1967 : Un monde enfin en couleur (Minsung)

Chapitre - 7

Du Lana Del Rey dans les oreilles. La fenêtre ouverte à 20 heures. La lune remplaçant le soleil. Les lampadaires éclairent l'extérieur.

Jisung laissait son cerveau voyager à travers des scénarios irréels et des endroits inexistants. Il avait toujours la sensation de la main chaude de Minho sur sa jambe, et se souvenait encore de ses paroles d'après. Il se sentait mal aussi, maintenant qu'il était calme, envers le danseur. Il se rappelait son regard perdu alors que le brun se levait comme une furie.

Ça ne faisait qu'un jour que la friend-zone de Minho était arrivée. Heureusement pour Jisung, il ne travaillait pas le jeudi. Il n'avait donc pas croisé les beaux yeux de son interlocuteur. Surtout en se souvenant du mercredi passé.

Il s'en voulait d'avoir envie de serrer Minho dans ses bras, de le couvrir d'amour comme s'il était une des 7 merveilles du monde. Son cerveau ne semblait pas vouloir oublier le visage parfait du noiraud.

Mais pourquoi blâmer son cerveau qui n'y était pour rien. C'était la faute du danseur, avec son parfait nez droit, ses beaux yeux qui semblaient briller à la lumière, ça magnifique bouche aux lèvres pulpeuses.

Ces sentiments pour le noiraud étaient toujours là et il ne pouvait le nier. Il serait encore amené à voir Minho, surtout avec le couple Félix-Hyunjin. Alors jamais son amour s'évaporait de son esprit embué.

Jisung ne savait même pas s'il frissonnait à cause de l'air glacial du soir ou à cause de cette constatation. Des larmes coulaient lentement sur ses joues.

Félix lui avait envoyé plusieurs messages pour savoir ce qui s'était passé le mercredi. Mais il n'avait pas eu la force de lui répondre. Ses mains tremblaient trop sur l'écran.

Sa musique fut soudainement coupée. Il grogna, n'ayant pas le courage de lever la tête de ses bras. Il laissa son téléphone sonner dans le vide, mais il recommença bien assez tôt à vibrer. Jisung se leva dans un grognement plaintif, réprimant un frisson. Il vit le nom du contact qui essayait de le joindre et décrocha finalement. Il entendit la voix grave de son meilleur ami résonner dans son casque.

– Jisung ! Pourquoi tu réponds pas à mes messages ?

Le blond semblait inquiet. Sa voix tremblait et tendait vers l'aigu. Han n'émit qu'un reniflement tout en essuyant ses larmes même si Félix ne pouvait les voir.

– Jisung ? Tu vas bien ? Dis-moi ce qui se passe ?

Le blond avait commencé à parler plus doucement, il ne voulait pas brusquer Jisung davantage, il voulait qu'il se sente bien.

-C'est... C'est Minho...

Han avait parlé d'une petite voix, entrecoupé de sanglotement et de reniflement.

– Ho mon Dieu, souffla Félix, qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Et Jisung partit dans une explication, qui lui prit plus de temps qu'il n'aurait fallu. Il détailla absolument tout. De son arrivé chez Minho à son départ. Il rapporta chacune de ses paroles, alors qu'elles tournaient encore dans sa tête. Le blond ne l'interrompit pas une seule fois, le laissant dans son monologue.

– Woo ! Fut tout ce que Félix put dire après ça.

Il était choqué et surtout surpris du comportement du plus vieux. Il ne comprenait pas qu'elles étaient ses intentions envers Jisung. Mais son geste avait été louche et ambigu.

– Je ne le pensais pas comme ça, continua Félix, ça me paraît suspect ce qu'il a fait quand même.

– Humm, grommela Jisung alors que des larmes silencieuses roulaient sur ses joues.