20 août 2018

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Chère Amel,

I need you. Ça recommence encore une fois. Cette sorte de tradition qui est là chaque année scolaire. Si j'appelle ça une tradition c'est assez cruel, une tradition cruelle et meurtrière. Mais j'ai besoin de toi. Besoin d'elle. J'ai besoin de tout le monde enfaite. Je ne sais jamais vers qui me tourner, ça devient frustrant. J'ai l'impression que personne n'est là. Même si ce sont de vrais amis, j'ai l'impression et je sais qu'ils n'ont pas les mots pour moi. Qu'ils n'ont pas les mots qu'il faut à mes situations désastreuses. Ils ont les mots pour faire rire, en revanche, ce que je leur en remercie du plus profond de mon âme. Mais même dans ces putains de situations, leurs blagues ne suffisent pas. Elles ne suffisent pas à apaiser ma peine. Ma tristesse. Ma colère. Ma dépression tout simplement.

C'est triste de dire que je suis en dépression permanente à mon âge. 17 ans bordel. J'ai seulement 17 années et je suis toujours dépressive à en crever mes veines. Je soûle les gens, mes amis entre autres, avec mes problèmes débiles. Je suis toujours à me plaindre. Je me confie à une morte dans un journal idiot que personne ne lira sauf sur mon lit de mort. Et plus j'avance, plus j'ai l'impression que cette heure arrive. Dieu m'en veut je crois. C'est pour ça qu'il tue toutes ces personnes autour de moi. Tous mes proches. Mes amis. Ma famille. Toi, y compris. Je t'ai tuée et je n'arrête pas de pleurer ta mort. Et aujourd'hui ça recommence. Car maman m'a appelée pour me dire la nouvelle. J'aurai du m'en douter, m'y préparer. Mais ça m'est tombé dessus comme ça, comme toi. Je ne m'y attendais pas. Je me disais qu'il restait une semaine, et même 5 jours te concernant, avant ma nouvelle année. Eh non. Dieu, le karma ou Jésus, peu importe qui ou quoi, ce truc en a décidé autrement. Pourtant je cherche ce que j'ai fait. J'ai fait quoi de mal pour mériter ça ? Comme si c'était une épreuve dont je ne connaissais pas les règles. Je ne sais pas comment sortir de cet Enfer. Depuis ma 5ème, depuis cette année-là, les morts n'arrêtent pas. Compte combien ça en fait ? 1, 2, 3, 4 et maintenant 5. L'année prochaine ce sera qui ? Peut-être moi. Ce n'est pas si bête, si je veux conjurer le sort. Et arrêter toute cette mascarade. Tout ce désastre que provoque mon âme.

Si seulement je pouvais juste effacer tous les souvenirs que j'ai avec vous tous. Vous que j'ai tués. Ce serait tellement plus simple. Si tu sais comment je peux m'en sortir, dis-le-moi. Si tu sais comment me faire sortir de cet Enfer désastreux que je rends encore plus moche que d'ordinaire, fait moi signe et dégage-moi de là. J'ai bien fait de garder ces bouteilles d'alcool chez moi. Peut-être qu'en buvant, ça retirera de ma tête l'envie de me taillader le bras encore une fois. Une fois de trop ou de pas assez. Peut-être qu'en finissant bourrée plus que les autres à la soirée, j'irai mieux. Si je n'essaye pas, je ne saurai jamais.

Et qu'est-ce que ça me coûte de faire ça ? Mes parents ne me verront pas le lendemain. Et en étant morte d'alcool, je pourrai sûrement trouver un peu de paix dans ma tête. Et surement vous voir. Toi et les autres. Vous ramenez à la vie. Même si c'est impossible. Si je vous vois et vous parle, j'irai un peu mieux. Mais tout ça n'est que composé de "peut-être".

J'ai besoin de toi, plus que jamais.

Manipulatrice - Amel [TERMINÉE]Where stories live. Discover now