La Vengeance • DRAMIONE

22 • Burn Out •

Hermione et Luna s'étaient appliquées à décorer la maison aux couleurs de Noël, sans en concerter Drago qui ne semblait pas décider à faire le moindre effort. Galilée, égayé par les festivités qui approchaient, avait tout de suite approuvé l'idée et avait filé sur le chemin de traverse acheter une quantité impressionnante de couronnes, de guirlandes, de sapins, de boules, du houx et du guis, de bougies, sucres d'orges et autres indispensables pour Noël. Blaise, lui, était également parti sur le chemin de Traverse, mais pour une toute autre raison. Quelques enfants avaient finalement été retrouvés et placés à Sainte Katherine, alors, en cette veille de Noël, il s'était précipité leur acheter une myriade de cadeaux.

Le chemin de Traverse était enfin rénové, Drago avait donné une conférence de presse juste après leur visite de Sainte Katherine la veille, et, comme on s'y était attendu, les commerçants et la foule étaient tous au rendez-vous. Sans compter les appels d'offres concernant les nouveaux logements, Drago, qui avait tout financé lui-même, était grandement sollicité. De très nombreuses familles voulaient racheter les maisons et appartements, il avait dû se rendre directement sur place, lui aussi, pour s'occuper de ses ventes.

Il ne restait que Théodore, qui observait les filles, l'air pensif. Noël n'était pas sa tasse de thé, surtout aujourd'hui qu'il n'avait plus du tout de famille. Il avait su calmer son tempérament, se montrer légèrement plus agréable, mais ce n'était pas encore ça. Et il devait faire un effort surhumain pour supporter Granger qui, rappelons-le, était une insupportable Miss-Je-Sais-Tout, comme il pouvait l'être aussi. Théodore Nott avait été, à l'époque, la Hermione Granger de Serpentard mais en beaucoup plus marrant et moins coincé. Il n'en revenait toujours pas qu'elle et Drago aient pu devenir ami.

- C'est quand même bizarre l'amitié, non ? dit-il soudainement en regardant les filles décorer le sapin de Noël dans le salon de thé.

- En quoi est-ce bizarre ? demanda Hermione, méfiante.

- Genre t'as sept milliards d'idiots sur terre, mais tu n'en choisis que quatre ou cinq en te disant "eux, ce sont mes idiots préférés".

Hermione haussa les sourcils mais s'abstint de tout commentaire. Elle savait très bien ce qu'il essayait de faire, la sortir de ses gonds. Et il ne fallait surtout pas qu'elle entre dans son jeu. Tout d'abord parce que c'était une perte de temps et d'énergie, et parce que c'était, tout simplement, Théodore Nott.

- C'est une façon de voir les choses, répondit Luna. Je n'y avais jamais pensé de cette façon.

- T'es trop gentille, dit Théodore, amusé. C'est pour ça que je t'adore et que tu es mon idiote préférée numéro un !

Si Luna préféra lui sourire en lui répondant un  "Sentiment partagé", Hermione, elle, leva les yeux au ciel. Pour une raison qui lui échappait, Luna entretenait une grande complicité avec lui depuis son arrivée.

La sonnette retentit bruyamment et on entendit ensuite un "Crac" indiquant que Galilée venait d'arriver à l'entrée. Pourtant Galilée n'annonça personne les secondes suivantes, comme il en avait l'habitude. Poussés par la curiosité, les trois jeunes gens se dirigèrent vers l'entrée à leur tour et quelle ne fut pas leur surprise en voyant qui se dressait sur le pas de la porte. Une tignasse rousse, des tâches de rousseur, une silhouette grande et imposante. Oui, Weasley.

- Monsieur Weasley, monsieur Malefoy n'est pas pas présent, je ne peux pas vous faire entrer, disait Galilée avec politesse. Repassez plus tard.

- Je suis venu voir Hermione, j'ai quand même le droit de la voir ! s'exclama Ron, consterné. Je n'en ai que pour quelques minutes seulement.

- Je regrette, personne n'entre si monsieur Malefoy n'est pas là.

Hermione s'approcha de la porte d'entrée, sombre, faisant un signe à Galilée qu'elle pouvait gérer la situation. Ron fut soulager de la voir, il s'apprêtait à la prendre dans ses bras quand elle eut un mouvement de recul qui l'en dissuada.