4 • Une alliée •

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Il observait Katherine réajuster la cravate de son fils, Blaise, dans son costume noir, impeccable, alors que celui-ci mettait ses boutons de manchettes. De petites pierres violettes, certainement des améthystes. Cette couleur lui allait bien, d'ailleurs, contrastant avec cette aura ténébreuse naturelle qui émanait de lui.

C'était le jour de cette fameuse réception organisée par le trio d'or. Ils avaient reçu leur compensation, ils allaient se pavaner devant tout le monde et entretenir leur gloire. Exposer leur richesse et n'allaient probablement pas se priver de le mépriser publiquement. Alors non, Drago n'avait pas envie d'y aller, après réflexion faite.

Son égo, presque inexistant, ne supporterait pas tant de haine, tant de jugement. C'était dur de se faire une place quand personne ne voulait lui en faire.

Katherine tourna les yeux vers lui quand elle eut terminé de s'occuper de son fils et le dévisagea un instant. Il pinça les lèvres, il savait qu'il n'allait pas s'en sortir à si bon compte.

- Tu n'es pas prêt, constata-t-elle sans le quitter des yeux.

Ses yeux de miel n'étaient plus aussi chatoyants que d'habitude, ils étaient froids, entêtant. Et sa voix de velours n'était plus aussi douce, elle était cassante. Il en ressentit quelques frissons, reconsidérant malgré lui cette sortie, comme si elle avait sur lui ce pouvoir mystérieux qu'est l'autorité.

- Je n'ai rien à mettre, marmonna-t-il piteusement, conscient que c'était une excuse bidon.

- Ça tombe bien, j'avais envoyé Galilée t'acheter un costume, répondit-elle en étirant un sourire.

Il s'accorda un soupir désespéré, alors que, dans un «crac» sonore, Galilée apparaissait devant eux, le costume en question dans les mains. Trop grand pour sa toute petite taille, il levait les bras en l'air pour éviter qu'un pan de tissu ne traîne parterre. À première vue, il était noir, comme celui de Blaise, mais quand il l'attrapa pour mieux le détailler, il s'aperçut que la veste portait du bleu foncé, satiné, au niveau du col et du cran. C'était d'une excellente qualité, Katherine avait prit la peine de lui acheter quelque chose de précieux.

- L'image, mon ami, est une chose qu'il faut savoir manipuler à la perfection, dit-elle, ravie de voir les yeux gris de son protégé scintiller. Savoir quand sourire, quand se taire, quand répondre. Être toujours élégant et séduisant. Savoir peser ses mots, ne jamais être grossier. Tu as déjà appris tout cela, mais les Malefoy ont l'horrible défaut d'être imbu d'eux même.

Drago étira un sourire, elle avait raison. Et ce soir, il fallait faire bonne impression. Il n'avait toujours pas envie d'y aller, mais c'était nécessaire. Il pouvait presque dire que sa vie en dépendait.

•°•

Le ministère. Bien que l'endroit avait été décoré avec soin et goût, avec toutes ses banderoles, ses lumières dorées que projetaient les magnifiques lustres, les tables aux nappes blanches immaculées, l'atrium était presque méconnaissable. Pourtant, son estomac se noua en repensant à la dernière fois où il y avait mis les pieds, le jour de sa libération, devant les regards moqueurs et inquisiteurs des journalistes qui l'avaient suivi jusqu'à l'extérieur.

Il y avait du monde, beaucoup de monde. Katherine et Blaise étaient comme des poissons dans l'eau, alors que lui, il savait que ce n'était pas un costume qui allait changer l'opinion public.

Dans les soirées comme celle-ci, il fallait tout d'abord saluer les organisateurs, première règle lorsqu'on était poli et bien éduqué. C'est l'estomac noué, la gorge serrée et le cœur battant à tout rompre, que Katherine leur ouvrit la marche jusqu'à Harry Potter, accompagné de Ginevra Weasley, et Hermione Granger, accrochée au bras de Ronald Weasley. Un autre homme, que Drago avait déjà vu dans les journaux, les accompagnait, plongé dans une conversation des plus formelles avec Potter. Son nom lui échappait, il savait juste qu'il avait un rapport avec Dumbledore.

La Vengeance • DRAMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant