*CŒURS BRISÉS :* Chemin périlleux

*_Épisode 22_*

Assise sur la chaise, tout est sombre devant moi. La main sur la joue, je sens une douleur intense dans ma mâchoire. Est-ce qu’elle est déplacée ? Est-ce tous mes dents sont au complet dans ma bouche ? Je n’en sais rien du tout.

Je cligne des yeux pour faire partir le noir et les têtards qui tournent dans ma tète, je vois l’ombre de Shevonne s’éloigner. Après quelques secondes que je dirais dans les vaps, je reviens à moi. Je vois Shevonne sur sa chaise derrière son bureau.

J’ai toutes les raisons de me lever et dire à cette femme d’aller se faire foutre en claquant la porte de son bureau seulement je ne sais pas ce qui me retiens toujours devant elle. Je suis cloué sur cette chaise.

Je n’arrête pas de passer ma main sur ma joue, les traces laissées par ses doigts commencent à se sentir et même visibles. Je n’ose même pas l’ouvre de peur qu’elle ne revienne à la charge. Les bras croisés sur sa poitrine, elle me regarde avec haine en mordant le côté de sa lèvre.

Son silence et son regard pesant me font encore plus mal que la douleur dans ma tête.

Shevonne : J’espère que tu t’es enfin calmée.

Pas de réponse pour moi, j’évite même de croiser son regard, je baisse la tête.

Shevonne : Qu’est-ce que ne va pas chez toi Jodie ? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans ta petite tête ? De quel droit tu te permets de venir faire un scandale dans mon entreprise ?

Je ne réponds toujours pas, je tourne le regard de l’autre côté, c’est à qui celle là elle parle même ?

Shevonne : Mes employés sont sous tes ordres ? Que t’a permit de lever la main sur une d’entre elles et de surcroit devant les clients ? Est-ce que tu te rends compte de ce qui adviendra la réputation de la boutique ?

Moi : Laisse Tomber Shevonne, je rentre.

J’essaie de me lever, elle sort brusquement de sa chaise, les deux mains sur la table,

Shevonne : Tu restes assise et ne t’avise même pas de bouger. Mais quoi ? Tu crois que c’est aussi simple que ça ? Que je laisse tomber. Tu crois que tout se règle avec des coups de poing ? Est-ce que tu sais que Nancy peut porter plainte contre toi ? Sais-tu ça ?

Moi : Shevonne, je n’ai rien fais à cette fille, je l’ai toujours évité, pour ce qu’elle m’a dit aujourd’hui je ne pouvais pas laisser passer.

Shevonne : Et le seul moyen pour toi de régler ton différent avec elle c’est te battre. Pourquoi n’as-tu pas patienté comme elle te l’a demandé et après me dire ce qui se passe entre vous ? Jodie, qu’est-ce que je t’ai dis quand on était à Dubaï ? Ne t’ai-je pas dit d’arrêter la petite gamine pourrie?

Moi : Elle m’a traité de pute Shevonne, à ta place qu’est-ce que tu feras toi ?

Shevonne : Des femmes comme nous doivent avoir la maîtrise de soi et savoir ignorer ce genre de provocations. Je suis une femme d’affaires, j’ai une réputation à protéger et toi aussi. Avec ce que tu viens de faire, tu as donné raison à Nacy et qui va nettoyer ton merdier ? Tu crois que je n’ai pas assez fait de sacrifice comme ça que de me rabaisser à tes caprices à la con ?

Je boude, si Shevonne croit que je vais lui dire que je regret ce que je viens de faire a cette garce, elle se trompe. Jamais je ne me laisserai marcher sur les pieds par cette fille.

Shevonne : Rentre chez toi et ne t’avise plus jamais de poser un tel acte dans mon entreprise. Ne plus jamais.

Toujours assise, elle va ouvrir la porte et attend que je me lève dans la douleur et la franchisse. Pas de bisou, pas de rentre bien, elle a juste claqué la porte derrière moi. Je me retrouve seule dans les escaliers que je descende le cœur en feu.