L'Alpha au féminin

Chapitre I.

—Dis maman, tu peux nous lire une histoire ?
—Bien sûr, mes chéris !

Avec ma sœur, on se dirige devant nos livres pour notre prochaine histoire. Sans hésitation, on pose une main sur la même couverture.

—Oh, encore cette histoire ?
— Oui ! S’il te plaît !
— D’accord… D’accord !

Quand on parle en même temps et que nos voix sont parfaitement en accord, notre mère nous sourit délicatement. Avec ma sœur, nous partageons notre lit, alors c’est côte à côte et les doigts entrelacés qu’on part se coucher. Maman se met assise sur le rebord du lit, le livre sur les genoux pour commencer à nous lire cette histoire.

— Il était une fois, commence alors maman…

Un esprit valeureux, une guerrière si forte sauva un lointain royaume de la destruction.

Cette histoire, la première fois que je l’ai entendue m’a bouleversée. Depuis toujours, les alphas sont l’élites de notre monde mais cette guerrière déchue a sacrifié sa vie pour sauver ce royaume. Bien qu’il s’agisse de là que d’une simple histoire, j’ai toujours admiré cette lointaine héroïne. Une alpha aussi belle que cruelle mais aussi forte que gentille qui voulait retrouver l’oméga dont elle était tombée amoureuse, un garçon au cœur pur.

—Oh, ta sœur s’est endormie.
—C’est parce que ton histoire est belle, maman.

J’ai beau l’entendre tous les soirs, maman arrive toujours à  la lire dune nouvelle manière. Je souris à ma mère qui me le rend également. Maman est si jolie avec ses longs cheveux blonds et son visage de poupée, on dirait une princesse.

— Merci mon chéri, me dit-elle en caressant ma joue.

La main chaude de maman m’aide à trouver le sommeil à mon tour. Quand je ferme les yeux pour partir dans le pays des rêves, je m’imagine toujours la même scène. Un endroit fleuri dans cette magnifique forêt perdue au milieu de nulle part. Il y a cette femme seule et isolée qui attend qu’on lui tienne compagnie. Comme je m’endors toujours avant la dernière ligne, je ne me souviens jamais de la fin alors à chaque fois, je l’imagine dans mes rêves.

—C’est encore toi, gamin ?
— Je… Je ne suis pas un gamin !

Je me défends comme je peux même si en effet, je ne suis encore qu’un enfant. Sauf qu’un jour, je grandirai ! Et quand je serai un adulte, je lui demanderai sa main !

—Alors dépêche toi de grandir.

Quand elle tourne sa tête pour me regarder et m’adresser un baiser sur le front, je découvre pour la première fois son visage. Ses magnifiques boucles d’or et yeux dorés ont eu raison de mon cœur. Même si elle existe seulement dans mes rêves, je suis tombé amoureux d’elle.

—Allez, je dois y aller.
—Ehh ? Dé… Déjà ?!

Quand l’héroïne alpha se lève pour partir, un vent se lève et fait voler des pétales autour de nous. À cause de mon petit corps, je ne parviens pas à la rattraper.

C’était notre quatre cent-quatre-vingt-dix neuvième rencontre.

Depuis ce rêve, je ne l’ai plus jamais revu et des années se sont écoulées. Il faut dire, nous avons fini par grandir avec ma sœur et avec le temps, nous avons égaré ce livre qui doit traîner quelque part à la maison.

—Hotaru !
—Ma…Maryn ?

Maryn est ma sœur jumelle et tous les deux sommes nés omégas. Ma sœur est une magnifique jeune fille qui croule sous les demandes en mariage. En même temps, elle ressemble comme deux gouttes d’eau à maman avec ses longs cheveux blonds et ses grands yeux verts.

—Tu ne rencontreras jamais quelqu’un avec cette apparence si tu continues comme ça !
—Encore cette histoire ?

Si on se ressemblait petits, j’ai décidé de m’affirmer autrement en grandissant. Je tiens mes cheveux blancs de notre autre mère et mes yeux bleus aussi. Ma sœur n’aime pas mes piercings mais pour rien au monde, je les enlèverai. Et si notre mère (a) essaye par tous les moyens de me les retirer, elle sait qu’elle peut se foutre un doigt dans l’œil !
Un jour, j’ai réalisé que cette femme n’était qu’un souvenir lointain et cela m’a brisé le cœur. Réalisant que mon amour ne me serait jamais rendu, j’ai décidé de tout faire pour oublier ce souvenir d’enfant. J’ai percé mes oreilles ainsi que mon nez, créant la surprise générale autour de moi. Je sais que Maryn s’inquiète pour moi mais depuis ce jour, j’ai décidé de ne plus ouvrir mon cœur.

— Si… Si tu le dis, lui réponds-je gêné.
—Tu repenses encore à ton amour d’enfance, n’est-ce pas ?

Voilà pourquoi j’aurais mieux fait de me taire le jour où je lui ai tout avoué. Rien que d’en entendre parler, ça me rappelle sans cesse celle pour laquelle mon cœur a battu la première fois.
J’ai beau regardé d’autres alphas, personne d’autre que cette femme ne m’intéresse.

J’aimerais moi aussi vivre un amour comme mes deux mères le connaissent. L’une est alpha, l’autre oméga. Si tout le monde pensait qu’elles n’étaient pas faites pour être ensemble, elles se sont toujours battues l’une pour l’autre. Et de leur union, Maryn et moi sommes nés.

—Excusez nous, votre mère (a) vous demande.

Notre mère est une personne très hautement placée au sein de notre société. Son statut lui confère un certain confort de vie dont on ne va pas se plaindre. Elle a de très bons rapports avec la famille royale du pays. L’une de nos servantes nous emmène alors jusqu’à ses appartements. C’est rare qu’on vienne ici avec Maryn mais tout de suite, maman nous met à l’aise. Notre autre mère s’est absentée pour rendre visite à sa famille alors c’est à trois qu’on se retrouve.

— La reine souhaite absolument vous rencontrer.
— HEIIN ?!
—Hotaru, un peu de tenue, me rappelle à l’ordre ma sœur.

I…Il n’y a que moi que ça étonne ou quoi ? Bon, d’accord maman connait la famille royale en personne  mais avec Maryn nous restons que de simples omégas.

—La reine est une amie à moi et comme je parle sans cesse de vous, elle a souhaité vous inviter à prendre le thé chez elle.

« Chez elle », hein ? La vielle ne réalise pas qu’on parle quand même du palais ?

Si nous sommes privilégiés par rapport à d’autres omégas, c’est un peu soudain. Néanmoins, j’ai bien envie de voir à quoi ressemble le palais. Dans les livres, on raconte qu’aucun oméga y vit. En même temps, tous les membres de la famille royale sont des alphas. Et d’après certains omégas du coin, la princesse Atheena serait une magnifique femme.

—Un fiacre nous attend pour demain alors tâchez de ne pas vous coucher trop tard.

Sur ce, notre mère prend congés. Avec Maryn, on regagne nos appartements et une fois dans notre chambre, ma sœur se précipite devant sa penderie pour chercher la tenue idéale. Pfff… comme je suis obligé d’y aller pour ne pas faire du tort à la vieille, je suppose que moi aussi, je dois faire un effort. Néanmoins après réflexion, je décide de garder mes vêtements habituels.
Maryn rouspète mais j’ignore sa voix. Je préfère me coucher en premier pour me vider la tête mais… je suis surtout pris d’assaut par pleins de pensées.

Petite note :

Pour distinguer les deux mamans, il y aura une petite annotation afin que ce soit plus facile de s'y retrouver ---> (a) pour alpha et (o) pour oméga.

C'est pour qu'on sache à/de qui on parle.

Sinon, n'hésitez pas à voter pour ce premier chapitre et à commenter !
Je vous promets un duo explosif et sexy entre Hotaru et sa belle Atheena ❤️