17 • Le captif •

2.2K 198 44
                                    

Blaise et Galilée fixaient Drago qui enfilait une grande et longue cape noire, dissimulait sa baguette magique dans une poche intérieure et enfin, rabattait la capuche sur sa tête. Il prit le polynectar entre ses mains, dans lequel il y déposa un un cheveu.

- Est-ce que tu es bien sûr de vouloir faire ça ? S'enquit Blaise, légèrement inquiet.

- Qu'est ce que je risque, Blaise ? La potion dure un peu plus d'une heure, c'est plus de temps qu'il m'en faut pour savoir qui a donné rendez-vous à Mulciber.

- Mais si jamais cette personne se rend compte que tu n'es pas Mulciber ? Imagine qu'on te pose une question à laquelle tu n'as pas de réponse.

- Monsieur Zabini a raison, approuva Galilée.

- Espérons qu'on ne me posera pas de question.

Il n'attendit pas plus longtemps que l'un d'eux ne protestent et goba la totalité de la potion, son visage de déformant en une grimace. Sous les yeux hébétés des deux énergumènes, il sentit son corps se modifier. Il devint légèrement plus grand, il sentit ses cheveux pousser et on pouvait dire que Mulciber n'avait pas une si bonne vue.

- Alors ?

-  C'est lui tout craché, assura Blaise. Mais ne souris pas comme ça, il est plutôt taciturne comme gars. Ne reste pas stoïque non plus, il est plutôt nonchalant.

- J'ai compris l'idée. Ça ira, s'impatienta Drago.

- Non, t'as trop de paramètres à prendre en compte, là. Tu dois te faire passer pour un autre, on ne doit pas te reconnaître dans tes attitudes, répliqua Blaise.

- J'ai la situation bien en main, trancha-t-il, profondément agacé.

Il prit une profonde inspiration, jeta un coup d'oeil à sa montre. C'était l'heure.

- A tout à l'heure, lança-t-il en se dirigeant vers la sortie.

Quand il mit un pied dehors, il transplana jusqu'à l'adresse indiquée dans la lettre qu'avait reçu Mulciber. En détaillant la devanture du bâtiment face à lui, il reconnut le bordel du chemin des embrumes. Il n'y avait jamais mis les pieds, jamais il ne s'était rabaissé à ça. Trop fier et trop attaché à son étiquette, il n'avait jamais suivi Blaise dans ses vices concernant le sexe, autrefois.

Il poussa la porte d'entrée et aussitôt, une musique langoureuse l'enveloppa, ainsi que des odeurs sucrées, des lumières rosâtres éclairaient la pièce meublée d'un faux luxe, et, curieusement, il y avait du monde. Il se montra impassible, bien qu'au fond, il détestait au plus haut point ce lieu de débauche. Pas qu'il n'aimait pas la débauche, mais il n'aimait pas l'impudeur des hommes. Il n'aimait pas les voir réduire à de simples bêtes, des animaux qui perdaient leur conscience.

Il avança d'un pas sûr jusqu'à un carré de banquettes libre dans lequel il s'installa, étalant ses deux bras sur les dossiers de ceux-ci et croisant ses jambes. Des femmes nues déambulaient sans complexe dans l'ensemble de la pièce et dès qu'un homme réclamait son dû, elle l'entraînait à l'étage. C'était un spectacle dont il se serait volontiers passé. Il commanda un Whisky Pur Malt quand une serveuse, habillée d'un short relativement court, lui proposa de le servir, il s'efforça de la regarder droit dans les yeux. Après qu'elle soit partie exaucer sa demande, il se frotta les yeux, espérant que ce rendez-vous allait rapidement se terminer.

- Mulciber.

Cette voix. Il hoqueta de surprise, son coeur s'était mis à battre à toute vitesse. Cette voix, il l'avait entendu de si nombreuses fois. Il s'était attendu à tout sauf lui. Il se retourna doucement vers la provenance de la voix, et serra la mâchoire. C'était bien lui. Ses yeux clairs le sondaient tandis qu'il étirait un petit sourire en coin, confiant. Théodore Nott.

La Vengeance • DRAMIONEWhere stories live. Discover now