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Clairefontaine est un très bel endroit. C'est vraiment beau. Nous sortons du vanne et arrivons devant une grande allée où stationnent de multiples voitures de polices.

-Que fait la police ici ? Demandé-je. Le gros problème des policiers est qu'ils se prennent pour des enquêteurs. Ils se prennent pour nous.

-La police aime trop se prendre pour des détectives. Est-ce que je m'amuse à mettre des amendes ? Non. Chacun son poste merde. Dit Nicolas en levant les yeux en l'air.

-Ils sont venus récolter les preuves et déterminer la cause de la mort. Pour écarter la supposition que cela soit un suicide. Explique Didier Deschamps en soupirant.

-Ils ne sont pas qualifiés pour s'occuper de cela. Le médecin légiste détermine la cause de la mort, pas Victor le policier du 94. Répond Nicolas en lançant des regards noirs aux policiers qui nous regardent.

Nous soupirons et arrivons devant la porte principale. Didier l'ouvre et nous tombons sur une centaines de policiers faisant tout et n'importe quoi. Certains prennent leur café sur la table qui nous servira peut être d'indice et d'autres s'amusent à tout toucher.
S'en est trop.

-Bonjour à tous ! Crié-je à l'intention des policiers. Aucun d'eux ne daigne à se retourner vers moi.

Personne ne met de vent à Ruby Knight. Personne.

-J'aimerai votre putain d'attention pour trente secondes c'est trop demandé ?! Dis-je une bonne fois pour toute. Une fois ma crise passée, les concernées se retournent finalement vers moi et m'écoutent. Je me présente, détective Knight. Je prends en charge cette affaire. Votre présence à Clairefontaine est désormais d'aucune utilité. Je vous demanderai de tous repartir en ne faisant aucun dégât. Je n'accepterai plus que l'un d'entre vous entre ici. J'aurai pu être beaucoup plus aimable; mais on me manque de respect, je manque de respect.

L'un d'eux commence à sortir du lot et à s'approcher de nous. Alex eut un mouvement de recule.

-Bonjour policier Steven.
On était là avant vous. C'est à nous de s'en occuper on a commencé on termine. Vous pouvez tout de même nous aider, mais vous n'avez aucun droit sur nous.

Pardon ? Ai-je bien entendu ?
Ses collègues le regardent émerveillés. Il représente la liberté à leurs yeux j'ai l'impression. Ridicule.

-Alors on va éclaircir certaines choses, Nicolas s'avance vers Steven de la façon la plus irrespectueuse possible, tu es un policier, je suis un détective. C'est mon boulot de coincer les meurtriers et de mener l'enquête et non à toi et à tes acolytes, dit il en les pointant tous vulgairement du doigt, votre rôle est de mettre des amandes et des mandats d'arrêts. Je t'appellerai personnellement quand on aura trouvé le tueur pour que tu puisses avoir le privilège de l'arrêter. D'ici là, toi et ta bande, vous bougez. Très vite. Nicolas se recule finalement en pointant la porte du doigt. Steven est au bord de la crise, sûrement prêt à le frapper. Il réfléchit finalement et sort du château, en emmenant avec lui, au passage, ses collègues.

Le château se vide rapidement. Nous avons le droit à des regards déplacés mais j'en ai que faire; à la fin c'est moi qui aura les millions d'euros.

-Tu es peut être allé un peu trop fort. Ils ne sont pas méchants, ils voulaient juste participer. Tente de défendre Alex.

-Je suis Nicolas Baltimore. Mes affaires, ce sont mes affaires. Si ils veulent jouer les détectives je leur donnerai volontiers les missions du genre « Kim Kadarsh' s'est fait volé ses bijoux oh my god ! ».

Je lève les yeux au ciel et lance un regard vers Didier qui semble exaspéré.

-Où sont les joueurs ? Didier semble confus puis finit par comprendre que je m'adresse à lui.

-Sur le terrain. On veut les écarter à tout prix des étages.

-Dorment-t'ils encore là ?

-Malheureusement oui. Nous ne pouvons faire autrement.

Alex écarquille des yeux tandis que Nicolas a la bouche grande ouverte. Il les laisse dormir ici avec un potentiel tueur parmi eux ?

-Vous êtes inconscients ! Et si ils se font tuer pendant la nuit ? On ne sait pas encore qui est le tueur je vous rappelle !

-On comptait sur vous pour rester parmi nous. Vous dormirez à l'étage 3 avec moi et le staff. Je vous en supplie. Au moins, vous aurez tout le temps qu'il vous faudra pour mener l'enquête et interroger qui vous voulez.

Nicolas est limite au sol et Alex me lance un regard désespéré.

-Moi j'suis venue pour faire un stage pas bienvenue à l'hôtel c'est grave mort. Dit Alex en ramassant ses affaires.

-Ca ne durera que 7 jours. En plus de cela, vous serez au cœur de l'action.

-Mais moi j'suis enquêteur pas Jackie Chan faut pas croire, en face du meurtrier j'vais pas lui faire une prise de karaté à la karaté kid. Nicolas se retire aussi. Déjà qu'il n'était pas enthousiaste.

-S'il vous plaît... Pensez au mondial.. 70 millions de français et-

-D'accord. C'est d'accord. Dis-je dans un élan de confiance absurde.

-Merci beaucoup Mme Knight !

-Je le fais juste pour le million moi.

Alex et Nicolas me regardent désespérés, regrettant sûrement de m'avoir suivi de ma connerie.

-Venez, vous allez rencontrer les joueurs. Nous propose Didier. Nous le suivons silencieusement à travers le château.
Nicolas et Alex tirent la gueule, énervés de ne pas avoir leur mot à dire.

Nous sommes enfin sur le terrain de foot. Enfin, l'un des terrains. Tous les joueurs sont présents. Assis à l'ombre en discutant.

-C'est ça vos entraînements J-7 du mondial ? Demande Alex perplexe.

Didier ignore sa réflexion et appelle les garçons qui trottinent vers nous.

-Je vous présente nos trois détectives; Détective Knight, Baltimore et Hernandez. Je vous demanderai de répondre honnêtement à leurs questions et de donner le maximum d'informations, si vous voulez jouer ce mondial. Dit Didier en nous présentant aux joueurs.

Les joueurs hochent la tête sans rien dire. C'est la première fois que je vois des personnes autant intimidés.

Alex me tape discrètement sur l'épaule.
Je me retourne et la questionne du regard.

-Il y a quelque chose qui cloche.
J'ai regardé ma feuille, et tous les 23 joueurs sont présents. Donc, qui est mort ? Elle chuchote dans mon oreille.

C'est vrai ça, je fronce des sourcils et me retourne vers la fenêtre qui donne visibilité à la salle commune et la cuisine où des fleurs sont dispersées.

Une banderole m'interpelle au loin.
"RIP. TES PÂTES NOUS MANQUERONT."

C'est donc le cuisinier qui a été assassiné.

Meurtre à ClairefontaineWhere stories live. Discover now