La Vengeance • DRAMIONE

16 • Sainte Katherine •

Il n'y avait plus un chat sur le chemin de traverse, tous les commerces étaient fermés, aucun marchand sur le marché, même les orphelins avaient tout simplement disparus. Le temps était orageux, assombrissant davantage cet endroit devenu lugubre. Galilée apparut en un "crac" sonore devant Drago qui venait d'arriver à son tour l'air pensif.

- J'ai réussi à en réunir soixante-dix-neuf, dit-il fier de lui.

- C'est parfait, lui répondit Drago avec un sourire confiant. C'est amplement suffisant. Où sont-ils ?

A peine avait-il posé la question que surgirent, en un "CRAC" assourdissant qui faisait écho dans les rues désertes, soixante-dix-neuf elfes de maison. Soixante-dix-neuf paires d'yeux globuleux de la taille d'une balle de golfe de toutes les couleurs fixaient à présent le jeune homme d'un air méfiant.

- Bienvenue, dit-il sereinement. si Galilée vous a convaincu, ça m'évitera de vous expliquer pourquoi je fais appel à vous. Nous devons refaire à neuf le chemin de traverse qui a subi de lourds dégâts durant la dernière guerre. Ca fait énormément de bâtiment, ça fait énormément de rue et de ruelles. Ca fait beaucoup de commerce, ça fait beaucoup de mètre carré. Et comme si ça ne suffisait pas, je ne vous laisse que cinq semaines pour tout réaliser. Pourquoi cinq semaines ? C'est par stratégie. Je suis conscient que ça vous laisse très peu de temps, mais vous serez très largement récompensé. Je vous paierai bien, je vous logerai si vous le désirez, je vous trouverez un emploi si nécessaire. Vous intègrerai la société grâce à moi non plus en tant qu'esclave, mais en tant qu'individu libres et fiers.

Tous les elfes sans exception applaudirent avec entrain, séduits par les arguments du grand Drago Malefoy. Galilée posa de grands plans sur le sol, leur expliquant de les suivre à la lettre. Aussitôt, ils se mirent au travail, faisant preuve d'une motivation et d'une détermination sans bornes.

- Pourquoi je suis là, moi ? intervint Blaise pour la première fois, resté silencieux depuis leur arrivée.

- Je voulais te montrer quelque chose.

Il lui fit signe de le suivre. Ils se dirigèrent vers Fleury et Bott, où juste à côté du commerce se dressait certainement le bâtiment le plus grand et le plus délabré de tous, pour ne pas dire en ruine. Blaise arqua un sourcil d'incompréhension tandis que Drago déployait un plan qu'il avait plié en quatre.

Une grande bâtisse, aux allures de petit château de ville y était dessiné et grandement détaillé. Tout commençait par un très grand portail de fer forgé, suivi d'une allée bordée de platanes de tout son long, pour enfin arrivé à une grande maisonnée à l'architecture raffinée. Derrière, il y avait même suffisamment d'espace pour y installer un petit terrain de Quidditch.

- Qu'est-ce que c'est ? s'enquit Blaise, sans comprendre.

- Je te présente Sainte Katherine. Le centre d'accueil pour les orphelins de guerre. Ils sont nombreux, il n'y en a qu'une poignée qui se sont réfugiés sur le chemin de Traverse. Ces enfants n'ont plus personnes, plus rien. Il leur faut un foyer agréable, sécurisant, dans lequel ils se sentent bien jusqu'à leur indépendance. Ils auront ici -il désigna une pièce sur le plan - une bibliothèque, ici, une salle de jeu. Dans l'aile droite, on y mettra le dortoir des filles, dans l'ailes gauche, celui des garçons. Une grande cuisine, ici, avec la salle à mangé juste à côté. Deux salle de bain multi-douches. Un grand salon commun, et tout en haut, on y logera le personnel.

- Sainte Katherine ? répéta Blaise, dont l'émotion trahissait sa voix.

- Je me suis dit que ce serait une bonne manière de faire honneur à sa mémoire, se risqua Drago.

- Ma mère était loin d'être une sainte, sourit doucement Blaise.

- Mais elle aurait adoré l'ironie de la chose, objecta Drago, souriant à son tour.