Chapitre 12 : Flammes

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Le feu.

La brûlure.

Les flammes.

La chaleur.

Tu peux te brûler les ailes par folie ou par amour.

***

Je mis quelques secondes à reprendre mes esprits, secouée par la brutalité des derniers événements et l'exposition subite de ma peur devant Valentin. Mon instinct de survie s'était réveillé et maintenant que j'entendais des pas réguliers se rapprochaient, il fallait que je sauve ma vie.

Les cris venaient de toutes parts. Ils semblaient arriver d'en haut, d'en bas, de droite et de gauche à la fois. Pourtant, personne n'était encore passé devant moi. Bizarre. Une idée fugace me traversa, mais je la refoulai. Non. Si les intrus qui venaient d'arriver étaient là, ce n'était pas pour moi. Non. Ici j'étais en sécurité. Je ne retournerais jamais dans Annie Avenue.

Je me précipitai vers la porte que Valentin m'avait indiqué mais, elle était bloquée : fermée à clef. Mince. Je ne crois pas que la Chose avait prévu ça dans ses plans.

Une grande explosion retentit accompagnée d'un cri. Alors, je ne pus résister. Je trahis ma promesse et me précipitai vers l'endroit d'où semblait avoir surgi la dernière catastrophe, du côté opposé à celui que Valentin avait emprunté. Après quelques pas, je ne mis pas longtemps à apercevoir un amas de personnes éparpillées, qui courraient dans tous les sens en appelant à l'aide. Je m'approchai attirée. Valentin allait me tuer... Tant pis !

C'était horrible. De nombreuses personnes saignaient. D'autres boitaient essayant de s'enfuir. Je continuai de m'approcher lorsqu'on m'attrapa violemment.

-Aidez-moi ! Aidez-moi ! S'il vous plait.

Je me penchais : une femme, plutôt jeune, était assise, immobile, la jambe en sang.

-Vite ! Il faut faire vite !

Je commençai à lui attraper le bras, lorsqu'elle me repoussa :

-Non ! Non ! Ce n'est pas moi qu'il faut aider !

Je la regardai perdue.

-Vite ! S'il vous plait ! Elle est encore à l'intérieur ! hurla-t-elle en me montrant une pièce.

Je me tournai, et découvrit ladite pièce en feu.

-Qui ? Qui est à l'intérieur ? lui demandai-je.

-Mon amie, pleura la femme, mon amie Louna.

J'eus un hoquet de surprise, et me reculai. Non. Je ne pouvais pas laisser faire ça. J'avais déjà vu un proche de Valentin, Gabriel comme ce dernier l'avait appelé, mourir sous mes yeux à l'Eglise, je ne pouvais pas laisser la belle femme rousse, la femme de Julien mourir. Non ! Ils étaient heureux ! Elle ne pouvait pas mourir...

Alors, sans penser à rien, je me précipitai vers la porte de la pièce en feu. J'inspirai un grand coup, mis mon bras devant ma bouche, de sorte à ne pas respirer la fumée et entrai. Je compris ce que j'avais fait une fois prisonnière ! Quelque chose n'allait vraiment pas chez moi... Pourquoi sauver la vie de quelqu'un sans importance ? Je n'en avais rien à faire !

Je n'y voyais quasiment rien. Cette pièce ressemblait à la chambre dans laquelle je m'étais réveillée. La différence : le lit, l'armoire, tous les meubles brûlaient. J'avais chaud, très chaud. Je m'avançai, terrifiée. Un grand meuble tomba alors et je sautai vite sur le côté pour y échapper, mais ma veste s'enflamma. Le plus vite possible, je la retirai et l'envoyai loin de moi. A cause de cette frayeur, j'avais perdu tout mon air. Je ne devais pas respirer la fumée. Il ne fallait pas que je la respire.

La Clef de mon PasséWhere stories live. Discover now