Chapitre XIX

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L’alpha me caresse d’abord pour voir mes réactions puis, quand il se rend compte que je vais bien, il se décide à glisser un premier doigt.

Je gémis entre douleur et plaisir et ferme les yeux pour me concentrer sur ces sensations. C’est étrange de sentir mes chaires s’écarter mais je l’accepte assez facilement. Voyant que je m’adapte, Damien plonge un deuxième, puis un troisième doigt à l’intérieur avant de me faire une demande surprenante.

—Te… toucher ?
—C’est exact. Je ne peux pas te préparer et me lubrifier en même temps.

Je rougis car je n’ai jamais touché de corps. Enfin… il m’arrive de me soulager comme tout le monde mais ça ne compte pas. Si je suis nul et que Damien finit par perdre son érection, je m’en voudrai.

Pourtant, malgré mes peurs, je m’empare de la coupelle. La même qui a servi à ses doigts pour en badigeonner les mains. J’avale m’a salive, pas très convaincu de moi-même puis, enroule mes doigts autour de son sexe. Comme je le pensais, il est encore plus gros dans mes paumes. Damien frissonne et laisse même échapper un soupir rauque qui me fait doucement sourire. Je prends plus de plaisir que je ne l’aurais cru et cela semble beaucoup plaire à mon amant.

—Dam…ien.

Alors que je m’empare de ses lèvres pour l’embrasser, il me plaque sur le lit pour se mettre au dessus de moi. Ses cheveux retombent et encadrent parfaitement son visage carré. À côté du lit, il y a une petite table de nuit entrouverte. Je suis du regard sa main qui plonge à l’intérieur de l’unique tiroir pour en sortir plusieurs préservatifs.

Pour me faire participer à notre union, il porte le petit sachet unique à mes lèvres pour que je l’ouvre avec mes dents. Lui n’a qu’à tirer dessus d’un geste calculé avant de l’enrouler autour de lui.

—Si ça te fait mal, dis le moi et j’arrêterai.

Je doute qu’il puisse s’arrêter en pleine action à cause du nœud pénien qui va le retenir en moi, mais j’apprécie ses efforts. Je passe mes mains sur ses épaules pour l’inviter à glisser en moi.

Damien y va doucement quand mes chaires s’écartent en sa présence. Malgré toutes les précautions prises, je me crispe en sentant une douleur envahir mon corps. Incapable de retenir mes larmes, je pleure sous les yeux de mon amant qui décide alors de venir me caresser.

—Damien !
— Détends toi, je veux simplement t’aider.

Damien me masturbe doucement tout en s’énonçant plus loin. Ses caresses m’aident à accepter sa présence jusqu’à ce que ses poils caressent mes fesses. Ça y est ! Pour la première fois de ma vie, je me lie physiquement à quelqu’un et cela me bouleverse.

Je pleure, non pas parce que Damien me fait mal. Chaque poussée me mène aux portes de la jouissance, je suis partagé entre un sentiment de joie et de peine. J’aurais aimé partager cet instant avec Atheena, me tenir à elle comme je le fais avec Damien. Crier son nom et pleurer sous la vague de plaisir qui me submerge.

Mais ça ne sera jamais nous. Atheena est promise a un autre destin. Bientôt, elle épousera ma sœur avec qui, elle fondera un foyer aimant. Les deux femmes auront alors de magnifiques enfants et une vie pleine de joie et d’amour.

Je me rapproche dangereusement de la jouissance, ma tête tourne, mes yeux sont submergés par des larmes que je ne parviens pas à contrôler. Damien aussi est sur le point de venir mais c’est moi, qui craque le premier. Mon hurlement a dû lui casser les oreilles puisque moi-même, je me suis fait mal aux tympans. Je me contracte subitement autour de lui qui jouit à son tour avant de s’effondrer sur moi.

Damien se laisse glisser sur le côté pendant qu’on reprend notre souffle. Après cela, je crois m’endormir à ses côtés, épuisé par nos états intenses.

***
—Aaaaaah !

Je me réveille en sursaut dans la journée après m’être souvenu des dernières heures passées. Je suis toujours dans la chambre de Damien. Je porte un regard à mon corps —encore recouvert par l’épaisse couverture — pour découvrir que je suis habillé. Damien m’a lavé et habillé ! Je rougis car il m’a vu complètement nu !

Sur le coup de l’action, ça ne m’a pas traversé l’esprit mais à présent que tout me revient en tête, je suis terriblement embarrassé.

On… On a fait l’amour ensemble hier ?!

Je me lève non sans éprouver une certaine douleur dans les reins. Bordel, Damien m’a casé le cul ! Je ne peux pas m’asseoir sur une chaise —ni un coussin— pendant au moins deux jours !

Je me reconcentre et comprends que je suis tout seul. Damien a remis de l’ordre dans la chambre avant de probablement s’absenter car il n’est pas non plus dans la salle de bain.

—Damien ?

Je quitte la pièce à la recherche de l’homme et descend au rez-de-chaussée pour espérer le retrouver . Je traverse le couloir principal mais m’arrête devant l’entrée du salon quand je l’entends parler avec quelqu’un. Une femme apparemment.

—Qu’est-ce que tu viens de dire ?!
Cette voix, c’est celle de ma mère (a) ?

Interloqué par la présence de cette dernière, je rejoins très vite Damien qui semble lui faire face.

—H…Hotaru ?

Je vois. Ma mère est venue jusqu’ici pour me ramener avec elle.

— Qu’est-ce que tu fais ici ?!
—Ça me paraît évident ! On rentre à la maison !

Quand elle m’attrape par le poignet, je lui crie de me lâcher.

—Hotaru…

Je me jette sur Damien qui est toujours assis sur le fauteuil et me tiens à son cou.

—Je reste ici !
—Ne dis pas de bêtises !
— Je vais reste ici avec Damien pour toujours ! Insisté-je.

Je tiens tête à ma mère qui ne comprend pas ma réaction. Je préfère encore rester ici avec Damien que de retourner à la maison pour assister à l’union entre Maryn et Atheena.

—Quel est le problème, Hericka ? Lui demande alors Damien qui vient me rassurer d’une caresse à la tête.

Ma mère regarde son ami de longue date.

—Je croyais que tu ne voulais plus jamais te lier à quelqu’un… ? Lui dit-elle.
—En effet. Mais Hotaru a changé ma vie.

Le visage baissé et le regard triste, ma mère s’adresse à moi.

— C’est ce que tu veux réellement, Hotaru ? Es-tu certain de pouvoir être vraiment heureux aux côtés de Damien ?
—Ma…man.

Pourquoi me dit-elle cela comme ci elle était convaincue d’une toute autre vérité ?

—Très bien. Je capitule, avoue-t-elle en rendant les armes. Mais laisse nous au moins partager ce bonheur avec toi.

Elle sait parfaitement que je les aime. Que ce soit elle, maman ou Maryn, je ne les déteste pas ! Damien avait raison, je ne peux pas mentir. Je plonge dans les bras de ma mère  heureux de pouvoir la serrer une nouvelle fois contre moi.

—Mon bébé, tu m’as tellement manqué… ne me refais plus jamais ça.

Elle a eu peur et comme je la comprends. Il faut dire, je suis parti de la maison un peu précipitamment mais je lui promets de ne plus jamais les fuir. Après un long échange, ma mère accepte que je reste vivre auprès de Damien, persuadé que je vais l’épouser. Pour l’heure, elle doit s’en aller afin d’apporter la bonne nouvelle aux filles, et aussi me ramener quelques affaires afin que je puisse définitivement m’installer ici.

Il n’y a pas de raison que les choses tournent mal, n’est-ce pas ?

L'Alpha au féminin Where stories live. Discover now