Manhattan

2.8K 110 30
                                    

Je ferme mon sac à dos et scotch le dernier carton que daddy Ekemona vient prendre afin de le mettre dans son pick-up. Je regarde une dernière fois ma chambre, soupire fort, dire qu'il y a un an je dormais dans un berceau géant ici... ça va me manquer mes repères, mais j’ai besoin de prendre mes distances, Eireann est devenu difficile, ça nous fera du bien à tous les deux d’être séparé.

J’ai finalement été pris à New York, ce qui arrange bien mes daddys pour la distance. D'ailleurs mes daddys je les appelles désormais dad, vu que je suis officiellement plus un little, enfin à titre provisoire. Le juge a été formel, une grosse connerie qui me vaut des soucis avec la justice et je peux dire adieux à ce privilège et attendre mes 21 ans avant de pouvoir les retrouver. 

Je descends les escaliers en mettant mon sac à dos sur mon épaule et mon cellulaire dans ma poche. Oui j’ai un téléphone depuis quinze jours, le cadeau pour avoir été accepté à l'université de New York. Je regarde une dernière fois chaque pièce avec un pincement au coeur, je ne reviens pas avant les vacances de noël, ça va être loin…  plusieurs souvenirs me reviennent en tête, comme lorsque l’on a fait plein de bruits avec Eireann pour recopier la musique de Tarzan, les pétards, le coup des legos, le nombre incalculable de dissertations que l’on a dû faire pour nos insubordinations, ma tentative de fugue à mon arrivée … je secoue ma tête, il ne faut pas penser à ça, sinon je  ne pourrais jamais partir d’ici.

Daddy Ethan est là, dans l’entrée de la maison. Il reste à la maison pour garder poil-de-carotte. Je l’enserre fort dans mes bras, lui aussi va me manquer. Ma sœur n’est pas venu me dire au revoir, je m’y attendais, et au final vu tout ce qu’elle m'a fait vivre, ça ne me fait ni chaud, ni froid, je pardonne, mais n’oublie pas. 

- Prend soins de toi champion, dit Daddy Ethan en ébouriffant mes cheveux.

- On devrait être rentrée d’ici 21h30 au plus tard, dit Dad Ekemona.

Je monte dans le pick-up en faisant un dernière au revoir de la main, et en route pour l’aéroport, où nous allons prendre tous les trois l’avion, il compte à tout prix à m’emmener jusqu'à mon université, et voir ma chambre d’étudiant. Je leur ai dit que ce n’était pas obligé que trois billets d’avion, c'était excessif, je pouvais le faire seul, mais je n’ai pas eu mon mot à dire. D'après eux il est de leur rôle de savoir si je suis bien installé et connaitre mon établissement, et que je ne manque de rien, je pense que ça les rassure aussi.

On enregistre mes affaires, et embarque dans l'avion peu avant midi. Pendant le vol, mes dads me rassurent au maximum, que ce n’est pas parce que je lui loin d’eux que je ne compte plus pour eux, qu’ils seront toujours là, quand j’en aurais besoin. Ils tiennent à avoir de mes nouvelles chaque jour, par forcément que des appels chaque jour mais minimum un SMS le soir pour les rassurer et leur dire mon état du jour.

Après 2h15 de vol et 30 minutes de voiture, on arrive à mon université, qui est immense, ça me met un petit coup de pression supplémentaire. C’est vraiment différent  de Chicago, tout est immense, je me sens si petit ici.  L’université est à Manhattan, à 15 minutes à pied de Central Park.  L’université est loin d’être comme dans les films, pas de grand parc, avec des grands et majestueux arbres, pas une magnifique pelouse tondue au centimètre près, pas de parking devant l’établissement, une grande route, du bitume partout avec l’entrée de l’université donnant sur une grande route. Deux grandes colonnes de marbre de chaque côté des petits escaliers qui montent vers les grandes portes d’entrée. Les portes sont dans un bleu cobalt et les encadrements de portes et fenêtre sont d’un bleu céruléen, le reste du mur est rouge brique et la devanture où est écrit le nom de l’université est un marron café et les lettres en dorées. Je trouve que ça fait beaucoup de couleur pour une façade, ça sonne comme des gouts assez bourgeois

Ddlb-DdlgOù les histoires vivent. Découvrez maintenant