La Vengeance • DRAMIONE

7 • Le Testament •

1 mois plus tard

« L'image, mon ami, est une chose qu'il faut savoir manipuler à la perfection. » - Katherine Earl

Un mois s'était écoulé depuis la mort de Katherine. Aucune nouvelle concernant John Dawlish, si bien qu'il avait perdu espoir que Granger l'ait un jour interrogé. A force de ressasser cette fameuse nuit, lui-même ne savait plus ce qu'il devait en penser. Peut-être avait il bu trop de champagne et avait confondu Dawlish avec un autre.

Non, il n'y croyait pas, au fond. S'il n'avait pas de nouvelles, c'est que pour l'instant il n'y avait rien contre Dawlish.

Drago et Blaise avaient reçu un courrier, d'un certain Monsieur Noad. Après voir lu le contenu de la lettre, ils s'étaient aperçus qu'il s'agissait d'un notaire. Alors qu'ils auraient préféré laisser la mort de Katherine derrière eux, tout n'étaient pas terminé. Monsieur Noad les encourageait à lui rendre visite le plus rapidement possible. Le testament. Les dernières volontés de la défunte femme.

Assis en face de lui, il ouvrit une enveloppe qu'il avait au préalable récupéré dans un coffre-fort.

- Mademoiselle Earl vous a légué tout ses biens...dit-il en s'adressant à Blaise.

« Je lègue à mon fils tout ce que j'ai pu posséder au cours de ma vie. La maison dans laquelle il a grandi, mes biens personnels ainsi que ma fortune. J'ai une entière confiance en lui et je sais à quel point il aime cette maison et ces volières au dehors. Je sais aussi que pour honorer ma mémoire, pour rien au monde il ne la vendra, ni même en changera son contenu. Que cette maison, et ma fortune, contribue à son futur bonheur. »

Blaise n'eut aucune réaction, si ce n'est que son visage s'était davantage fermé. Aucune émotion ne traversa son regard, comme s'il se concentrait sur un point invisible, écoutant vaguement monsieur Noad.

Quant à Drago qui s'interrogeait sur sa présence en ces lieux, mis à part son soutien envers un frère, Monsieur Noad lui lança un regard suspicieux avant de poursuivre sa lecture.

« Néanmoins, je tiens à léguer trois millions de Gallions à mon très cher ami, Drago Malefoy, dont le souvenir de ma tendre Narcissa Malefoy vit en lui. C'est en son souvenir, et au potentiel de son fils, que je lui accorde, je l'espère, un futur meilleur. »

Drago n'en croyait pas ses oreilles. Même Blaise avait finalement tourné la tête pour l'observer. Trois millions de Gallions. C'était une somme plus que généreuse. De quoi acheter une situation stable et vivre sereinement pendant un moment.

- Il doit y avoir une erreur, conclut Drago, stupéfait.

- Non, il n'y en a aucune. Mademoiselle Earl m'a chargé moi-même de modifier son testament, avec des directives très strictes, peu de temps avant sa mort.

Drago l'observa un moment. Même s'il l'avait vu de dos, la corpulence, la couleur des cheveux et la voix correspondaient à cet homme trapu avec lequel Katherine s'était entretenue lors de la réception, où elle lui faisait part d'une urgence.

Il fronça les sourcils. Est ce que cette urgence était de modifier son testament ?

Savait-elle qu'elle allait mourir ce soir-là ?

On en revenait toujours au même point ; qu'est ce que Dawlish a bien pu dire à Katherine ?

- Si ça ne te convient pas... commença Drago en se tournant vers Blaise, confus.

- Non, ça va. C'est une bonne chose. Elle a eu raison de te léguer un peu d'argent.

«Un peu». Drago n'avait jamais su à quel montant s'élevait la fortune de Katherine, mais puisque trois millions semblaient une petite somme, ça le confortait dans l'idée qu'il était élevé.