L'Alpha au féminin

Chapitre XXVIII

Toute la ville est plongé dans la lumière tamisée des lanternes. Pendant ces deux jours, j'ai beaucoup réfléchi à cette décision. Si ma réponse est évidente et que je souhaite rester à ses côtés, je dois aussi comprendre ce que cela implique. Si j'accepte réellement de me lier à Atheena, je devrais à mon tour quitter cette maison. M'unir à elle et... accepter de porter sa trace sur ma peau.

- Hotaru, tu... tu n'y vas pas ?
-Maryn ?

Je regarde ma sœur qui arrive derrière moi dans cette chambre que je suis sur le point de quitter pour toujours. Nous avons beaucoup pleurer pendant ces deux jours, et pas plus tard que ce matin. Nous avons longuement discuté de chacun, de nous, de la princesse mais aussi de ce que cela impliquerait.

Là encore, nos larmes sont incontrôlables. Je cours vers ma sœur pour la serrer dans mes bras.

- Jamais je ne te trahirai, Maryn !

Maryn a plus ou moins accepter la décision de la princesse et ne souhaite que mon bonheur. Mais je sais aussi qu'elle a peur que je l'oublie alors que c'est réellement impossible. Toutes ces années passées à côté d'elle, ces moments partagés et ces souvenirs sont à jamais gravés dans mon cœur.

- Il est temps pour toi d'aller la rejoindre...
- Maryn, je suis déso...
- Chut, je t'en prie... m'arrête-t-elle en posant une main sur mes lèvres... ne rends pas ça plus compliqué...

Ma présence ici ne ferait que la faire souffrir davantage même si elle a accepté la situation. Je ne suis qu'un égoïste... je n'ai pensé qu'à moi-même dans cette histoire.

-D'accord...

Je prends malgré tout sur moi pour ne pas réduire à néant ses efforts et me mets à la dépasser pour sortir de la pièce. Avant de quitter cette chambre qui va par la suite énormément me manquer, je m'arrête un instant pour lui dire ce que je ressens réellement.

- Je t'aime, Maryn.

Puis au moment où je quitte la pièce, j'entends ma sœur s'effondrer.

Je suis réellement désolé pour tout le mal que je t'ai fait, Maryn.

***
J'arrive à la capitale tant bien que mal après avoir couru depuis la maison. Mince... mes sandales me font terriblement mal aux pieds... rah ! Tant pis... je dois retrouver Atheena avant de la perdre une nouvelle fois. Cependant, comment la retrouver avec tous ces gens ?

Il y a beaucoup de monde ce soir encore. En même temps, tous les habitants attendent ce festival. Depuis toujours, nous célébrons ce moment. Chacun prend une lanterne dans laquelle il inscrit son souhait le plus cher et à minuit pile, tous la lâchent pour que les Dieux en prennent connaissance. C'est bien la première fois que je participe à ce festival et pour l'instant, tout ce qui m'importe c'est de retrouver Atheena.

- Hey ! Tu peux pas faire attention ?!
- Je... je suis désolé...

Je n'ai pas fait attention à cet alpha en tentant de me frayer un chemin parmi ma foule.

-Te fous pas de moi !

L'homme m'attrape par le col de ma blouse pour m'attirer vers lui. Cette odeur... il empeste l'alcool, c'est horrible ! Avec toute cette bonne ambiance, personne ne remarque notre altercation.

-Lâchez-m...
-Oh ? Mais c'est que t'es plutôt mignon pour une demi portion ?

Alors que je tente de repousser ses intentions de m'embrasser, on vole finalement à mon secours.

-Athee... na ?

Atheena vient tout juste d'arriver et son intervention n'est pas passée inaperçue. Elle vient de maîtriser un alpha deux fois plus grand qu'elle grâce à une méthode de défense très redoutable. Décidément... cette femme n'a rien à leur envier.

- Ne restons pas là, on va attirer l'attention.

Atheena m'attrape par la main pour m'emmener un peu plus loin mais je ne peux me retenir de crier quand mon pied gauche me fait affreusement souffrir.

Atheena s'arrête, se retourne pour me regarder puis pose les yeux sur mes pieds.

- Ça à l'air de te faire souffrir.
- Je... Je vais bien, je peux continuer !

Je ne peux pas perdre la face devant elle pour un bobo de pacotille. Dans la douleur, je dépasse la princesse qui me retient simplement par le poignet.

Je fixe la princesse qui est de dos. Elle... elle a noué ses cheveux d'une manière très élégante ce soir. Sa couronne de tresse et joliment décorée par un bijou de cheveux argenté. Sa longue robe laisse apparaître son magnifique dos nu. Il n'y a que la princesse pour porter des talons aussi hauts alors que le sol n'est pas vraiment lise.

- Tu n'as plus besoin de jouer au fier devant moi, Hotaru.
-Atheena...

Sans vraiment y faire attention (et parce que ça m'arrange bien) elle glisse doucement ses doigts de mon poignet à ma main.

- Très bien... j'abandonne.

Je ne peux décidément pas lutter contre Atheena. Pas quand elle me regarde avec ses yeux là quand elle se retourne enfin.

Ah bordel, tout chez elle me plaît. Même son sale caractère !

Il y a tant de personne dans ce monde et c'est elle que mon cœur a choisi.

- Allons, ne me regarde pas avec ces yeux larmoyants où je ne vais pas pouvoir y résister.
-Eeeh ?!

Mais enfin... ?! Pourquoi je me mets à rougir comme un idiot ? Atheena ne raconte décidément que des bêtises ! Si elle croit que c'est le moment pour dire ça, elle... non, mais en fait, c'est plutôt moi qui suis dérangé dans cette histoire ? À... À quoi est-ce que je suis en train de penser ?!

-On sera tranquille là-bas.

Oh mais oui ! Il y a un petit coin isolé avec un banc qui nous offre une magnifique vue sur le royaume et ses plaines.

- Attend, je vais t'aider.
- Euh... ? EEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEHH ?!

Je suis paniqué et complètement embarrassé quand elle me prend dans ses bras comme on porterait un enfant. Mais sa chaleur, son odeur... tout en elle m'apaise. Mes jambes passent inconsciemment autour de sa taille alors que mes bras se tiennent autour de ses épaules. Bordel, mon cœur ne vas donc jamais s'arrêter de battre ?

Arrivé aux pied du banc, Atheena s'installe en premier pour que je puisse rester sur ses cuisses. Cette position est un peu embarrassantes car je n'ai à présent plus aucun moyen de la fuir. Condamné à regarder son magnifique visage, je ne parviens plus à me retenir quand sa main caresse ma joue.

-Mh...

Ce baiser, ça fait des jours que j'en rêve.