3 • La Bienfaitrice •

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Katherine Earl était, à ne point douter, à la hauteur de sa beauté légendaire. Que ce soit par ses yeux de miel envoûtant, que par sa peau lisse et laiteuse dont le rose réhaussait ses jolies pommettes. Ses cheveux d'un brun ébène étaient une véritable cascade de boucles douces et entretenues, qu'elle laissait à l'air libre, descendant jusqu'à ses hanches. Seulement deux petites barrettes fines d'argent au dessus de ses tempes retenaient la masse capillaire pour dégager son visage harmonieux. Sa chevelure dégageait un parfum fleuri enivrant, semant le trouble sur son passage.

Sa bouche charnue qu'elle valorisait d'un rouge à lèvre foncé, était une tentation pour les hommes. Elle ne faisait pas son âge, alors qu'elle devait avoir pas loin de quarante-cinq ans, elle en faisait à peine trente. Son corps de femme, malgré l'âge et le passage de sept maris, paraissaient aussi chaste et neuf qu'une vierge.

Et sa voix, par merlin sa voix de sirène suffisait pour rendre fou n'importe quel homme. Oui, Katherine Earl, était la perfection incarnée. Son sourire était éclatant, le coup de grâce lorsqu'il nous était adressé.

Galilée claqua des doigts pour faire apparaître le dîner sur la grande table de bois massif qu'on avait recouverte d'une nappe beige, des pakievski, des kefta, en passant par le stromboli et du risotto. Un dîner bien trop chargé pour seulement trois personnes. C'était comme ça depuis une semaine déjà, depuis qu'il s'était installé chez elle. En plus d'être ravissante, Katherine était une hôtesse attentionnée.

Des regards échangés, des sourires timides, la lumière tamisée des candélabres donnait une ambiance surnaturelle. Il peinait à manger à sa faim, Katherine ne le lâchait jamais du regard, et Blaise qui n'y voyait que du feu... Comment en était-il arrivé là ? Il n'en savait rien. Katherine en avait décidé ainsi.

- Comme je ne sais toujours pas ce que tu apprécies, j'ai demandé à Galilée de varier, dit Katherine de sa voix de velours, ses yeux de miel ancrés dans les siens.

Pendant un instant, le souffle lui manqua, son cœur s'était arrêté. Comme si soudain, ses yeux l'avaient changé en statue de pierre. Les commissures de sa bouche se redressèrent en un fin sourire, elle avait capté son trouble. Il déglutit péniblement avant de boire un peu d'eau.

- Merci, Madame, répondit-il poliment. Mais je vous assure que ce n'est pas utile. N'importe quelle nourriture me semble exquise après Azkaban.

- En plus, qu'est ce qu'on va en faire de tout ça ? Demanda Blaise en désignant tout ces plats encore fumant sur la table.

- Ne t'en fais pas, Blaise. Je vais envoyer Galilée distribuer les restes aux pauvres personnes qui errent dans les rues.

- Bonne idée, tiens.

Drago tiqua. Ces gens dans les rues, comme Katherine disait, n'étaient pas des chiens à qui on donnait des restes pour se donner bonne conscience. Mais il prit sur lui, quelques mois en arrière, il aurait clairement dit que ces vermines ne méritaient pas autant de générosité. Seulement, malgré lui, il avait passé un mois dans la rue, il avait vu ce qu'était la misère de ces pauvres personnes. Il resta silencieux, il était hors de question de contrarier celle qui avait bien voulu le recueillir.

- En tout cas, Galilée est un très bon cuisinier, commenta Drago pour dévier le sujet.

- Merci, monsieur... couina le petit elfe qui était en retrait, se baissant si bas que son nez touchait presque ses pieds.

Katherine parut quelques instants surprise, effectivement, les sorciers de leur rang ne faisaient jamais de compliment à leur esclave. C'était normal. Et ça lui avait échappé. Ses sourcils parfaitement dessinés qu'elle avait haussé retrouvèrent leur place d'origine et un nouveau sourire traversa ses lèvres pulpeuses.

La Vengeance • DRAMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant