Chapitre 32

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Coucou tout le monde! Je voulais juste vous prévenir que ce chapitre contient des scènes de combats un peu plus violentes que ce que j'ai pu écrire jusqu'à présent. Je ne pense pas que ça puisse vraiment heurter la sensibilité de qui que ce soit, mais ne sait-on jamais, peut-être y a-t-il des âmes très sensibles ici... Sur ce, bonne lecture!

Les journées se succédaient sans que je ne les vois passer. Je ne comptais plus les heures supplémentaires que je passais à m'entraîner. Toutes les occasions étaient bonnes, mais contrairement à la première fois, mes amis me rejoignaient pour s'entraîner le week-end. C'était beaucoup plus motivant et convivial de faire ça en groupe. Mon maniement des armes était encore quelque peu hésitant, mais je me répétais qu'avec l'adrénaline et ma vie en danger, transpercer la peau d'un Vaëlir ne serait pas problématique, l'instinct de survie prendrait le dessus. Et puis nous étions une équipe, si l'un d'entre nous était en difficulté, il y aurait toujours quelqu'un pour lui venir en aide. Pour ce qui était d'Elléana, sa mère avait commencé à lui organiser des déjeuners, des après-midi ou même des fêtes auxquels était conviés un ou plusieurs prétendants. Mais à chaque fois, c'était la même rengaine. La diplomate trouvait toujours quelque chose à redire, le jeune homme n'était jamais assez bien pour sa fille. Boucle d'or m'avait même conté qu'une fois, elle avait pris le thé avec une jeune homme noble fort maladroit. De nervosité, il avait renversé son thé sur le napperon de dentelle blanche qui ornait la table basse à laquelle ils étaient installés. La mère de mon amie, indignée par un tel manque de manière l'avait renvoyé de sa demeure sur le champ. Le pauvre malheureux devait avoir eu la honte et la peur de sa vie face à la fureur de cette femme exigeante. Elléana, bien qu'anxieuse la première fois, avait vite pris goût à ces rendez-vous qui finissaient toujours par le même dénouement. Ce qui lui plaisait était de voir quel énorme défaut ou petit détail irrationnel sa mère allait pointer du doit en disant que ce n'était pas digne de sa fille. Mon amie me racontait souvent ses anecdotes lorsque nous nous retrouvions toutes les deux dans les vestiaires, ou en fin de journée quand on s'attardait pour bien s'étirer, nous évitant ainsi de douloureuses courbatures.

Toujours est-il que le jour J arriva plus vite qu'escompté. Il avait autant d'importance pour moi que la première mission. Voire plus. Car mon colocataire m'avait promis à demi mots de me laisser venir. Et je ne savais vraiment pas comment je pourrais encore le regarder en face s'il anéantissait tout le dur labeur que j'avais produit ainsi que l'espoir immense que j'avais. Je ne pourrais simplement jamais le lui pardonner. C'est donc avec une nervosité redoublée que j'attendais la fin de notre séance d'entraînement. Nous nous étirions quand Zélia, la redoutable manipulatrice d'esprit, nous ordonna de sa voix doucereuse:
"Dans la salle d'armement. Maintenant. Tout le monde, crût-elle bien de préciser en lançant un regard perçant dans ma direction. Ou bien j'étais en route pour une humiliation publique. Ou bien... non. Je coupais cette pensée avant de parvenir jusqu'au bout car j'avais trop peur d'être déçue. Il n'était plus temps de réfléchir. Je devais blinder mon cœur pour ne rien laisser transparaître si jamais le coup fatal m'était porté. Ce soir était si décisif.

Nous nous armions avec nos armes de prédilections. Je gardais le fameux poignard que m'avait offert Khaul pour ma Cérémonie dans un fourreau à ma taille. Je cachais deux lames dans chacune de mes bottes dont l'embout était renforcé d'une coque métallique. Les baguette ornant mon chignon serré étaient des pointes acérées qui m'avaient été offertes par Elléana. Ma ceinture comportait encore deux autres dagues, l'une à double tranchant et l'autre à bords crantés. En clair, j'étais armée jusqu'aux dents, prête à défendre la vie des pauvres humains en détresse, celle de mes amis s'ils étaient mal en point ou tout simplement la mienne. Comme M. Sanders nous le répétait toujours "Ce n'est pas en vous faisant tuer que vous allez aider les autres!". Effectivement, le but premier était que je survive à cette soirée. Si jamais je la passais dans les rues sombres d'une ville humaine.

EnchanteresseWhere stories live. Discover now