La Vengeance • DRAMIONE

19 • Le doute •

- Galilée, comment tu fais pour supporter Drago ? Demanda un jour Blaise, affalé sur les canapés. Ça ne te manque pas de travailler chez moi ?

- Vous n'êtes que des sales mioches, se contenta de répondre l'elfe en un haussement d'épaules, déposant sur la table basse un service à thé fumant.

Blaise haussa les sourcils, étonné par l'audace de son ancien serviteur mais ne répondit rien jusqu'à ce qu'il quitte la pièce. Quelques instants plus tard, Drago entrait à son tour, se laissant mollement choir à ses côtés, en un soupir de contentement.

- Drago, comment tu fais pour supporter Galilée ? Demanda-t-il alors.

- Je me le demande, parfois...

Hermione entra dans la pièce, encore habillée de son pyjama, et s'assit entre les deux jeunes hommes. Elle soupira longuement à fendre l'âme. Cela faisait à présent trois jours qu'elle n'était pas retournée chez elle, et Ron, bien entendu, n'avait aucune idée qu'elle était chez lui. Cette réalité le mettait de bonne humeur, d'ailleurs, imaginant ce pauvre imbécile dans tout ses états, la cherchant partout, sans jamais la retrouver. Il avait hâte de découvrir si sa fierté allait l'empêcher de venir vérifier si elle était chez lui ou non. Elle secoua vivement ses longs cheveux bouclés, ses yeux bouffis et rougis fixant les flammes de la cheminée. Trois jours qu'elle n'était pas sortie, trois jours qu'elle pleurait. Si ça ne tenait qu'à lui, il aurait trouvé un stratagème pour la venger, mais elle avait aussitôt décliné cette proposition.

Le point positif, c'est qu'à présent, elle s'entendait plutôt bien avec Blaise. Ce dernier aimait lui parler de Luna, encore et encore, et elle, puisque ça l'empêchait de penser à Weasley, elle s'en donnait à coeur joie. Elle aimait également parler avec Galilée, lui témoignant beaucoup d'amitié, et le petit elfe, conquis par la jeune femme, lui donnait un traitement de faveur tout particulier qu'il trouvait ridicule. Il en était presque jaloux.

- Je me suis permis une petite liberté, commença Drago en s'adressant à Hermione.

Elle tourna le regard vers lui, anxieuse. Elle avait sûrement peur qu'il y ait un quelconque rapport avec Weasley. Et elle n'avait pas tout à fait tort, car la personne en question portait le même nom.

- Je me suis dit que tu aimerais sûrement passer du temps avec une de tes meilleures amies. Je me suis donc arrangé pour libérer Ginevra de ses obligations pour qu'elle...

- Tu as invité Ginny ? s'exclama-t-elle alors qu'elle s'était mise à sourire de toutes ses dents.

- Oui. Et elle m'a certifié qu'elle n'en dira pas un mot à son frère alors...

- Merci ! Merci, merci, merci !

Elle l'aurait presque embrassé si la situation n'était pas aussi compliquée. 

- Ca en fera du monde, dit alors Blaise. Luna revient tout à l'heure. On se croirait presque de retour à Poudlard.

Drago devait admettre qu'il n'avait pas tout à fait tort, sa maison allait grouiller d'anciens ennemis. Pourtant, étrangement, voir cette demeure remplis de visages familier lui convenait totalement, alors qu'il s'était habitué à la solitude. Les vacances de Noël, c'étaient celles qu'il avait toujours préféré...

- Bon, je vais devoir m'absenter. La fin des cinq semaines de travaux sur le chemin de Traverse est pour la semaine prochaine. Je dois voir l'avancement.

Théodore entra dans la pièce, l'air renfrogné, comme depuis trois jours. Il observa chacun d'entre eux, s'attardant sur Hermione quand il fronça les sourcils.

- Elle est encore là ? Elle n'a pas de maison, ou quoi ?

xXx

Jamais la maison n'avait parut aussi vivante, des éclats de rire féminins retentissait dans la maison habituellement triste et vide. Luna était arrivée depuis une bonne heure, Ginny depuis un quart d'heure, toutes les trois - avec Hermione - assises autour de la table basse avec un chocolat viennois chacune tout spécialement préparé par Galilée qui voulait rendre ce moment encore plus particulier, par pur sympathie envers sa nouvelle amie. Blaise était parmi elles, non loin de sa chère Luna, à écouter les conversations animées. S'il avait toujours pensé que les filles ne racontaient rien de bien intéressant en règle général, aujourd'hui il trouvait cela invraisemblablement divertissant.