Fragment IV : Soake Omna

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Note de l'autrice :

Bon, comme promis voici donc le nouveau chapitre ! Avec une fin qui, j'espère, vous plaira. Un peu de douceur dans ce monde de brutes, ça fait du bien de temps en temps, n'est-ce pas ? ;)

Bon, je ne vous retarde pas plus longtemps :P Bonne lecture, j'ai hâte d'avoir votre retour !

Rendez-vous mercredi pour la suite ;)


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— Helena...

Les yeux de la reine Garance étaient si écarquillés qu'ils semblaient prêts à tomber de leurs orbites. Elle fixait la femme aux ailes bleues comme si elle revenait tout droit du Néant.

Helena joignit les mains devant elle et inclina la tête froidement.

— Bonjour, Mère. Comme vous pouvez le constater, il ne sera pas nécessaire de poursuivre les recherches à mon encontre.

Garance s'écarta de son siège imposant et commença à contourner la table en direction de sa fille, les bras tendus devant elle.

— Mais enfin, Helena, où étais-tu pendant toutes ces années ? demanda-t-elle, la gorge nouée.

La fille aux cheveux d'ébène émit un ricanement désabusé, avant de hausser les épaules, faisant osciller ses immenses ailes où se reflétait la lumière du soleil.

— Vous n'étiez pas prêts à m'accepter telle que je suis, alors je suis partie.

Garance ouvrit les yeux encore plus grands, et lança un regard désespéré à Boris qui s'était levé à son tour, son attention obnubilée par sa fille.

— Bien sûr que nous t'aurions acceptée, assura Garance de sa voix profonde et rassurante. Tu ne nous as pas laissé le choix. Ce soir-là, à peine as-tu révélé ton secret que tu es partie, pour ne plus jamais revenir. Tu ne nous as même pas laissé une chance...

— Hmpf. Vas-tu vraiment me faire croire que tu aurais accepté une princesse-papillon sur le trône de ton cher royaume ?

Garance eut un mouvement de recul devant l'agressivité de la jeune femme, mais elle se reprit rapidement. Son regard perdit une once de douceur, et se fit plus dur, plus intransigeant.

— Jamais tu n'as été aussi cruelle, Helena. Par le Néant, que t'est-il donc arrivé ?

— J'ai simplement choisi mon camp, Mère. Et je peux t'assurer que...

Elle marqua une pause et promena son regard sombre sur l'assemblée de souverains et souveraines, et dans ses yeux bleus aucune bienveillance, aucune empathie n'était visible. Seuls demeuraient une lassitude et une haine farouches.

— Ce n'est clairement pas celui des humains.

Elle prononça le mot avec un dédain infini, comme si elle parlait de vulgaires insectes. Ses parents, bouche bée, ne trouvèrent rien à répondre. En revanche, la Table fut soudain perturbée lorsqu'une haute figure noire se leva, quitta son siège et marcha avec lenteur jusqu'à l'intrus, dans un bruit lourd de ferraille qui s'entrechoque.

L'Impératrice Noire leva des mains jointes en direction du visage d'Helena, avant de s'agenouiller au sol à ses pieds, face contre terre.

Soake Onma, les omusei urani totuu, Soake Onma.

— Que vient-elle de dire ? exigea Helena d'une voix tranchante, sans appel, son regard fusant vers les souverains encore assis autour de la Table des Dix.

La Table des SeptWhere stories live. Discover now