*_Épisode 34_*

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Que quelqu’un me bouscule, que quelqu’un me pince, j’ai besoin d’être réveillée. Je suis en plein rêve et rien de ce que je vis en ce moment n’est la réalité. Il faut que je me réveille et le plus vite possible.

La bouche et les yeux grands ouverts, je tiens ma tête entre les mains. Mise à part les bourdonnements dans mes oreilles et les lèvres de ma mère que je vois bouger, je n’entends plus les paroles qui sortent de sa bouche. Je ne sens plus mon corps.

Je l’ai vu se lever en tapant deux fois sur la table et en se retournant deux fois pour me pointer du doigt sans que je n’entende ce qu’elle dit. J’essaie de bouger sans pouvoir, quand est-ce que je vais retrouver mes sens.

Combien de temps suis-je restée assise dans cette position ? Le regard vide, je vis un véritable cauchemar dans ma tête jusqu’à ce qu’une voix parvienne à mes oreilles. C’est encore celle de ma mère depuis sa chambre. Elle parle au téléphone avec je ne sais qui.

Je ne peux vous dire comment j’ai pu me lever de ce fauteuil, me rendre dans ma chambre et ressortir avec ma petite valise dans laquelle j’ai fourré quelques effets. J’ai arrêté un taxi qui m’a amené dans un hôtel. J’ai besoin de me retrouver toute seule, j’ai besoin de vivre.

Excusez-moi d’être partie de la sorte de chez mes parents mais que devrais-je faire d’autre ? Les dires de ma maman ne sont pas des paroles en l’air ni des menaces ordinaires. Je ne sais toujours pas de quoi il s’agit ni de ce qu’elle a fait mais là elle vient de me faire un aveu et elle est prête à recommencer.

Trois heures que je suis dans cette chambre d’hôtel à ne plus savoir à quel saint me vouer. Je serai tout de suite appelé Linda mais pour lui dire quoi ? Que ma mère est à l’origine de tout ce qui m’arrive en ce moment ?

Elle est la petite sœur, pourquoi toujours courir vers elle quand rien ne va ? Je dois apprendre à régler mes problèmes par moi-même, si ce que ma maman vient de m’avouer s’avère la vérité, c’est à moi de mener ce combat toute seule et par mes propres armes.

Couché à travers du lit, les paroles de ma mère me reviennent en tête « C’est moi qui t’ait porté pendant neuf mois, c’est moi qui suis restée éveiller presque chaque nuit à cause de toi, c’est moi qui ait lavé ton derrière jusqu’à ce que tu commences à ne plus me respecter. »

Je me retourne et le coup fatal « Essaie pour voir, essaie seulement à nouveau de partir de cette maison et tu verras que ce qui t’es arrivé est une recréation. Parole de Mahawa. » Je plonge mon visage dans le coussin, c’est le moment de pleurer mais j’ignore pourquoi mes larmes refusent de sortir.

J’ai dit vouloir être seule seulement j’ai oublié de couper mon téléphone qui s’est mis à sonner. Très peu de gens connaissent mon numéro du pays, j’ai d’abord pensé à papa qui est rentré et qui ne m’a pas trouvé à la maison.

Je suis abattue, j’ai décroché l’appel sans même pris le temps de lire le nom affiché sur l’écran. La voix de Fred m’a fait assoir, il appelle pour prendre de mes nouvelles, il souhaiterait passer nous saluer.

Franchement je n’ai pas la tête à faire la conversation, il peut passer quand il veut, c’est ce qu’il faisait bien avant seulement moi je ne suis pas à la maison. Pendant qu’il essayait de demander quand est-ce que je serai de retour, double appels. Je sors l’appareil de mon oreille pour voir : Papa.

Une belle excuse pour raccrocher avec Fred de Mahawa. Je me suis excusée sans donner la raison, je coup l’appel et sans plus attendre je relance le numéro de mon père.

Moi : Papa

Papa : « Où est-ce que tu es Jodie ? »

Moi : En ville.

*CŒURS BRISÉS :* Chemin périlleux   Where stories live. Discover now