Chapitre VI

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Après cela, nous avons fini par rentrer chez nous. Ma sœur n’a pas arrêté de parler d’Atheena avec nos mères mais personne n’est au courant de la relation que j’entretiens avec cette dernière. Enfin, ce n’est pas vraiment ça. Nous ne sommes dans aucune relation avec Atheena. Je dois être le seul à me tourmenter l’esprit pour un simple baiser.

Quel idiot ! Je me prends la tête pour si peu !

Une balade en ville ? La bonne blague ! Je pense surtout que cette bonne femme s’amuse de ma naïveté. Avec sa beauté, elle n’aura aucun mal à se pavaner dans les rues aux bras d’omégas. Aucune chance pour qu’elle se souvienne de cette promesse.

—Un bébé ?!

Nos deux mères nous ont convoqué ce matin très tôt, ma sœur et moi pour nous annoncer la nouvelle. Maman(o) attend un heureux évènement. Bientôt, notre famille va s’agrandir avec l’arrivée d’un bébé. Avec Maryn, nous allons devenir grand frère et grande sœur pour la première fois.

—Venez vers moi, mes chéris.

On s’approche de notre mère (o) qui nous prend ensuite par la main. Wouah… ! Avec Maryn, nous avons les yeux pleins d’étoiles quand on sent le ventre arrondi de notre mère bouger sous nos doigts. Le corps des omégas est capable d’offrir la vie à un petit être, qu’importe le genre de l’individu ou son âge. Je suis sur que Maryn apporterait de beaux enfants à une alpha comme Atheena.

Raah ! Me voilà encore avec ce genre de pensées. Depuis que Maryn m’a avoué avoir des sentiments pour elle, je n’arrête pas d’imaginer le pire.

Le « pire » ?

Comme ci Atheena me devait des comptes. Qu’elle se marie avec Maryn si ça peur lui faire plaisir ! Il ne faudra cependant pas qu’elles comptent sur moi pour assister à leur union.

— Dame Hericka, vous avez un appel.
—Qui ça peut bien être ?

Mère (a) doit s’absenter car une domestique est venue la chercher le temps de répondre au téléphone.

—Gnh… !

Maman (o) tire la tête quand elle a un soubresaut soudain. Un peu paniqués avec ma sœur, elle vient nous rassurer avec un tendre sourire.

— Je vais bien, ah ah ah ! Ce bébé possède déjà une sacrée force.
—Maman…

Elle glisse une main contre la mienne et celle de Maryn.

—Je suis très heureuse de pouvoir accueillir cet enfant avec vous.
— Je…

Alors que je voulais lui répondre, maman (a) revient vers nous pour nous faire part de sa conversation.

— Je dois me rendre à la cours, il manque un représentant, soupire-t-elle.

Elle regarde sa compagne, partagée entre ses obligations et son désir de la soutenir dans ce moment difficile. Maman (o) aura beau nous sourire ainsi, nous savons aussi que les grossesses peuvent être compliquées.

—Vas-y Hericka.
—Megumi…

Nos deux mères de regardent.

—Si nous pouvions t’apporter des médicaments pour soulager la douleur, je pourrais assister à cette réunion l’esprit tranquille…

Je regarde ma mère (a), prise par un choix délicat. Elle ne peut pas se permettre de faire faux bond à la reine Anya qui compte sur elle non plus.

— Maryn pourrait rester avec maman (o) pendant que tu te rends à la cours et que je vais chercher des médicaments ? Leur proposé-je.

Je connais assez bien la capitale alors je n’aurais aucun mal à trouver une pharmacie et des médicaments une fois sur place.

—Il n’en n’est pas question ! Et s’il t’arrivait malheur ?

Oh là, elle va dans les extrêmes. Je suis un adulte capable de dire « non » face à un inconnu. Pour qui elle me prend ?

— Je ne suis pas un bébé, ce n’est pas la première fois que je sors me balader à la capitale !

Je prends une veste, mets un parfum pour masquer mon odeur et ressers les liens de mon collier pour me protéger de toute attaque. Cela rassure ma mère (a) qui décide de faire le trajet avec moi. Comme nous nous rendons à la capitale, autant prendre sa monture. Ma mère est une cavalière exceptionnelle alors impossible qu’il m’arrive quelque chose.

Je veux dire… elle est reconnue pour sa beauté froide et son maniement de la lance à travers tout le royaume. Je comprends pourquoi la reine Anya lui porte beaucoup d’estime.

—Maryn, je compte sur toi pour veiller sur ta mère.
—Oui, maman !

Une fois qu’on salue les filles, nous prenons la route avec maman pour nous rendre à la capitale.
C’est toujours un moment magique de parcourir les vastes plaines et de voyager à travers les différents paysages. J’admire toujours autant ces endroits incroyables. Notre beau royaume est un endroit vaste et riche à la fois !

—Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas retrouvé seuls, Hotaru.

Maintenant qu’elle le dit, c’est vrai. Maman est très souvent prise par son travail et comme j’ai grandi de mon côté, j’ai à présent une certaine intimité. Puis, nous sommes un peu chien et chat avec maman alors par moment, la communication n’est pas facile.

Oh, on s’entend bien et elle sait que je l’aime, mais nous avons tous les deux un fort caractère en plus d’une nature opposée.

—Toujours pas décidé à te marier ? Me demande-t-elle.
—Eh ?

Encore cette histoire de mariage ? Pourtant, elle sait parfaitement ce que je peux en penser. Je ne veux plus jamais ressentir un tel amour  pour quelqu’un et voir  mon monde s’effondrer. Ça me fait penser… j’ai embarqué ce livre avec moi la dernière fois dans mes affaires, il faudrait que je pense à le rendre à Atheena et sa mère.

— Tu devrais pourtant savoir que je n’ai rien d’élégant. Je n’ai pas le charme et la grâce de Maryn.
—Encore dans la comparaison ?

Tout en poursuivant notre chemin, ma mère me fait part de ce qu’elle pense.

— Tu devrais apprendre à te faire un peu plis confiance ! Me dit-elle. Tu n’as pas besoin de ressembler à ta sœur pour être mignon.

Maman…

—Parfois, je me demande ce que Megumi peut me trouver… pense-t-elle. J’ai moi aussi un sale caractère et une apparence froide.

Pourtant, quand je regarde ma mère, je suis toujours fasciné par sa beauté. Ses longs cheveux blancs la rendent unique en son genre ! Ses magnifiques yeux bleus transpercent le regard de n’importe qui ! Je l’ai toujours trouvé très belle malgré cette apparence « froide ». Alors à elle aussi, il lui arrive de se poser des questions ?

—Mais tu sais, ça n’a pas d’importance ! Avec ta mère, on s’aime alors rien ne peut nous séparer !

Elles sont complémentaires. Avec son fort caractère, il est parfois difficile pour ma mère (a) de se remettre en question. Sa nature l’oblige à tenir tête ce qui lui vaut parfois quelques mésaventures. Rien de bien méchant en soi, mais heureusement qu’elle a maman (o) à ses côtés. Sa nature plus douce et posée l’aide à garder un certain équilibre.

À ses côtés, elle est beaucoup plus apaisée et sereine.

—Toi aussi, tu rencontreras un jour quelqu’un qui fera vibrer tout ton être, mon garçon.

Quelqu’un qui me fera vibrer ?

L'Alpha au féminin Where stories live. Discover now