Il savait exactement où il allait. Il se rendit derrière un petit meuble alors que je peinais à reprendre mon souffle.

-C'est par ici, souffla-t-il.

Je le rejoignis et nous nous enfonçâmes dans un long et étroit tunnel. A quatre pattes, je respirai de moins en moins. Il tapa le plafond et ce coup permit à un réseau de petites lumières de s'allumer loin devant nous. J'étais surprise mais mon état ne me laissa pas en témoigner. Il avança sans plus jamais s'arrêter. Nous nous enfonçâmes dans les entrailles de la ville.

***

Marchant à l'aveugle, j'avais l'impression de suivre un chat, parfaitement à l'aise dans le noir, sûr de lui et déterminé. Je titubais et sentais à chaque pas un nouveau haut le cœur. Mais, je ne pouvais qu'avancer, avancer pour survivre. Avancer pour respirer. Avancer pour revoir même une dernière fois, la lumière extérieure.

Morte-vivante, je ne m'étais jamais sentie aussi épuisée de toute ma vie. Voulant à tout prix oublier le châle duquel la Mort me couvrait, j'essayai de lui parler, avec de grandes difficultés :

-Lu-Ludovic... On va-va où ?

Il se retourna un instant, jaugea mon état, comme s'il se rendait compte de ma souffrance subitement.

-On va te chercher un refuge.

Je le regardai, l'air désabusé.

-Chez... chez qui ?

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⏰ Last updated: Oct 11, 2019 ⏰

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