Chapitre 46 : Les successeurs

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Note de l'autrice :

On arrive tout près des grandes révélations sur l'univers, j'espère que vous apprécierez !

Comme toujours, n'hésitez pas à partager vos impressions et théories ;)
Bonne lecture !


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Le lendemain matin, tous les souverains de l'Ouest et de l'Est se retrouvèrent autour de la Table des Dix. À l'aube de ce septième jour, nombreux montraient des traits tirés et des yeux étroits. Pourtant, la voix de la Présidente lorsqu'elle ouvrit les débats n'en fut pas moins déterminée.

— Je déclare la Table des Dix ouverte en ce septième et dernier jour. Je propose que nous poursuivions les débats interrompus hier, concernant le paradoxe auquel font face les femmes de notre dynastie damnée.

— La conclusion à laquelle nous étions arrivés hier, grâce à la reine Eléanor, rappela Christian, est que notre dynastie est dirigée par des fantômes. Puisque la plupart des royaumes sont gouvernés par des femmes, alors même que les femmes n'ont aucun pouvoir selon la Loi Sacrée.

— Exactement, renchérit Marina. Il s'agit, je crois, d'un très bon résumé de notre dilemme.

— Mais... alors... tenta Eléanor d'une voix fluette, ce qu'il suffirait de faire, ce serait... Donner aux femmes la présence... qu'elles n'ont pas ?

— Cela semble être en effet la solution la plus pertinente, concéda Diane, sa voix monocorde.

— D'accord, intervint Amalric dans un soupir à peine dissimulé, mais comment on va faire ça concrètement ?

Les regards de Marina et Diane se posèrent ensemble sur le roi de Galvin, mais leurs lèvres demeurèrent closes, à la place ce fut la voix enjouée de Juliette qui retentit dans le silence.

— Eh bien, on pourrait tout simplement changer la Loi de l'Aîné ? Celle qui impose que l'aîné de la fratrie royale hérite du trône. Au lieu d'écrire « aîné », on peut écrire « aîné » accompagné d'un « e » entre parenthèses ? Ou alors...

— Cela dit... reprit Eléanor, sa voix soudain un peu plus affirmée, pourquoi... ce serait l'aîné qui devrait régner ?

— En effet, reconnut Marina, les sourcils froncés. Rien ne justifie que ce soit l'aîné qui règne par défaut.

Puis, la voix chaleureuse et profonde de Taravahë retentit, et après la traduction fournie par son interprète, Boris des Andes s'attela à transmettre les mots de la cheffe des Îles Taravané.

— « Savez-vous quelle est la raison pour laquelle l'aîné devrait régner ? »

Une hésitation se saisit de l'assemblée de souverains de l'Ouest, avant que la reine Garance ne prenne la parole d'un ton calme.

— Nous pouvons supposer que c'est parce que l'aîné est celui ou celle qui atteint l'âge de régner en premier, ainsi il est plus prudent de le désigner par défaut, au cas où les souverains actuels deviendraient soudain incapables de régner par exemple.

Plusieurs rois et reines hochèrent la tête de concert, accompagnés ensuite par Taravahë dont le sourire était presque taquin. Puis une voix glaciale prit la parole.

— Cependant, cela n'est rien d'autre qu'une supposition. Sans doute nos ancêtres ont-ils cherché une règle universelle qui permettrait de rendre la transmission du pouvoir simple et certaine.

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