II

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- Jamais personne ne m'autorisera à vivre !

  À mes mots presque hurlés, une énergie froide, telle une eau glacée, explose au creux de mes Artefacts. Sa conséquence extérieure plaque aux murs les gardes qui nous retenaient. Ma rage menace de les étrangler, mais dorénavant, je n'ai plus aucune crainte. Après tout, Fudge n'hésiterait pas à me tuer lui !
  La flambée d'un sort me frôle la nuque. Je l'évite de peu, invoquant un champ de force pour nous en protéger, et réplique avec une volute de fumée rouge. Elle s'enroule à sa gorge, l'attire violemment vers moi. Le garde ne peut rien faire, immobilisé par ma seule pensée, et je lui arrache sa baguette magique des mains avant de le pétrifier sur place. Il tombe raide comme une planche de bois par terre. Un souffle rassuré me vient : George a lui aussi réussi à se dépêtrer des gardes sur lui, et d'un sort bien lancé, j'assomme ceux qui viennent d'entrer dans la salle.
  Avant même que Rodriguez puisse réagir, je roule une boule d'énergie entre mes doigts. Envoyée dans le thorax. Il tressaillit, hurle de douleur. Puis s'effondre au sol en gémissant. Un rictus stupéfait éclaire mon visage : je viens d'envoyer un coup de jus très puissant à l'un des hommes les plus atteints de perversité qui puisse exister.

- Arrêtez ! hurle sitôt Dolores Ombrage en pointant sa baguette vers moi.

  Je tends celle que j'ai subtilisé vers elle, sous les regards décomposés de Fudge et de Ombrage, mais celui effaré de Shacklebolt.
  George récupère sa baguette dans la main d'un des hommes au sol et prend en joute les trois adultes. Entrelaçant ses doigts avec les miens, George leur dit d'un ton mêlant ordre et fureur qu'il tente de calmer :

- Vous allez nous laissez partir, maintenant.

- C'est impossible, dit Fudge. Alors abaissez vos baguettes ou...

- Ou quoi ? Vous allez nous torturer à coups de Doloris ? Nous tuer parce qu'on se révolte ? Vous n'êtes que des petites ordures, qui se croient tout puissants... alors que vous n'êtes absolument rien, dis-je lentement, la rage doublant en moi.

  Le pouce de George qui me caresse doucement le poignet baisse un peu ma tension intérieure et Fudge s'exclame :

- Je ne vous permets pas ! Et souvenez-vous bien que j'ai tout pouvoir et que je peux commanditer votre enfermement à vie s'il le faut.

  Mon regard s'assombrit encore plus à ses propos.

- Monsieur le Ministre, intervient le dernier Auror, peut-être pourrions-nous...

- Pas maintenant, Shacklebolt, siffle Fudge.

  J'échange un regard avec George : cet Auror est très étrange. Mais malgré ça, nous savons tous les deux que nous sortirons d'une manière ou d'une autre :

- Voici ma proposition, Fudge : vous nous laissez partir libre et je ne causerai pas de dégâts, soit...

- C'est impossible !

- Seulement si vous le voulez.

- Dans tous les cas, si vous ne nous libérez pas, on utilise la manière forte, dit George. Et je ne crois pas que ça plairait à vos pantins délibérément crétins.

- Croyiez-vous réellement avoir le choix, les enfants ? dit Ombrage d'un ton glacial et un sourire presque effrayant. Vous ne pouvez pas arrêter le progrès vers la liberté à vous seuls.

- La liberté ? répétai-je, croyant entendre Kristine. Parce que pour vous, la liberté sonne à emprisonner des innocents ?

- La liberté n'est qu'un mensonge qui est facile à faire croire... Vous ne sortirez jamais d'ici.

Elementum {Tome 5}Where stories live. Discover now