Chapitre 8 : Torture

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Il te regarde souffrir,

Aime t'entendre gémir,

De peur.

N'aspire qu'à voir ton corps se tordre sous le joug de la douleur,

Se délecte de la torture,

Prend plaisir à voir l'infection due à la morsure.

***

Il m'attrapa par les cheveux et les tira de toutes ses forces. Sous la violence de son geste, je hurlai de douleur. Il leva son bras et un premier coup de poing me percuta violemment dans le ventre. Tout mon air fut expulsé de mes poumons et je sentis la bile remonter. Après le quatrième coup, le sang inonda ma bouche, et la douleur paraissait bien loin. Même si la plupart de mes côtes semblaient brisées. J'étais incapable de réagir, totalement faible, vidée de toutes mes forces. Une réflexion s'imposa pourtant à moi. Il était l'une des premières personnes à me toucher sans que je n'aie de visions. Pourquoi donc ? Il lâcha subitement mes cheveux et m'envoya valser. Ma tête claqua contre le carrelage froid. Un premier coup de pied. Un second.

-Tu es un monstre ! Tu ne mérites que la mort !

Sixième coup.

J'étais totalement ailleurs, comme si mon esprit s'était désolidarisé de mon corps. La douleur était présente, me torturait mais c'est comme si elle était trop en profondeur, loin, pour qu'elle ne me montre l'étendue de ce que j'allais vivre après. Si seulement j'y survivais...

-De toute façon, tu es condamnée ! Mes coups n'accélèreront que trop lentement ta mort ! Un monstre comme toi, mérite tout ce qui lui arrive. La maladie va te tuer, te faire souffrir. Mes coups me permettent seulement de décharger une once de ma rage. Si tu savais, à quel point, je te déteste ! Je te hais ! Tu... Lily-Rose est morte assassinée par un monstre. Je vais la venger ! Je vais faire justice pour Margaux, pour moi et pour tous les autres. Ceux, que tu mets en danger, ceux que tu aurais pu blesser.

Les coups défilaient et je me sentais partir. Je clignai fermement les paupières, dans l'espoir de ne pas sombrer. Il vit que je faiblissais, puisqu'il hurla :

-Ouvre tes yeux, meurtrière !

Mais, rien n'y faisait. Il m'avait trop frappée. Alors, avec brutalité il posa ses lèvres sur les miennes, et il me mordit violemment la lèvre inférieure ! Elle commença, sans tarder, à saigner. En un geste de détresse, je pus tout juste, poser ma main dessus.

-Même tes lèvres sont maudites ! lâcha-t-il d'une voix froide et distante.

Et je sombrai.

***

Quand je rouvris les yeux l'une des premières choses que je vis fut la porte. Fermée. J'étais assise sur une chaise, les mains accrochées dans mon dos. Les pieds attachés également. Alors, comme rarement dans ma vie, je sentis l'adrénaline pulsait dans mes veines, au même rythme que la...la peur.

Je tentai de bouger, mais la douleur reflua brutalement dans tout mon corps. Je gémis de douleur. J'avais tellement mal !

-Tu es donc réveillée... murmura une voix de laquelle j'aurais réellement voulu être très loin en cet instant...

-S'il te plait... soufflai-je essoufflée à cause de mes côtes.

-Ne parle pas ! hurla-t-il.

-Ludovic... tentai-je.

Il resta interdit quand je prononçai son nom et une impitoyable gifle me frappa.

-Je ne sais pas comment tu connais mon prénom ! Mais, je t'interdis de le prononcer ! Tu n'es qu'une lâche ! Un être vil et jaloux. Ce que tu prétends être de la force n'est que de la lâcheté ! Tu...

Alors qu'il continuait de parler je fis abstraction de sa présence. Je venais de comprendre quelque chose.

« Quand lâcheté, jalousie et faiblesse s'uniront, le Premier disparaitra. » Lily-Rose avait été le « Premier ». Ce que j'avais entendu était donc une prédiction ? Une prophétie ou je ne sais quoi ? J'étais celle qui allait tuer tout le monde ? Ou, serait-ce d'autres personnes ?

J'étais intriguée, et totalement ailleurs. C'est pourquoi, je ne vis pas le poing frapper ma pommette. Ma tête valsa et mon foulard, plein de sang, et que j'avais conservé même si mon corps me démangeait, tomba. Dans sa chute, il laissa à découvert le pendentif ancré dans ma peau.

-Qu'est-ce donc ?

Il effleura le pendentif du doigt, et nous fûmes happés vers un ailleurs.

La Clef de mon PasséWhere stories live. Discover now