Elementum {Tome 5}

XIV

- Alors tu restes quand même fixée au petit rat d'opéra ? me lance Amy avec amusement en voyant que je prends mes chaussons de danse classique.

  J'ai un rire et hoche la tête alors qu'elle s'assoit sur son lit.

- Je m'attendais à ce que tu te concentres uniquement aux arts martiaux, m'avoue-t-elle.

- Le jour où j'arrêterais la danse ce sera quand Verpey arrêtera lui-même de donner des défis.

  Elle pouffe de rire tandis que je fais craquer chacun de mes orteils et travaille mon coup de pied à l'aide de ma balle. J'enfile ensuite mes protections, puis mes chaussons aux tracés orientaux avant de s'échauffer pour commencer mes exercices de souplesse.
  On vient tout juste de remonter à l'étage. Harry restant dorénavant au QG, il s'est installé dans la chambre de Ron et de David. Mais comme ce dernier en a eu marre de mal dormir à cause des ronflements du rouquin, il dort dorénavant dans la même pièce que Ginny et Hermione - il aurait bien voulu dormir avec moi mais j'ai refusé ; il ne manquerait plus que j'ai une crise d'angoisse devant lui. Amy étant la seule avec George à m'avoir vu dans un tel état, elle ne m'a pas laissé le choix de rester avec moi. Mais d'un autre côté, sans le lit de Hermione, il y a beaucoup plus de place pour me permettre d'exécuter quelques pas.

- Ça te dérangerais si je ferais mes étirements à tes côtés ? me questionne Amy.

  Mon pouffement de rire lui offre la réponse et elle sourit en s'échauffant un peu avant de s'asseoir à côté de moi au sol, mais assez loin pour qu'on ne se dérange pas mutuellement.

- D'ailleurs... Tout à l'heure... Tu disais vrai à propos de Kristine ?

  Les abdominaux touchant le sol, les jambes en grand écart facial, les coudes appuyés nonchalamment au sol, je relève ma tête vers elle en ne ressentant même plus les douleurs à mon entrejambe, grâce à l'habitude de danseuse que j'ai prise dès mes trois ans.

- Ça t'a fait peur, pas vrai ?

- Bah... D'un côté, je trouve ça horrible qu'elle fasse ce genre de choses et surtout aux enfants, répond-elle en s'assouplissant la jambe droite ; mais d'un autre, je me dis que Voldemort, c'est Panique et Kristine c'est Hadès, dans Hercule.

  Je ne peux m'empêcher de rigoler à sa référence.

- C'est vrai qu'il y a de quoi comparer. Harry m'a souvent demandé comment je pouvais être aussi familière avec Voldemort...

- C'est ton arrière-arrière-grand-cousin, dans un sens.

- Pas seulement... Je ne l'ai su qu'en seconde année, lorsqu'on s'est rendus dans la Chambre des Secrets pour sauver Ginny... Mais, en fait, je crois que c'est seulement parce que Kristine est pire que Voldemort.

  Elle hausse un sourcil en hochant de la tête.

- Je vois le genre... C'est vrai qu'il y a de quoi rire au nez de ce dégénéré.

- Demande aux jumeaux, même eux ils ne le craignent pas.

- Qu'on ne craint pas qui ?

  Amy sursaute alors que je lève les yeux au ciel, un sourire aux lèvres. George et Fred viennent de transplaner juste derrière son dos.

- Bande d'idiots, arrêtez de faire ça ! s'agace-t-elle. Ou prévenez, qu'on sache que vous arrivez, ajoute-t-elle en recouvrant son calme étonnant.

- Mais c'est tellement plus drôle d'entendre ton cri d'hamster, Panda.

- Eh bien figure-toi que lorsque je reviendrais sur Terre, ce sera sous la forme d'un panda. Et avec mes grosses fesses de panda, je m'assierais sur ta baguette pour que tu ne puisses plus faire tes tours de magie, Frederick Weasley.