La Vengeance • DRAMIONE

13 • Être Altruiste •

"D'aristocrate je suis devenu mendiant. Merci pour ma «liberté»." - Drago Malefoy

On venait de sonner et quand Galilée ouvrit la porte, il laissa entrer un jeune homme de grande taille, bien bâti, la peau particulièrement mate dégageant un charme certain. Galilée lui indiqua de le suivre jusqu'au salon de thé où Drago y était confortablement installé. Ce dernier leva le nez de la gazette du sorcier et quand il vit l'identité de son invité, un sourire bienveillant se dessina sur ses lèvres.

- Blaise !

- Je n'en pouvais plus de ma solitude. Cette maison... Les souvenirs...

- Tu peux rester ici autant que tu veux.

- Merci. J'espérais un peu que tu me dises ça, avoua Blaise péniblement.

Il prit place aux côtés de Drago, observant la pièce dans laquelle il était.

- On peut dire que tu n'as pas chômé depuis que tu es parti.

- En effet. Et ça a été plus facile que je ne le croyais.

- J'ai lu tous les articles qui parlaient de toi. Chapeau.

- Ce n'est pas fini. Je dois voir une journaliste qui m'a proposé d'écrire un article sur la guerre mais de mon point de vue.

- Intéressant. De quoi émouvoir les fillettes les plus fragiles.

Galilée apporta une théière fumante d'un thé Ceylan, ce fameux thé qu'ils buvaient toujours ensemble du temps où ils vivaient chez Katherine. C'était un geste bienveillant de la part de Galilée qui compatissait silencieusement à la perte de Blaise.

- Je reçois très prochainement Elphias, dit Drago pour faire la conversation, si tu n'étais pas venu aujourd'hui, je serai passé te voir pour te demander de te joindre à nous.

- Non, merci. Je n'ai pas envie de supporter les élans de pitié de quiconque.

- Il faut vraiment que tu sois là.

- Je regrette mais c'est non.

Voilà quelque chose que Drago n'avait pas prévu. Il avait été persuadé, dans ses calculs, que Blaise accepterait. Il pinça légèrement les lèvres, contrarié de son échec. C'était encore trop tôt pour lui de se fondre à nouveau dans la société, et c'était un paramètre qu'il n'avait pas pris en compte. Cela faisait plusieurs semaines que Katherine était morte, il avait pensé que ça serait suffisant pour Blaise. Sa présence était indispensable. Il allait devoir trouver une alternative.

- Reste autant que tu veux, répéta Drago avec douceur. Des jours, des semaines, des mois, ça n'a aucune importance. Je te dois bien ça.

- Merci, mec. Quelques jours suffiront, je présume...

•°•

Comme d'habitude, tout le monde se bousculait, se marchait dessus dans l'atrium du Ministère. Personne n'avait jamais le temps de rien, à part rouspéter sur son voisin le plus proche. Et que Merlin vous préserve lorsque vous étiez coincé dans les ascenseurs, tout le monde ratatiné les uns sur les autres, quand il fallait réussir à s'en dégager une fois que vous atteigniez enfin votre département. Mais, fort heureusement - enfin ça dépendait pour qui - il y avait un ascenseur réservé à l'élite, aux célébrités, aux figures populaires, aux gens importants... C'est de cette façon que Drago Malefoy évita de se faire engloutir par la classe moyenne. Vous comprenez, il était autorisé d'assister aux réunions de l'adjoint du Ministre, pour certains c'était normal, pour d'autre, c'était aberrant.

Une réunion qui consistait à parler de l'avenir du Chemin de Traverse qui partait à la dérive. Entre l'économie qui en avait pris un coup à cause de la guerre, les enfants orphelins qui surpeuplaient les rues et importunaient clients et marchands et sans compter les vieux bâtiments insalubres désormais inhabitables à cause des ravages de la guerre. Le Chemin de Traverse se vidait de jours en jours.