Chapitre 7 : Violence

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Ils te haïssent.

Ils te maudissent.

Tu es la bête à éliminer,

L'horreur, le monstre à exterminer.

Les mains enchaînées,

Les jambes liées,

Elle est loin la sympathie !

Tu comprends que tout gentil,

Ment,

Et, possède une facette de méchant.

***

Je dévisageai le nouvel arrivant, prise sur le fait. Mais, ce n'était pas d'avoir été découverte qui, pour la première fois, me terrifiait, c'était l'expression animale qui déformait les traits de ce visage inconnu. Margaux. Je la rencontrai pour la première fois, je l'avais auparavant seulement vu grâce à ma vision, et aux dossiers.

Tout son corps tremblait. A ses côtés, le petit chien. C'était lui, j'en étais sûr ! C'était lui, qui l'avait mené à moi.

-Tu l'as tuée ! Tu l'as tuée ! hurla-t-elle.

Je reculai d'un pas, sentant la menace sous ses mots. Sans rien dire de plus, elle pointa quelque chose sur moi. Je mis quelques secondes à réaliser ce que c'était : une arme. Je n'en avais jamais vu de réelle, juste aperçu des photographies. Mais, ne serait-ce qu'avec des images, j'étais parfaitement consciente des dégâts qu'elle pouvait faire.

-Pourquoi as-tu fait ça ? Dis-moi ! Dis-moi pourquoi as-tu fait ça ? cria-t-elle. Pourquoi ? Pourquoi ?

Je ne répondis rien. Le silence pesa entre nous, uniquement brisé par les sanglots qui l'étouffaient. Ses yeux, rougis par les larmes, semblaient exprimer la plus grande douleur du monde. Elle paraissait frêle, fragile.

-Je vais te tuer ! Je vais te tuer comme tu l'as tuée...

Mon cœur accéléra. Non ! Non ! Je refusai de mourir ! Je ne pouvais pas partir, j'étais importante ! Je devais tuer la Reine ! Il était hors de question, que ce soit elle qui me tue. Je fis un pas en avant, persuadée qu'elle ne me ferait rien, elle était trop faible.

Elle chargea son arme et il y eut un léger déclic.

-Ne t'avise pas de bouger !

Je me figeai.

-Réponds-moi ! pleura-t-elle. ourquoi l'avoir assassinée ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui ne va pas bien chez toi pour que tu tues tes alliés ?! Nous n'étions pas tes ennemis. Ils avaient confiance en toi... Elle ne t'avait rien fait, elle voulait juste...

Sa voix se brisa.

-Elle méritait de mourir. Elle était faible, inutile, impuissante, arrogante. Elle avait assez vécu ! Je ne suis rien pour vous ! C'est moi, l'élue. Je n'ai besoin de personne, aucun besoin d'alliés ! Confiance... si vous faites confiance à quelqu'un aussi vite, c'est que vous êtes bien plus idiots que ce que je pensais. Ton amie méritait de mourir. Lily-Rose... commençai-je d'une voix froide et distante.

-Je t'interdis de prononcer son prénom ! Tu n'es qu'un monstre ! Froid, égoïste ! Si tu savais comme j'ai honte, honte que nous t'ayons aidée... Tu es une bête !

Je ne dis plus rien. Elle, elle me fixa, le pistolet toujours pointé sur moi.

Concentrées, nous ne fîmes pas attention à un nouvel arrivant.

-Margaux... souffla-t-il.

Elle sursauta, j'eus à peine le temps de plonger sur le sol, qu'elle tira. Elle resta quelques instants, stupéfaite par son geste, mais recommença à me menacer.

Ludovic venait d'entrer. C'était à présent certain, j'allais mourir. Ces deux personnes me détestaient et ne voulaient que ma mort. Je touchai mon nez. Je saignai, et j'étais persuadée que ce n'était pas à cause de ma chute.

-Margaux... Pose cette arme.

-Elle l'a tuée ! Elle l'a tué ! Lily est... Lily est morte ! cria-t-elle.

-Margaux, s'il te plait, pose cette arme, répéta-t-il avec douceur. Tu n'es pas une meurtrière.

Il s'avança doucement jusqu'à elle. Elle tremblait de tout son être.

-Tu ne peux pas la tuer. Margaux, écoute-moi...

Il me défendait ? Pourquoi donc ? Etait-il de mon côté ?

-Ma belle, s'il te plait... regarde-moi.

Elle tourna la tête vers lui, mais garda l'arme pointée sur moi.

-Ludovic ! Elle, elle...

Ludovic avança plus vite et plus rapidement et la prit dans ses bras.

-Elle est morte ! Elle est morte ! pleura Margaux.

Et je vis distinctement les larmes sur les joues de Ludovic. Il attrapa l'arme et elle s'effondra. Il la serra tout contre lui. Tous deux, à présent silencieux.

Je respirai de nouveau. Je ne mourrai pas aujourd'hui.

Durant de longues minutes, il la serra. Pas un bruit, comme un hommage, un adieu difficile à accepter. Une troisième personne fit son entrée dans la pièce. La brune, amie de Louna, qui avait été blessée à la jambe. Ludovic posa un doigt sur ses lèvres pour lui signifier qu'il ne fallait pas qu'elle parle. Margaux sanglotait toujours tout contre Ludovic. La brune m'adressa un regard plein de haine, puis s'approcha tout doucement de ses amis.

Elle enveloppa Margaux dans une étreinte et tout doucement la décolla de son ami. Elles sortirent, mais j'avais clairement entendu la menace qu'avait proférée tout doucement, la jolie blonde, à mon endroit. Elle avait chuchoté :

« Un jour, je te tuerai. »

Il ne restait désormais que Ludovic et moi. Je me relevai, en essuyant mon nez et lui dit :

-Merci de m'avoir sauvé la vie, je...

Il me coupa avec un cri de rage et s'avança à grands pas vers moi. Il me décocha la plus dure des gifles. Je crus un instant, qu'il m'avait décrochée la mâchoire.

-Ne crois pas que tu es sauvée ! Je ne voulais juste pas que Margaux ait du sang sur les mains, mais je vais personnellement m'occuper de toi et m'assurer que tu me supplieras de mourir.

La Clef de mon PasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant