VI

1.2K 41 0
                                    

J'annonce un chapitre giga long de plus de 15 000 mots (soit une heure de lecture), mais croyez moi, ça en vaut la peine ;)

Alice_univers

Point de Vue Mélody


Une porte se ferme soudainement, me réveillant en sursaut alors qu'un affreux mal de crâne me perce les tempes. Je grimace en y plaquant l'une de mes mains, avant de me rendre compte, lorsque j'ouvre lentement les yeux, que je ne me trouve plus au ministère de la Magie. Je fronce mes sourcils et m'assoie difficilement dans le lit où je me trouve. Où suis-je ? Tout en fixant la fenêtre ouverte qui fait virevolter deux rideaux noirs épais en velours et à moitié fermés, je tente de me rappeler ce qu'il s'est passé.
J'étais dans ma cellule, je venais d'essuyer le lavage de cerveau qu'on essaie de me faire depuis je-ne-sais combien de temps, et j'ai un peu pété les plombs en fondant en crise de larmes. Je me souviens de cette sensation de douleur extrême et de rage que je n'ai pas parvenu à contrôler... mais cela n'explique pas ce que je fais ici. Dans une pièce aux murs couverts de soie gris-argent, au grand lustre dont les cristaux scintillent par la lumière du jour et à l'immense armoire en bois aux moulures étranges. Il y a aussi une odeur agréable de sauge déversé par une encens sur un guéridon, où un miroir luxueux tient au mur. Mais où suis-je tombée ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Comment ai-je pu passer de ma cellule à un endroit pareil ? La question ne se pose même pas : je suis encore dans une simulation lancée par Dolores Ombrage. Mais si je suis dans une illusion, comment se fait-il que j'ai retrouvé mon Collier ? Pourquoi n'ai-je pas les autres Artefacts ? Une ribambelle de questions déferle sur moi comme des vagues tortueuses, et je décide simplement de reprendre une respiration calme. De toute façon, si c'est une illusion, je sortirais de là dans pas moins de dix minutes...
Je retire la couverture en coton bleu qui me couvre et hoquète de surprise : ma cage thoracique est entourée d'une ceinture épaisse et blanche, me laissant penser qu'on vient de me panser mes côtes, et ma cuisse gauche est recouverte d'un patche de cicatrisation. Je ne me souviens même pas comment j'ai pu me faire une blessure à cet endroit. Sans compter non plus deux perfusions à mon bras relié à un sac rempli d'eau Crystal, et un autre de vitamines.

- Cette illusion est vraiment étrange...

Je finis par hausser les épaules, ne prenant pas en compte les douleurs qui me traversent le corps entier, et pose mes pieds nus sur le parquet noir et froid. Ma migraine s'intensifie, me laissant une grimace sans pour autant que j'y importe attention, et je m'arrache ces deux perfusions qui me sont complètement inutiles ; déjà que je n'aime pas les piqûres, alors me montrer ça, c'est peine perdu. Je remarque alors seulement maintenant des vêtements posés sur une chaise, avec un papier où est écrit : « Je sais que tu vas être perdue lors ce que tu liras ce message, alors reste ici le temps qu'on revienne te voir, je te promets que tu comprendras tout ». Cette écriture me dit quelque chose, mais quoi ? Et rester ici ? Je n'obéis à personne et encore moins à un morceau de papier !
Je froisse le parchemin et enfile les vêtements en me mordant la lèvre à chaque muscle endolori qui se contracte. Mon regard croise celui de mon reflet dans le miroir. Je déteste m'y voir depuis que je suis entrée au ministère ; mon visage entier donne l'impression d'une tête de mort tellement mes joues sont creusées et mes cernes gonflés. Ma joue droite, comme mon front, a un important hématome, ma lèvre inférieure est fendue et mes cheveux sont beaucoup plus courts qu'à l'ordinaire. Mais le plus effrayant est le changement sur mon corps - si avant j'étais déjà dans une insuffisance pondérale, aujourd'hui j'ai atteint le stade de « peau sur les os », même si mes muscles sont toujours visibles aux abdominaux et aux jambes. Mon corps est aussi recouvert de bleus, de blessures superficielles et de coupures, notamment sur mon buste à cause d'un hématome plus important que les autres et dans le dos où Rodriguez et Ombrage m'ont affligé de nombreux coups de fouet pour me rendre « plus accommodante » aux ordres. Je contracte ma mâchoire à cette pensée et finis de mettre le tee-shirt à manches courte qui reste par-dessus le pantalon cargo de couleur noire. Soudainement, alors que je lasse mes Doc Martens que je me souviendrais comme étant les miennes, tout en me demandant pourquoi Ombrage continue avec ses illusions périmées, une silhouette apparait juste derrière mon dos. Je tente de me lever, de me retourner, mais la main de Kristine à mon épaule semble m'avoir lancé un sortilège ; il m'est impossible de bouger. Je la foudroie du regard à travers le miroir, elle m'adresse un sourire malsain.

Elementum {Tome 5}Where stories live. Discover now