4 - NINA

4.1K 301 8
                                    

- Je suis navrée Archer. Pour tout.

- Pardon ?

- Je n'aurais pas dû te fuir comme je l'ai fait il y a des mois... Désolée voilà. Je tenais à te le dire.

- Ma belle, tu as eu peur, je l'ai compris. Alors ne t'excuses pas.

- Ecoute moi bien, tu es peut-être un gros dur Biker qui a l'habitude de défendre la veuve et l'orphelin mais moi je n'ai peur de rien, et de personne !

Je sais que je ne suis pas crédible à cet instant, tremblante comme une feuille mais tant pis. Au moins je me suis excusée pour mon comportement.

Me voyant bayer, il demande à une prospect, Anna, de me raccompagner à ma chambre. Je sais que Dax lui à raconter pour Charles, mais je ne peux pas m'empêcher d'être touchée par cette attention : il demande à UNE Biker de m'accompagner. Pas une Brebis ou un de ces mâles dégoulinant de testostérones. La jeune femme m'explique que ma chambre colle la sienne à droite et celle d'Archer à gauche. En face, il y a celle de Stalker et celle de Dax. Je suis donc bien entourée, et rassurée également. Curieuse de voir une femme chez les Bikers, en dehors des régulières et des Brebis bien sûr, je n'ose pas lui poser des questions, j'ai trop peur de la vexer. Mais c'est elle qui se lance.

- Que connais-tu de notre monde ?

- Je sais que c'est un monde violent, brutal, remplis de pute en tout genre que vous nommez « Brebis » et que l'alcool coule à flot.

- C'est un tableau bien sombre que tu me décris là. Mais je dois avouer que c'est vrai. D'où tu tiens ça ?

- Quand Lara à commencer à sortir avec Dax, on s'est tapée toutes les saisons des SOA, Sons of Anarchy.

- Je comprends mieux ! Comme tu le dis, ce monde a un côté sombre mais c'est avant tout une famille qui protège ses membres. Des personnes qui feraient n'importe quoi pour celles qu'ils aiment, sans conditions et sans limites.

- Ouais... Laisse-moi être sceptique pour le coup. Quand je verrais ce côté de ton monde, j'y croirais.

- On en reparlera Miss. En attendant, je suis à côté donc hésites pas. C'est cool d'avoir une nana ici. A part les Brebis, je suis la seule. Bonne nuit !

- Merci Anna, à toi aussi.

Après le départ d'Anna, je file prendre une douche. Entre la route, les retrouvailles avec Archer et l'agression, les coups, je suis toute nouée. On m'a toujours dit que l'eau chaude permettait de détendre les muscles. J'aurais aimé que ça marche avec moi, mais après plusieurs minutes, l'eau devient froide et je suis toujours tendue. Une fois sèche, j'enfile mon short et mon débardeur en soie qui me servent de pyjama. Je regarde la boite de somnifères que Doc m'a donné mais décide de m'en passer. Je ne laisserais pas ce salaud de Charles régir ma vie. A peine la tête posée sur l'oreiller, je tombe dans les bras de Morphée.

- Nina, ma belle. Réveilles toi mon cœur. Tout va bien. Tu es en sécurité. Tu fais un cauchemar c'est tout. Je suis là maintenant, je te protège.

Lorsque j'ouvre les yeux, je constate plusieurs choses. Primo, il fait encore nuit dehors. Deuzio, je suis toute en sueur dans les bras d'Archer. Tertio, il me tient contre son torse, à même sa peau douce et tatouée, me berçant entre ses bras musclés, et en me caressant doucement le dos. Quattro, Anna, Dax et Stalker sont dans la chambre. Ces derniers disparaissent doucement de la chambre sans bruit.

- Tout va bien, ma belle ?

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Tu t'es mise à hurler d'un coup et à m'appeler à l'aide. Quand je suis arrivé, tu te débattais dans les draps. J'ai essayé de t'approcher mais tu m'as foutu un coup dans le bras, sacrée droite au passage ! Quand j'ai enfin réussit à t'attraper je t'ai bercé jusqu'à ce que tu te réveilles.

- Merci Archer d'être venu. Ça va mieux maintenant. Il est quelle heure ?

- Il est cinq heures du mat'.

Lorsqu'il se lève pour partir, je commence à paniquer. Sans réfléchir, j'attrape son poignet et lui demande de rester avec moi, de me serrer dans ses bras. Je vois bien qu'il est d'abord surpris, tout comme moi à vrai dire. Il fouille mon regard comme s'il cherchait la réponse à une question que lui seul connaît. Alors qu'il me rejoint, je ne me pose plus de questions et me love tout contre lui : ma tête sur son torse, mon bras au travers de son ventre, mes jambes emmêlées aux siennes. Le sentiment de sécurité que je ressens alors me trouble au plus haut point mais je m'endors plus sereine que jamais.

Je me réveille seule dans la chambre quelques heures plus tard. Mon portable affiche 11h30.

Oh putain ! Ça fait des années que je n'ai pas fait de grâce mat' ! Comment c'est kiffant !

Je sais que Dax est déjà partit pour New York. Quand je repense à cette nuit, je sens le rouge me monter aux joues. J'ai honte de mon comportement, de mon cauchemar et de ma faiblesse. Je vais devoir m'endurcir tant physiquement qu'émotionnellement, c'est sûr. Je demanderais à Anna si elle peut me coacher. Avant toute choses, je dois mettre en place mon télétravail forcé et trouver un bureau où je pourrais être tranquille.

Après deux heures de négociation avec mon patron, on arrive enfin à un compromis. Comme je ne vais pas pouvoir plaider au tribunal mes dossiers, c'est Morgan mon assistant qui le fera, avec mes notes bien sûr. Du coup, au lieu d'être payée à 100 %, je ne toucherais que 85 % de mon salaire et Morgan les 15 % restant. C'est sur ce point que la discussion a été compliqué : mon Boss voulais me payer que 50 % et prendre le reste pour sa pomme. La blague !

Je pars à la recherche d'Archer dans le club, pour régler la question du bureau. Ne le trouvant pas, je me dirige vers la cuisine, et je tombe bien sûr ... sur des Brebis.

Manquait plus que ça ! C'est génial, tout ce dont j'avais besoin maintenant...

Une constatation me saute aux yeux : elles sont habillées de la même façon que les Brebis à New York, Incroyable, ils doivent les fabriquer en série pour avoir de telle copies conformes ! Habiller n'est peut-être pas le bon terme, même un mouchoir les couvriraient plus que ça... Je commence à partir quand celle qui doit être la Pétasse en chef commence à me parler.

- Ne prends pas trop tes aises, pétasse. Tu seras vite reparti.

- Quand tu auras appris à te fringuer et à te respecter, on pourra parler ensemble. Le langage putassier ce n'est pas mon fort. Désolée chérie.

La Brebis s'avance vers moi et lève la main pour me gifler. A cet instant, je ne suis plus avec elle, ni même à Jacksonville. Je suis de retour chez moi à New York, avec Charles et ses coups. Je suis tétanisée, ne peux plus rien faire, ni rien dire. Intérieurement, je prie pour qu'Archer vienne à mon secours, une fois de plus.

Dark Angels - ArcherWhere stories live. Discover now