Chapitre XX

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Hotaru, je t’en prie reste avec moi ! Ouvre tes yeux !
—A… Atheena ?

Ah oui, c’est vrai… nous avons chuté du haut de ce ravin. La pluie ne cesse de s’abattre alors que je me vide de mon sang.

— Je… vais mourir, n’est-ce p…as ?
—Idiot, arrête de parler, je te promets que je vais te sauver.

Pourtant elle le sait, c’est sans espoir.

***
Quelques temps plus tôt…

Ça y est, le mariage entre Atheena et ma sœur a été fixé. Je devrais pourtant en avoir rien à faire mais je ne peux pas. J’ai beau vivre avec Damien, coucher avec lui et partager tout ces instants à ses côtés, c’est Atheena que j’aime.

Pourtant, j’essaye sincèrement de m’attacher à lui. Je fais en sorte de ne jamais parler d’elle, de penser juste à nous deux mais c’est au dessus de mes forces. D’ici quarante huit heures, le mariage aura lieu et je compte bien y aller pour m’y opposer. L’idée qu’Atheena puisse en aimer une autre me dévaste.

Ah, je suis le pire des frères. Maryn va me détester après cela.

—Hotaru, on peut discuter ?
— B… Bien sûr !

Je me lève de ma chaise, paniqué à l’idée que Damien découvre mes intentions. Évidemment, il n’est au courant de rien, la seule à qui j’ai pu me confier est ma mère (o). Un jour alors qu’elle me rendait visite avec maman, elle a su voir la peine que je gardais au fond de moi. Il faut dire, maman est une oméga, elle me comprend mieux que personne. Depuis, je corresponds par lettre avec elle dans le dos de Damien.

—Tu comptes m’abandonner, n’est-ce pas ?
—H…Hein ?

Je me fige quand il s’approche de moi, la tête baissée. Je n’arrive pas à bouger, c’est comme ci mes jambes refusaient de bouger d’elles-mêmes. J’ai un drôle de pressentiment.
Damien, il… il n’est pas comme d’habitude.

Si je ne vois pas tout de suite son regard, son aura a changé.

— De… de quoi parles-tu ?

Mince, j’ai la voix qui tremble.

—De « ça » !
—Aah !

Il m’attrape soudainement par le poignet pour me voler la lettre que ma mère m’a récemment envoyée.

—Ce… Ce n’est pas ce que tu crois !
—Vraiment ? Alors pourquoi te donne-t-elle le lieu de réception si ce n’est pas pour y aller, hein ?!

Que faire… ? Si je ne fais rien, Damien va se fâcher.

Depuis quelques semaines, il lui arrive de se mettre en colère. Quand il rentre, il n’est pas rare qu’il me serre dans ses bras, m’embrasse délicatement avant de s’énerver pour un rien. Ces moments là me font très peur car je n’aime pas quand il me crie dessus. Parfois, il me frappe. Bien sûr, je n’ai rien dit à mes mères car elles seraient beaucoup trop inquiètes pour moi. Et puis une gifle… ce n’est rien comparé à la souffrance que je lui cause.

— Je… je…
—Voilà pourquoi les omégas sont des êtres stupides !

Comme je le redoutais, Damien s’énerve, crie et me porte une claque au visage.

Je suis tétanisé, incapable de réagir.

— Je vais faire en sorte que tu ne puisses plus marcher.

Damien m’attrape alors par les cheveux et me pousse violemment en avant pour me faire tomber par terre. Au sol, il ne me laisse le temps de me relever qu’il m’assène de violents coups de pieds partout sur le corps. J’ai terriblement mal dans le ventre, comme si mes intestins allaient exploser.

—Pitié !

Je me débats comme je peux mais Damien est plus fort que moi. D’habitude, il me met juste une gifle, puis s’excuse pour son comportement. Comme un idiot, j’accepte ses excuses et lui pardonne parce que je me sens coupable de la situation. Mais aujourd’hui, c’est complètement différent.

Je me vois mourir !

Je tente de me débattre, griffe Damien au visage et sur les avant-bras mais rien y fait. Damien fait pleuvoir les coups sur mon corps et mon visage.  Ce n’est qu’après de longues minutes qu’il se redresse pour me venir en aide. A terre, il fait un allé retour dans la salle de bain pour prendre de quoi me soigner. Mais pour la première fois, je repousse sa main quand il l’approche de moi, un coton entre les doigts.

—Je veux juste te soigner, ne bouge pas.

Trop faible pour réagir, je le laisse me procurer les soins. Quand je vois certains cotons imbibés de sang, je réalise la violence dont je viens d’être victime.

Après cela, Damien s’est renfermé sur lui-même.

L'Alpha au féminin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant