LA NOUVELLE

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Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouveau article sur l'écriture, très court puisqu'il s'agit d'une reprise d'article de mon journal du web. Aujourd'hui, nous nous intéressons à l'un des genres littéraires que beaucoup considèrent, à tort, comme un genre simpliste et idéal pour les débutants : la nouvelle.

1. Petite définition

La nouvelle, contrairement au roman, est un genre de la littérature mettant en scène des textes ordinairement courts... Mais pas tout le temps ! On trouve aussi bien des nouvelles de une ou deux pages comme des nouvelles d'une centaine de pages !

Ce genre se caractérise par des restrictions importantes par rapport à d'autres genres : la nouvelle ne met en scène qu'un lieu, qu'un ou deux personnages, qu'une impression. Elle ne doit pas donner l'impression d'un univers ouvert, mais au contraire de quelque chose de concis et de très travaillé, de dirigiste, car l'auteur doit faire sentir au lecteur des émotions puissantes et marquantes dans un temps très court, ou encore mieux, faire passer un message de manière claire et mémorable.

Cela s'explique notamment par l'origine de la nouvelle. Pendant très longtemps, elle a été conçue pour être lue rapidement. Au Moyen Âge, elle devait être assez courte pour animer un buffet, par exemple, mais pas trop longue pour ne pas endormir tout le monde. A partir du XVIIIème siècle, elle était largement diffusée dans les journaux de presse et les journaux d'opinion. Comme vous le savez sans doute, la littérature était l'un des organes de l'opinion à cette époque et la nouvelle a grandement contribué à ce statut. Aujourd'hui, la nouvelle est largement diffusée. On en trouve partout, dans tous les domaines et en très grand nombre, quoiqu'elle a tendance à devenir plus rare en librairie, qui privilégie le roman en grande majorité.

2. Les faux pas à éviter

L'une des erreurs principales à éviter, lorsqu'on écrit une nouvelle, est celle que l'on vous enseigne en cours : la chute. La chute, c'est terminer une nouvelle de manière surprenante, ironique, ou autre. Elle sert, par exemple, à faire comprendre au lecteur que le texte que vous avez lu n'avez pas le sens que vous croyez. Ou au contraire, marque une rupture brutale dans le récit. Contrairement à ce que vos chers professeurs peuvent vous dire, la chute n'est nullement obligatoire. Si vous n'avez pas d'idée pour terminer votre texte, laissez le suspens planer ! Ou terminez-le comme vous voulez le faire. Ne vous forcez pas à écrire une chute si vous n'en avez pas envie.

Le classique "et là, il se réveille, ce n'était qu'un rêve !" est une abomination, par exemple. A fuir ! En gros, c'est comme si vous mangiez un bon gâteau et qu'il disparaissait ! Pouf, c'était un rêve. Vous êtes alors frustré. C'est la même chose pour vos lecteurs. Le rêve efface toute votre nouvelle, votre texte a donc servi... à rien, eh oui ! A moins que ce soit très bien amené, évitez ce genre de chute qui ne fait que ruiner votre récit. Quitte à écrire sur les rêves, laissez le mystère et le brouillard planer. Nous en parlions dans mon article consacré à l'écriture des rêves il y a quelques semaines.

Attention ensuite au flux d'informations que vous voulez transmettre. Il existe aujourd'hui des nouvelles dans tous les domaines de la littérature : romance, horreur, fantasy, réaliste, littérature engagée, etc. Dans les littératures de l'imaginaire (science-fiction, fantastique, fantasy, contes, horreur et autres), on a tendance à vouloir caser un maximum d'éléments dans la nouvelle pour que le lecteur comprenne votre univers. Dans la nouvelle, c'est casse-gueule. A trop vouloir décrire, votre intrigue risque de se noyer et le lecteur va être perdu. Je vous conseille limite d'utiliser des stéréotypes connus, que vos lecteurs identifieront plus facilement plutôt que de vous lancer dans quelque chose qui risque de vite devenir incompréhensible.

Enfin, bien sûr, n'oubliez pas de respecter les codes de la nouvelle : un seul lieu, un ou deux personnages grand maximum, un seul message ou une seule émotion à faire passer. Plus c'est petit, plus ce que vous voulez transmettre à votre lecteur sera fort. N'hésitez pas non plus à faire planer des ambiances mystérieuses, ésotériques, inexpliquées. C'est le genre idéal pour le faire. Votre nouvelle ne doit en revanche pas devenir un prologue de roman, comme je l'ai déjà vu parfois. Une nouvelle est indépendante, c'est de la prose, un plaisir éphémère que l'on ne peut pas remplacer ni réadapter.

Voilà ! J'espère que ce petit article vous a plu, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé :3 Je vous fait des bisouilles et vous retrouve la semaine prochaine pour un nouvel article !

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