Elementum {Tome 5}

XX

- C'est ce soir la sélection pour le Quidditch ? demandai-je à George, de retour dans la Grande Salle après ma discussion avec Severus.

- Ouais, Angelina veut que toute l'équipe soit là pour choisir le nouveau Gardien.

  Fred se met soudain à pouffer de rire.

- Qu'est-ce qu'il y a ? lui demandai-je après avoir bu une gorgée de thé noir.

- Tomate rigole parce qu'on a appris par Harry que Ron comptait s'entraîner pour le poste de Gardien dans l'équipe de Gryffondor, maintenant que leur mère lui a acheté un nouveau balai pour fêter son insigne de Préfet, m'explique calmement Amy sans décrocher son regard de son parchemin, où elle écrit en calligraphie japonaise à l'aide d'une plume trempée dans l'encre de chine.

  Je regarde Fred en haussant un sourcil.

- Je ne vois pas du tout ce qu'il y a de drôle là-dedans, dis-je, perplexe.

- Imagine comment il est en Préfet.

- Ouais...

- Bah, là, ce sera un Préfet Gardien de but.

  George s'exclaffe de rire avec lui, me faisant froncer les sourcils. Je regarde Amy, tout autant dubitative, et sa seule réponse est son sourire doux aux lèvres, bien qu'exaspéré.
  La fin de journée s'annonce aussi maussade et pluvieuse que le début du mois d'octobre. Hagrid n'est toujours pas rentré de sa mission et ça pourrait me rendre inquiète si je ne savais pas qu'il était assez débrouillard. Mais ce qui réchauffe mon cœur ce sont les essaies pour le Quidditch. La dernière fois, ils avaient été annulés parce que Harry et moi étions en retenue. Cette fois-ci, bien que mon meilleur ami le soit toujours mais que, par un coup de chance nommé « Severus et McGonagall, l'Alliance de ma protection », je suis présente - Angelina a maintenu la sélection. Le premier candidat laisse marquer deux fois Katie Bell. Le second est touché par un Cognard que j'ai malheureusement lancé (c'est faux, je déteste Finnigan depuis le début de la rentrée scolaire et il le sait). Le troisième est assez bon, le quatrième épouvantable, le cinquième évite un Cognard avec une habileté exceptionnelle mais laisse passer un tir qu'il aurait pu facilement bloquer. Le ciel s'assombrit et il ne reste bientôt que sept candidats.

- Ron est venu ! m'exclamai-je, perchée sur mon Nimbus 2000 (que Tantine m'a racheté suite à l'accident du Saule Cogneur, en troisième année), les cheveux virevolant dans le vent.

  George et Fred, qui se trouvent un peu plus bas, lèvent leurs têtes vers moi avant de regarder vers le sol et écarquiller des yeux.

- Il a eu assez de courage, ce con, rigole Fred avec effarement.

  Par mon don, je créé une boule de neige qui atterri en plein dans son cou, le faisant sortir une exclamation de surprise. Il m'adresse un air offusqué, et je lui offre un sourire radieux qui fait rire George.

- C'est un Gryffondor, lançai-je avec évidence.

- Et pour un Gryffondor, t'as un cri de fillette, pouffe son frère jumeaux.

  Je rigole avec lui, pour la plus grande exaspération monumentale de Fred.
  Finalement, comme je l'avais prédite, Ron devient le nouveau gardien de l'équipe de Gryffondor. C'est donc dans un joyeux vacarme qu'on fête la bonne nouvelle autour de Bièraubeurres et de sucreries de chez Honeydukes que Amy et Fred sont allés chercher ensemble - pour le plus grand plaisir du farceur, par ailleurs. Tandis que George et moi, avec toute l'équipe, nous sommes chargés de mettre de l'ambiance dans cette salle commune silencieuse. Malgré ça, Hermione commence à somnoler ; et pour cause, elle ne cesse de faire jusqu'à très tard le soir des chapeaux pour les Elfes de Maison qui travaillent à Poudlard. Je pars donc la recouvrir d'une couverture chaude en étirant un vague sourire aux lèvres. Prendre sur son temps de sommeil pour des créatures qui ne veulent pas être sauvés... C'est courageux, bienveillant, mais inutile. Or, comme je l'ai dit à Ron, jamais je ne me servirais de mon sortilège de persuassion pour changer qui elle est. Même si je l'ai bien fait à Dudley, le cousin de Harry. Je me demande d'ailleurs où est le concerné. J'espère que Ombrage ne lui abime pas trop la main...
  Quand on parle du loup !
  Le portrait de la Grosse Dame pivote sur ses gonds pour laisser entrer Harry. Il m'a l'air lessivé, épuisé, et je vois combien il essaie de cacher sa main qui doit probablement être très douloureuse.
  Je ferais mieux d'aller le voir.
  Mais avant même que je puisse lui parler, Ron se précipite sur lui, le visage rayonnant, de la Bièraubeurre dégoulinant de la coupe qu'il tient à la main.