18 • Les traitres •

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Hermione avait écouté avec attention tout ce qu'il s'était passé dans la soirée, en omettant finalement que ça avait eu lieu dans un bordel sur le chemin des Embrumes. Il avait raconté que tout avait eu lieu dans un bar mal famé dans la même rue. Bien entendu, elle ne douta jamais de sa version, bien qu'elle fut désappointée d'apprendre que son cher et tendre fréquentait un tel endroit si incongru.

- Je suis désolée de t'avoir impliqué là-dedans, conclut Drago, coupable.

- Non, je suis contente que c'est à moi que tu as fait appel, plutôt qu'un autre. Que va-t-il se passer, à présent ?

- Je vais le garder ici, c'est une source abondante d'information qui me sera forcément utile. Aussi longtemps qu'il sera nécessaire.

- Qu'est ce que tu feras s'il ne coopère pas ?

- Il le fera. Je le connais bien, je sais très exactement comment le faire flancher. Malheureusement, ça me prendra beaucoup de temps.

- Tu vas encore magouiller ? N'est ce pas ?

Drago étira malgré lui un sourire, car oui, c'était le cas. Même s'il avait presque tous les éléments nécessaires en main, Théodore Nott n'allait pas se plier en un claquement de doigts. Il l'aurait à l'usure.

- Drago, dit-elle soudain en brisant le silence, l'air grave. On se connait un peu, en sept ans, même si tu as profondément changé, je te connais. Et je m'interroge sur le fait d'envoyer Théodore Nott en prison.

Drago ne répondit rien, la fixant intensément. Il serra la mâchoire si fort que ses muscles se relevèrent sous ses joues.

- Tu n'as pas l'intention de l'y envoyer, n'est ce pas ?

- Je n'en aurais pas besoin.

- Tu penses pouvoir plaider sa cause ?

- Non. Je n'aurais pas besoin de le faire. Il changera de camp tout seul. Azkaban n'est pas une option.

- Est ce que... Tu en es sûr ? Hésita-t-elle, cherchant son regard.

Elle n'attendait qu'un "oui" déterminé et dès lors il savait qu'elle serait prête à l'aider.

- C'était un frère, lui aussi, répondit Drago, le regard lointain. Blaise et moi l'avons abandonné, en quelques sortes. Nous étions supposés être tous les trois mangemorts. Blaise s'est défilé au dernier moment, sous l'influence de sa mère. Lui, il a suivi les traces de son père, qui est mort lors de la guerre. Quant à moi, tu connais déjà mon histoire. Théodore s'est retrouvé seul à assumer cette responsabilité d'être un mangemort. Il est très en colère. Alors, oui, je ferai mon possible pour le sortir de là.

Hermione esquissa un magnifique sourire, lui témoignant tout le soutien dont il avait besoin.

- Tu veux le sauver, conclut-elle. Si tu as besoin de moi, pour quoi que ce soit, tu peux compter sur moi. Je ne dirai rien à Elphias, ni à Harry.

Contre toute attente, elle enroula ses bras autour de sa taille, posant sa tête contre son torse. Il déglutit difficilement, il ne s'y attendait pas du tout. Mais il répondit à sa douce étreinte en posant le menton sur le haut de son crâne et effleurant son dos de ses mains. Il espéra profondément qu'elle n'entendit pas les battements de son cœur qui s'était - à n'y rien comprendre - mis à accélérer d'une bien étrange façon. La culpabilité le rongeait alors qu'il lui avait menti au sujet de Weasley. Elle méritait la vérité, mais, il était incapable de la voir malheureuse. Il finit par la repousser, délicatement, en lui tenant les épaules. Il ne méritait pas qu'elle lui témoigne autant d'affection. Et puis, de toute façon, c'était mieux ainsi.

La Vengeance • DRAMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant