La Vengeance • DRAMIONE

25 • Queeny •

Théodore avait vu juste : depuis qu'Hermione était partie, Drago était d'une humeur de chien. Il disait que tout allait bien, qu'il était simplement fatigué mais Théodore avait bien compris qu'il supportait mal l'absence de Granger. En un certain sens, ça le réjouissait. Le temps où il ne pensait qu'à lui était enfin révolu, il avait grandi et évolué. Il fallait avouer qu'Hermione Granger avait laissé un grand vide derrière elle. La seule présence féminine stable et responsable n'était plus là pour prendre soin de tout le monde. Même Galilée, qui s'efforçait de rester totalement professionnel, paraissait attristé.

La recherche de Vengeance contre Lucius n'avançait pas, il le savait, c'était à cause de lui. Il refusait de parler. Pourquoi ? Parce que Drago était complètement aveuglé par ses propres émotions. Mais puisqu'il vivait une sorte de "chagrin d'amour", peut-être fallait-il plutôt parler avec Galilée, lui était toujours dans le même état d'esprit : travailleur.

- Galilée, commença Théodore d'un ton détaché, un beau matin d'hiver. Est-ce que tu as quelqu'un dans ta vie ?

Galilée qui servait le thé dans un silence quasi cérémonial, se redressa lentement tout en clignant ses grands yeux. Il fixa Théodore, luttant férocement et intérieurement pour trouver les mots justes. Drago, juste à côté qui feuilletait distraitement les pages de La Gazette du Sorcier, dans un silence tout aussi solennel, scruta quelques secondes la réaction de l'elfe. C'était une question étrange, et sans doute déplacée pour un elfe à en juger les expressions multiples et contradictoires qui apparaissaient sur son visage.

- Oui, lâcha-t-il au bout d'un long moment de réflexion.

Du coin de l'oeil, Théodore vit les sourcils de Drago se hausser de surprise derrière son journal. Il pouvait bien faire semblant de lire, Théodore savait qu'il avait son attention.

- Vraiment ? Poursuivit Théodore. Qui est-ce ?

De nouveau, Galilée sembla réfléchir profondément à la question. Galilée n'était pas si différent de Drago, c'était amusant. Tout comme lui, parler de quelqu'un qu'il aimait s'avérait être une tâche des plus difficiles. Ou bien était-ce une caractéristique des elfes ?

- Une elfe, comme vous vous en doutez, répondit sèchement Galilée pour souligner cette évidence.

- Oui, mais comment s'appelle-t-elle ? Insista Théodore. Où est-elle ? Comment est-ce que tu l'as rencontré ?

- Monsieur Nott...

- Bah quoi ? Tu fais la morale à Drago parce qu'il ne parle jamais de sa mère ou de Granger et pourtant, tu es en train de faire la même chose. C'est facile de donner des conseils, mais les suivre, hein...

Face à une telle logique, Galilée lui lança un regard noir.

- Ma situation n'a rien à voir avec celle de monsieur Malefoy...

- Qu'est ce que j'en sais ? Voyons, comment pourrais-je t'aider si tu ne m'en dis pas plus ?

- Pourquoi est ce que j'aurais besoin d'aide, monsieur Nott ?

- C'est simple ! Si tu es si partagé à l'idée d'en parler, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche avec cette elfe.

- Monsieur Malefoy, vous allez le laisser me harceler ? S'exclama Galilée, indigné.

Drago haussa simplement des épaules, ne quittant pas son journal des yeux.

- Promis, je n'en parlerai à personne !

- Vous n'êtes même pas digne de confiance pour vous permettre ce genre de promesse, marmonna Galilée.

Théodore étira un sourire tandis que Galilée soupirait de résignation.