18. Mathieu le mécano

4.7K 229 29
                                    

Isaïa Paris - studio de photo

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

Isaïa
Paris - studio de photo

Aujourd'hui, j'ai rendez-vous pour la supervisation d'un Édito, c'est-à-dire la couverture d'un magazine. Je dois habiller une jeune influenceuse qui fera la Une du magazine Nylon. J'ai trop hâte !

Je connaissais pas jusqu'à maintenant. Mais je suis ravie de m'occuper intégralement de toute la partie stylisme. Du moodboard à la tenue, j'ai choisi minutieusement chaque accessoire et vêtement.

Dix heures pile. L'influenceuse arrive au bureau. Toute souriante, elle se présente à chacun de nous.

— bonjour, Paola, enchantée.

— enchantée, je sers sa main, je suis Isaïa.

— wow ! Trop jolie ton prénom !

— merci ! Je rigole légèrement. Viens avec moi, ça sera moi ta styliste du jour. Je vais te présenter ton look.

Tout en marchant jusqu'à sa loge, je lui explique le déroulement de notre matinée. Ensuite, je la laisse se préparer. Quand elle a fini, elle se place devant l'objectif de l'appareil photo et le shooting démarre enfin.

Toute ma journée se passe comme ça. Aujourd'hui j'ai été essentiellement sur place, au studio, alors je n'ai pas eu à bouger.

Dix-sept heures sonnent. Il est temps pour moi de quitter les lieux. Je termine normalement à dix-huit heures mais mon dernier rendez-vous s'est terminé plus tôt que prévu. Alors je me dirige vers la gare pour prendre le métro ainsi que le train.

Toute contente de ma journée, je fais des audios à Shay mais mon euphorie redescend bien vite. Il y'a le trafic interrompu sur ma ligne. Oh non !

Je regarde le prix d'un Uber d'ici où je suis jusqu'à chez moi mais c'est un peu trop cher. Le soucis c'est que je dois attendre environ deux heures avant que le trafic reparte. Soit je prends un taxi, soit j'attends que le train remarche, soit j'appelle quelqu'un pour venir me chercher.

Je choisi la troisième option. Je ne peux pas appeler Shana car elle fini plus tard que moi, mais je peux appeler Sadam qui n'a pas des horaires de bureaux. Ça se trouve même qu'il est dans les alentours.

Une sonnerie. Deux sonneries. Il répond.

— tu veux quoi ?

Je roule des yeux.

— alors déjà bonjour sale aigri, j'entends des rires à côté. T'es occupé ? J'ai besoin que tu me rendes un service s'il te plaît.

— ça dépend c'est quoi.

— je peux pas rentrer en transport jusqu'à chez moi parce que y'a le trafic interrompu. Et les taxis c'est trop cher. Tu peux venir me chercher s'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît !

Il souffle.

— envoie-moi l'adresse.

— merc-, trop tard il m'a raccroché au nez.

Bon au moins je ne vais pas rester à poireauter trop longtemps ici !

Je lui partage donc là où je me situe via Maps. Il me répond qu'il sera là dans trente minutes. Et dire que c'est le temps de trajet que je faisais tous les jours ! Faut vraiment que je répare ma voiture !

Trente minutes plus tard, j'entends le moteur d'une voiture ralentir à mon niveau. Je reconnais directement la caisse de mon cousin. J'ouvre la portière de la place passagère mais c'est avec surprise que je tombe sur son meilleur ami : Mathieu.

derrière, crie Sadam.

Je roule des yeux. Il est trop agressif ce mec !

Je monte donc derrière, avec Mathieu assit juste devant moi. Est-ce que je suis mal à l'aise ? Oui.

Comme si de rien n'était, le polonais me tend son poing sans se retourner. Je l'entre choque avec le mien.

merci d'être venu me chercher.

— de rien frère.

Pendant que les gars parlent tout le reste du trajet, je surfe sur mon téléphone. Lorsque j'arrive enfin chez moi, je suis soulagée. J'ai hâte de me mettre en pyjama et d'enlever mon soutif !

Je quitte la voiture en même temps que Mathieu. Je fronce les sourcils. Il va où là ? Il n'habite pas par ici.

je vais vérifier ta gova, dit-il.

ah ok, je réponds surprise. Heu bah merci.

— je vais chez Shay pendant ce temps, dit Sadam. Appelle-moi quand t'as fini !

Le blond hoche la tête puis il me demande où se trouve ma voiture. Je suis trop gênée qu'il me rende service. Je veux dire, on a arrêté de se parler donc qu'il revienne comme si de rien était me rend honteuse.

Quand on arrive devant ma ptite 207, il pouffe de rire.

j'avais la même avant, dit-il.

C'est en l'observant de haut en bas, je me rends compte qu'il a une malette avec lui. Il la pose par terre puis il commence son diagnostic.

Ça me fait bizarre de le voir comme ça. On est passé du Polak rigolo, à PLK le rappeur, à Mathieu le mécano.

Bref, il fini en dessous de ma voiture car apparemment le problème vient de là. Moi je reste assise sur le côté à lui donner chaque outil quand il me demande.

voilà c'est bon, c'est fini. Il glisse vers l'avant. Elle devrait redémarrer maintenant.

— oh merci beaucoup ! Tu gère !

Il sourit.

Son visage est recouvert de tâches noires à cause de ce qu'il a dû manipuler. De même pour ses mains et son t-shirt.

tu veux peut-être prendre une douche ? Je propose gentiment.

Il ne refuse pas du tout et me suit.

J'espère juste que ma petite sœur n'est pas rentrée. Même si rien de bizarre ne se passe, je n'ai pas envie qu'elle se fasse des films parce que j'emmène un homme chez nous. Heureusement c'est le cas. Personne n'est présent chez moi. J'ouvre la porte d'entrée puis je le laisse passer devant moi. Je lui indique ensuite la salle de bain où il part se laver.

Je pars me mettre en pyjama. On sort en même temps. Moi, de ma chambre, et lui de la salle de bain. Vêtu seulement d'un bas de jogging et de chaussettes, mes yeux glissent sur son torse avant de remonter bien vite vers le haut.

j'ai oublié de prendre un t-shirt de rechange. T'en aurais pas un par hasard s'il te plaît ?

— si si. Attend, je reviens.

Je pars dans la chambre de mes parents et je prends un haut blanc basique appartenant à mon père, puis je ressors de la pièce. Je retrouve le blond dans ma chambre en train d'observer les moindres recoins de celle-ci.

tiens, je lui tends le t-shirt.

— merci, dit-il en l'enfilant.

Après ça, aucun de nous deux ne parle. C'est un silence très gênant qui occupe la place. Il me regarde, je le regarde. On continue de se fixer mutuellement pendant quelques secondes avant d'éclater de rire.

eh vas-y des galères, dit-il amusé.

🤍Publication 1/2🤍

What's luv ? » PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant