Chapitre 6 : Trahison

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Les cloches sonnent,

Les tambours raisonnent.

La sentence tombe, aussi mortelle qu'un poison,

Accompagnée du doux glas de la trahison.

***

Le chien se tenait toujours devant moi. Immobile. Il m'avait sauté dessus, la voix avait retenti, l'alarme s'était déclenchée, et depuis le cri, il ne bougeait plus d'un pouce.

Brusquement, mon cou commença à me démanger. Je crus que j'allais m'arracher la peau. C'était la faute du pendentif, il était en train de me faire quelque chose. Il me brûlait. Il rayonnait.

J'étais à deux doigts de hurler. J'avais tellement mal !

Valentin, le chiot, aboya, me sortant de ma torpeur.

Je le fixai et voulu crier :

-C'est toi qui me fais ça ? Pourquoi ? Arrête ! Arrête ! J'ai mal !

Mais, je n'avais pas parlé depuis plusieurs heures, et mes cordes vocales semblaient nouées. Un simple filet de voix s'échappa.

Il aboya de nouveau, partit à toute vitesse, puis se retourna au bout du couloir comme pour voir si je le suivais. J'avais tellement mal, que j'étais prête à tout ! J'imaginais qu'en restant avec lui la douleur cesserait peut-être !

Il se remit en route et accéléra. Tout en tirant sur ma peau, je le suivis en courant.

***

J'atterris devant une porte. Cette scène me fit une impression de déjà vue. Je n'aimais pas cela, pas du tout. La seule chose positive était peut-être que j'allais apprendre de nouvelles choses.

Une fois de plus, je poussai la porte et elle s'ouvrit sans aucune difficulté. Heureusement, pour ma santé mentale, déjà bien fragile, cette fois, je ne trouvais pas une pièce recouverte de photos de moi. Je me détendis légèrement. Le chiot était assis devant une grande armoire. A ses pattes, un cadenas cassé en deux. Je m'avançai vers cet immense meuble. J'effleurai du bout des doigts son bois, il était doux, sans défaut. Je décidai de découvrir ses secrets.

Je ne fus pas déçue. Je trouvai toutes les réponses à mes questions. Un dossier sur chaque rebelle du centre. J'étais loin d'être intéressée par tous, certains avaient principalement mon attention. Je fouillai quelques instants, et ne tardai pas à trouver le premier qui m'intéressait : celui de Maëlle.

De nombreuses photos figuraient dans la pochette, de longs courriers écrits à la main... Intriguée, je les parcourais rapidement mais rien ne m'intéressait. Et alors, que je lisais distraitement tous ces documents, je compris. Maëlle était certes, infiltrée au Palais, mais elle était une P.D.R., Protégée du Royaume, pour être plus exacte, elle était la femme de confiance de la Reine, sa... meilleure amie ? Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Dans tous les cas, Maëlle était hautement placée à la Cour, une personne réputée, respectée et au grand pouvoir. C'est pour cela, qu'elle pouvait s'habiller comme elle le souhaitait, se maquiller, ou mettre des bijoux. Elle faisait partie des privilégiés ! Mais, comment une rebelle avait-elle réussie cet exploit ?

Je cherchais ensuite consciencieusement les dossiers de Louna et Julien, lorsque je tombai sur ceux de Lily-Rose et Margaux. Mon cœur accéléra frénétiquement. Je tentai de calmer ma respiration et commençai à les lire. Ils indiquaient que Margaux était membre des rebelles depuis deux ans et demi, tout comme Lily-Rose, qu'elles étaient arrivées ensemble et étaient des agents officiellement morts. Enfin, officiellement et officieusement pour l'une des deux. Elles entretenaient également des liens étroits avec Ludovic, celui qui voulait me tuer. Et je ne mis pas longtemps à trouver un document qui expliqua l'une des visions que j'avais eu.

« Motivation principale de Margaux : fuir un mari violent, et une obligation royale. »

Une obligation royale ? Comment ça ? Je ne comprenais pas...

J'envoyai valser les dossiers. Je n'avais rien appris d'intéressant. J'avais bien fait de tuer Lily-Rose, elle n'était d'aucune utilité. J'essayai désespérément de me convaincre et ce n'était malheureusement pas une mince tâche.

Je cherchai longuement ceux de Julien et Louna, mais tombai uniquement sur celui de cette dernière.

J'eus simplement le temps de lire « Traître », une mention apposée sur la couverture, que la porte s'ouvrit à la volée. Je sursautai en voyant à qui je faisais face.

La Clef de mon PasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant