Chapitre 9 : Le Pendentif d'Emmanuelle

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On a besoin de faire confiance.

On ne peut pas rester seul.

La vie est un labyrinthe.

Son but n'est pas d'en sortir le premier ou le plus vite possible.

Il faut profiter du cheminement, se rappeler pourquoi on a fini dans des impasses et savoir à qui se confier,

Car nous ne sommes jamais seuls.

Il faut trouver les bonnes personnes sur qui s'appuyer,

Et ne pas avoir peur d'être déçus, car l'Homme est fait de ses failles.

Il est parfait dans son imperfection.

***

Je déambulai dans de longs couloirs vides. Pas un bruit. Pas une personne.

J'étais toujours vêtu de mes vêtements brûlés et j'avais la sensation de sentir le roussi. J'avais juste pris un foulard posé au bord du lit et l'avais passé autour de mon cou pour cacher le pendentif. Je ne savais pas bien pourquoi mais j'avais la sensation que je devais le protéger des regards. J'avançai dans le but de visiter un peu le « Centre de Rébellion » et pour glaner quelques informations concernant ces endroits.

Valentin m'avait révélé tout à l'heure que la précédente attaque avait pour but de me retrouver. J'avais ainsi que de nombreuses personnes étaient mortes pour moi. Eh bien, tant mieux ! Je n'avais pas honte de mes pensées : je ne voulais pas mourir ! Tant pis, si d'autres devaient mourir pour que cela arrive. Je devais accomplir mon but. Même si Valentin m'avait un peu (un peu beaucoup) perturbée, je n'avais pas l'intention de me relâcher et de remettre ma vie et encore moins ma confiance entre les mains de rebelles. Je ne pouvais plus les croire. Tout n'avait été que manipulation depuis le début.

Le départ précipité de Valentin m'avait conduit à la découverte de flacons. Sur le premier j'avais lu « Apaisant », sur le deuxième « Confiance ». Je n'arrivais pas à croire que je m'étais faite avoir de la sorte ! Je m'étais faite vraiment berner ! Depuis le début, on manipulait mes sentiments et mes émotions ! Je n'étais plus vraiment moi-même. Cela expliquait mon comportement des plus étranges ces dernières heures. Il m'avait piqué, que je sois consciente ou inconsciente, et m'avait mise à leur merci. Je n'étais qu'un outil qu'il voulait contrôler, mettre sous leur gouverne. Je me sentais particulièrement trahie par Valentin. J'avais envisagé de mettre ma confiance en lui, et il n'avait pas tardé à me décevoir. Tout n'était que manigances et me rappelait que j'étais seule face aux autres, que j'étais la seule qui comptait et que c'était moi ou les autres, moi contre les autres. C'était ma quête, je devais l'accomplir : seule.

S'il restait à la fin des gens, pour me voir réussir, cette partie du monde m'acclamerait, comme leur sauveuse. Ils me verraient enfin, telle que j'étais : la meilleure. Peu m'importait les conséquences de la mort de Annie et Brice. Les autres n'avaient qu'à se débrouiller avec le pays une fois libre, la seule chose qui m'intéressait était de voir le sang couler, de voir la souffrance et la peur dans leurs yeux. Ainsi, lorsque j'aurais enfin dans mes mains, le fouet qui abîmerait la peau si satinée d'Annie, je ressentirais ce plaisir, je laisserai exploser ma haine. Rien n'importait d'autre. Tuer.

J'avais faibli depuis que Valentin m'avait emmené, mais il n'était plus question que j'apparaisse comme faible ou qu'il me pique de nouveau. Les larmes qu'il m'avait volées, il allait lui aussi les regretter.

La Clef de mon PasséWhere stories live. Discover now