La Vengeance • DRAMIONE

28 • La Mise à Pied •

- Vous savez, monsieur Potter, Elphias Doge s'est personnellement occupé du cas de Mulciber, disait le gardien en portant un plateau de nourriture à l'aspect plus que douteux, déambulant dans la forteresse sinistre qu'est Azkaban. Il est en permanence en présence de Détraqueurs, le pauvre homme n'a plus toute sa tête. Je crois que monsieur Doge lui en veut personnellement pour ce qui est arrivé à Katherine Earl. C'est sûrement pour cette raison qu'il est aussi sévère. Nos autres détenus mangemorts n'ont pas le même châtiment. Bien sûr, ils voient eux aussi les Détraqueurs mais ça se résume à deux ou trois fois par semaine. Mulciber, c'est tous les jours.

- Pourquoi dites-vous qu'il n'a plus toute sa tête ? Demanda Harry en fronçant les sourcils. Il délire ?

- Oui et non. Il arrive à dire des choses cohérentes mais bien souvent, il divague complètement.

- Qu'est-ce qu'il dit ?

- Il a l'air effrayé par quelque chose. Ou quelqu'un. Peut-être Lucius Malefoy bien qu'il n'ait jamais prononcé son nom. Ni celui de qui que ce soit. Mais il parle beaucoup d'une maison des horreurs.

- Une maison des horreurs ?

- Tout le monde sait qu'il a eu une enfance difficile. Il était dans un orphelinat, lui aussi.

Harry savait qu'il faisait allusion à Voldemort mais n'ajouta rien quand ils s'arrêtèrent devant une porte blindée portant le numéro 457.

- Je dois l'interroger sur Dawlish. Nous ne savons pas où il est, ni s'il est toujours vivant. Il faut que je sache ce qu'il lui est arrivé.

- Je ne sais pas s'il sera en mesure de vous aider. Nous avons arrêter son Détraqueurs plus d'une heure avant votre arrivée pour qu'il ait le temps de regagner ses esprits. Je suis obligé de rester à vos côtes, question de sécurité, vous comprenez.

Harry acquiesça tandis que le gardien, à l'aide d'un trousseau de clés, ouvrait l'imposante porte qui grinça d'un bruit strident qui le fit frissonner. L'intérieur de la cellule empestait, dégageait des odeurs si infâmes qu'il eut un haut le coeur. Il dut faire un effort surhumain pour ne pas rendre son déjeuner. Hormis l'odeur, il n'y avait quasiment pas de lumière. C'était sombre, lugubre, humide, il y régnait un froid hivernal. Pas de chauffage, pas d'eau. Un simple matelas moisi par l'humidité à même le sol. Des conditions de vie tout à fait inhumaine. Une silhouette se distinguait près du lit, accroupie au sol. Mulciber, légèrement tremblant, ne bougeait pas. Il fit un pas à l'intérieur tandis que le gardien, baguette dégainée, resta fermement devant la porte. Il avait posé le plateau de nourriture dans un coin de la cellule.

- Mulciber ? Dit Harry en s'approchant un peu plus.

Le visage émacié du détenu se tourna lentement vers lui. Il avait maigri, ses cheveux noirs étaient gras, son corps recouvert de diverses immondices qu'il préféra ne pas identifier. Il dégageait une forte odeur, comme s'il était en état de décomposition.

- Harry Potter, siffla Mulciber en étirant un sourire sardonique. L'Élu. Quel honneur.

- Mulciber. Je dois vous poser quelques questions.

- Tu veux savoir où est Dawlish ?

- Oui. Est-ce que vous savez où il est ?

- Oui et non. Je sais que très peu de chose.

Il ricana doucement, puis toussa en d'étrange sifflement. Harry jeta un regard au gardien mais celui-ci resta indifférent. Mulciber était probablement malade, personne ne semblait s'en soucier.