La Vengeance • DRAMIONE

21 • Les Remords •

Les rayons du soleil filtrés par la fenêtre vint caresser le visage angélique et endormi de Drago en une douce chaleur. Il s'était arrêté de neiger, l'air était toujours aussi pur et froid, mais cette tiédeur, encore bien timide, était extraordinairement agréable. Il papillona des yeux, d'abord ébloui, et, se rappelant subitement la veille, tourna le regard vers le corps recroquevillé d'Hermione encore endormie. Après avoir longuement discuté au sujet de Weasley, à son plus grand malheur, ils avaient fini par s'endormir. La pauvre n'avait pas osé se glisser sous la couverture et quand il toucha sa main, il se rendit compte qu'elle avait froid. Il se leva, la recouvrit et quitta la pièce.

Non, il ne devait pas rester.

Il ne devait pas se laisser prendre par ses grands yeux de biches.

Il ne pouvait pas se permettre de la désirer encore plus.

Contre toute attente, Blaise et Théodore prenaient leur petit déjeuné ensemble, chose qui ne s'était jamais produite depuis que ce dernier était devenu leur prisonnier. Il n'y avait, certes, pas de conversation animées, ni de plaisanteries bonne enfant comme autrefois, mais ils se "toléraient" mutuellement et c'était plus que positif.

Cependant, quand il entra dans le salon de thé, Théodore se rembrunit, encore gêné de sa présence, mais au moins, il ne partait plus s'enfermer dans sa chambre.

- Je dois sortir aujourd'hui, déclara Drago. Demain, c'est la veille de Noël. Vous allez venir avec moi, tous les deux.

- Où ça ? S'enquit Blaise, curieux.

- Sur le chemin de traverse.

- Faut-il vraiment que je vienne ? Répliqua sèchement Théodore. Et je te rappelle qu'on n'est pas à l'abri de croiser un mangemort. Qu'est ce qu'ils vont penser en me voyant m'afficher avec vous, hein ? Ils sont sûrement à ma recherche, et à celle de Mulciber. C'est quasiment sûr qu'ils viendront fouiner sur le chemin de traverse.

- Tu as fini ? Le coupa Drago. J'allais y venir. Il me reste un chaudron entier de polynectar, tu ne viendras pas en tant que Théodore Nott, mais en tant que sorcier lambda.

- Qui ? Demanda-t-il aussitôt, perplexe, comme si l'identité de la personne était d'une extrême importance.

- Tu prendras l'apparence d'Adrian Pucey.

- Quoi ? Tu plaisantes ? Tu veux me faire passer pour cet imbécile ? Je n'ai jamais été aussi insulté de toute ma vie ! S'exclama Théodore, scandalisé. Ce n'est qu'un petit prétentieux.

- C'était un serpentard, rappela Blaise. Un attrapeur excellent qu'on a eu la chance d'avoir. Rappelez-vous tous les buts qu'il a mis à Weasley.

- Bien sûr, il sait mettre des buts, ironisa Théodore, mais pour le reste, excusez-moi, c'était loin d'être une lumière. Et puis comment tu t'es procuré ses cheveux, d'abord ? Et qui te dit que je ne vais pas prendre la fuite en venant avec vous ?

- En ce qui concerne ses cheveux, c'est simple, je lui en ai pris moi-même. Et pour ta deuxième question, Galilée viendra également avec nous. C'est lui qui s'assurera que tu restes bien parmi nous.

- Pourquoi tu m'obliges à vivre une telle humiliation ? Me retenir ici ne te suffit pas ? Il faut en plus que je me déguise en crétin ? Et qu'un elfe me donne la main ? J'ai envie de mourir...

- Comme c'est magnifique de te voir dans cet état, soupira Blaise de contentement. Est-ce que ce n'est pas parce que Pucey t'avait volé ta petite copine en sixième année ? Je m'en souviens comme si c'était hier.

- La ferme l'amoureux transi. T'es même pas fichu de dire à Luna que tu l'aimes.

- C'est quoi le rapport ?